Début d’hiver, petite déprime saisonnière ? Il faut alors impérativement aller voir L’Innocent, comédie noire et jubilatoire, quatrième réalisation de Louis Garrel, d’abord connu comme acteur. La formation initiale du réalisateur est sans doute importante, car il se dégage de cette comédie une volonté et un bonheur de jouer qui explosent à l’écran. Le film reprend certains codes des films policiers comme le mystère, le secret, la filature, le braquage, la balle tirée dans la cuisse, mais cela n’en reste pas moins une comédie très joyeuse. Le quatuor d’acteurs est merveilleux : Anouk Grinberg, la mère en plein remariage, montée sur ressort et un peu naïve dans son bonheur, Roschdy Zem, le nouveau mari tout juste sorti de prison, séduisant et mystérieux car fourré dans un dernier braquage malgré une reconversion en fleuriste, Louis Garrel, le fils envahissant, très préoccupé par la sécurité et le bonheur de Maman et qui donc se méfie forcément du taulard Beau-Papa, Noémie Merlant, la meilleure amie fantasque, immensément drôle, prête à s’embarquer dans une aventure à la légalité très discutable pour redonner à Abel, le personnage principal, un peu de joie de vivre.
La scène la plus merveilleuse est assurément celle où les deux meilleurs amis détournent l’attention de la victime du braquage, en jouant une fausse (est-elle vraiment fausse?) dispute d’amoureux. Il est rare de voir une scène si belle, si drôle, et si émouvante à la fois, et qui fait si joliment écho au travail du jeu d’acteur qu’il y a derrière les personnages.
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