Il est presque comme tout le monde, Jollien.
Il le dit, d'ailleurs, dans le film. Une fois seulement, l'air de rien.
Mais comment fait-il pour aimer la vie quand-même, cette vie qui ne lui a pas fait de cadeau ?
C'est ce qu'il nous explique en toute modestie, à coup de petites citations des philosophes qui ont compté pour lui, au fil des évènements tour à tour drolatiques ou dramatiques qui jalonnent ce road-movie gentiment déjanté.
Jollien se laisse porter, chahuter, bousculer, moquer, aimer. Il aime aussi, il accepte la vie comme un voyage, passager qui ne s'en laisse pas conter. Il est vraiment sympa, Jollien.
Son road-movie, c'est un corps bizarre dans un corbillard. Au volant, Campan campe un chauffeur qui se laisse faire lui aussi, qui met les freins et profite, qui tire les leçons, gamberge puis s'abandonne, donne et se donne.
En spectacle, comme son ami. Deux spectateurs dans l'expectative attentive, chacun à sa manière.
Les leçons du film que j'ai préférées, c'est la joie du corps pour tous sans tabou, c'est l'amour qu'on chante à côté de la mort, c'est le dénuement-dénudement des deux nus déments pour finir, pas fous du tout en fait !
Ca fait du bien. Manque juste un peu de gamberge sur la place de l'homme au milieu du reste du vivant... car tout est lié !..