Un film qui cherche effectivement à surfer sur une mode (celle des régimes, toujours d’actualité) pour exister, mais qui n’y arrive malheureusement pas.
La faute a un scénario franchement bancal. Le métrage est lourdement découpé en trois parties dont la centrale est la plus longue, mais pas forcément la plus remplie. Le film, passé la phase d’exposition où Jacob se fait larguer, dérive vers un film à peu près digne d’un mauvais métrage des Charlots. C’est-à-dire que Jacob et ses comparses vont faire des blagues plus ou moins fendardes et méchantes à Alessandra Martines accusée d’avoir piqué son mec à Jacob. Cela tandis que Jacob va essayait d’améliorer son physique pour plaire de nouveau à son mec, à base de régime drastique. Si certains moments sont sauvés par le jeu des acteurs, honnêtement c’est très vain, et surtout très bébête par rapport aux possibilités du speech. On s’éloigne beaucoup du propos qui a donné son titre au métrage, pour virer vers un film de vengeance assez puéril et lourdaud. Quant à la dernière partie c’est une fin outrageusement convenue, une sorte de quart d’heure vite emballé que j’ai trouvé terriblement déconnecté du reste, et guère plus drôle.
Heureusement, le film est court, il a au moins le mérite de ne pas ennuyer de trop.
C’est très regrettable que le fond soit à ce point maladroit ou délesté de ce qui aurait pu lui donner de la force, car le casting est à la hauteur, et intéressant. Catherine Jacob est une actrice comique de qualité en général, et ici elle se montre assez à l’aise. Bien sûr son personnage continuellement déprimé pourra agacer, mais enfin l’actrice n’est pas à remettre en cause. Tout comme Michèle Laroque qui s’amuse beaucoup dans un rôle qui aurait pu sortir de Desperate Housewives, et particulièrement aigrie ! Autour de ce duo Garance Clavel et Isabelle Candelier, qui complète bien le duo principal. En face, c’est Alessandra Martines qui se colle au rôle de souffre-douleur, tout cela parce qu’elle est mince, et qu’elle est, c’est vrai, très belle. Elle arrive vraiment à rendre son personnage touchant, et c’est peut-être le rôle le plus intéressant du film, apportant un peu de nuance au cliché consistant à dire que les jolies filles sont forcément croqueuses de mec, superficielle… Au milieu de cette comédie très féminine, Yvan Le Bolloc’h reste en retrait, et Julien Guiomar dans un de ses derniers rôles est aussi très secondaire.
La forme n’est pas exceptionnelle. Le film n’est pas indigent, mais enfin il n’y a rien de spécialement notable. Le métrage se déroule surtout dans quelques intérieurs, la photographie et la mise en scène n’étant pas plus marquant que cela. Certaines situations sont bien orchestrées (celle de l’hôtel), après ça reste assez alimentaire tout de même. La bande son manque aussi un peu de vigueur. C’est typiquement le genre de comédie qui avec le clinquant d’une bande son punchie et moderne peut gagner en fraicheur et en peps.
Bon, vous l’aurez compris, J’ai faim !!! C’est avant tout des numéros d’actrices. C’est clair que sans Jacob, Laroque, Martines, dont la confrontation réserve quelques moments sympathiques, le film serait totalement vide. L’humour est parfois là mais les quelques sourires suscités sont peu de choses par rapport au potentiel d’un sujet important. 1.5