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FaRem
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3,0
Publiée le 17 août 2022
Après "La face cachée" qui était son premier film sans ses compères de toujours, Bernard Campan réalise un nouveau film, mais pas en solo puisqu'il est accompagné devant et derrière la caméra par Alexandre Jollien, un philosophe et écrivain qui incarne Igor, un personnage à son image. Cette rencontre qui résulte d'un malheureux accident va donner lieu à quelques jolis instants de vie et d'amitié entre les deux hommes. Et pourtant c'était mal parti avec Louis qui ne pense qu'à son travail, mais la persistance d'Igor et son côté pot de colle va finir par faire la différence. Amis depuis près de vingt ans, Bernard Campan et Alexandre Jollien proposent un film bienveillant sur le handicap avec un homme qui en traite un autre comme son égal et s'il est un peu froid au début cela n'a rien à voir avec son handicap. "Presque" n'effleure jamais "Le Huitième Jour", mais c'est un film attendrissant porté par un super duo.
Un scénario cousu de fil blanc, un casting inégal, une direction artistique franchement quelconque on ne peut pas dire que « Presque » marque la rétine. Mais il permet de découvrir Alexandre Jollien personnage attachant, touchant et surtout très inspirant qui fait vivre ce film avec une belle énergie.
Dans un cinéma contemporain qui compte plus sur le choc des images que sur le poids des mots, Presque fait figure d'outsider en nous convoyant dans un road-movie bercé par une philosophie stoïcienne mâtinée d'épicurisme. Sur le plan cinématographique, le film ne montre aucune inspiration mais c'est sur le fond qu'il souhaite nous empoigner dans le "vivre ensemble", la tolérance et l'acceptation des différences, un programme auquel il est difficile de ne pas adhérer. Et cela n'est pas tous les jours que Nietzsche, Spinoza et Platon s'invitent dans les dialogues d'une œuvre qui vise le cœur aussi bien que le cerveau. Comme le dit Alexandre Jollien lors d'un enterrement, ce sont des vies qui sont résumées par ce tiret sur les tombes, entre deux dates, alors autant carper le diem malgré les tombereaux d'ennuis et de drames qui balaient chaque existence. Presque fonctionne sur le schéma classique du duo mal assorti, entre le croquemort triste (pléonasme ?) et le handicapé positif. Le voyage, en si bonne compagnie, est agréable et plusieurs rencontres lui donnent des couleurs. Le film réserve une surprise finale qui accentue l'appel à l'émotion mais cette impudeur lui sera évidemment pardonné. Au côté d'un Bernard Campan toujours juste, c'est l'appétit de vivre d'Alexandre Jollien que l'on retient avant tout. Et qui incite à regarder le monde autour de soi d'une autre manière, moins égoïste, assurément.
Je reste partagé sur ma critique. On ne peut dénier une certaine envie de montrer la différence et sa force. Mais c'est vraiment une resucée du huitième jour et certains scènes sont affligeantes. Celles avec la prostituée par exemple et du rodéo de la voiture. Nul. Franchement. BC ne joue vraiment pas bien. Son rôle est d'une mollesse sans nom malgré le fait que l'on compense son passif. Il est simplement là pour être le faire valoir du jeune. Très décevant.
Porté par un duo attachant, un feel good sympathique qui aborde le sujet du handicap avec bienveillance et pleins de bons sentiments, terni par un scénario ultra-convenu, comparé au 7e jour ou à Rain Man. 2,25
Un joli petit film qui traite du handicap de manière touchante et drôle. Un road trip peu commun servi par un bon duo d'acteurs et des moments cocasses et tendres.
J’avais découvert Alexandre Jollien sur le plateau de Quotidien il y a quelques années. Curieux de voir ce qu’un film écrit, réalisé et interprété par lui pouvait donner. Surtout qu’il est accompagné dans tous ces domaines par l’excellent Bernard Campan, les deux hommes sont amis dans la vie depuis longtemps. La bande-annonce ne donnait pourtant pas envie, on s’attend à quelque chose de terriblement pathos et dégoulinant de bons sentiments. Certes il y en a forcément un petit peu, tout à fait supportable. Mais c’est fait avec une extrême bienveillance, beaucoup de tendresse et surtout beaucoup d’humour. Le philosophe suisse (étonnant en tant qu’acteur) parle aussi de son enfance en institution, et du regard des autres, citant constamment les grands philosophes. Sur la forme le film fait plus téléfilm, mais sur le fond (même si le récit est ultra prévisible) on est là devant une belle ode à la différence et à l’amitié, tout en parlant joyeusement de la vie et de la mort. Une belle leçon de tolérance, d’acceptation de l’autre et de vivre ensemble. Le tout sans pathos excessif, sans voyeurisme, sans misérabilisme. Une belle petite surprise donc, qui fait sourire, rire et qui fait chaud au cœur. Un road-movie très sympathique, rafraichissant et attachant.
Un road movie touchant entre deux solitudes, l’une devant vivre avec son handicap, l’autre devant faire son deuil, qui vont se rencontrer et nouer une belle amitié. C’est, certes, un peu convenu et attendu mais suffisamment sincère pour émouvoir.
Beaucoup de sensibilité émerge de cette Comédie dramatique réalisée avec délicatesse par Bernard Campan. Double Sujet plus délicat puisque le scénario aborde la vie et la mort mais aussi le handicap. Ironie, indifférence ou pitié, le film montre sans complaisance les différents comportements adoptés face à l'infirmité ; il nous offre des dialogues jubilatoires, des scènes fortes, des moments graves mais aussi quelques séquences drôles et de belles pointes d'humour. Si Bernard Campan, sobre et très juste, réalise une prestation de comédien fort honorable, Alexandre Jollien arrive à nous faire rire et à nous émouvoir dans son personnage de philosophe.
"Presque" est un film qui met les spectateurs face au regard qu’on peut porter sur le handicap. Plein de scènes drôles et même, parfois, un peu scabreuses, plein de scènes émouvantes, ce film est un « feel-good movie » pleinement assumé qui sait ne pas aller dans des territoires qui auraient pu le rendre désagréable, que ce soit dans la vulgarité ou dans le pathos.
Presque commence comme un documentaire sur le métier de thanatopracteur, investit le quotidien de Louis Caretti défini par la modération de son langage, le contrôle et la minutie de ses gestes, la rigueur de sa gestion du temps ; la caméra le suit au plus près de ses déplacements, sonde son visage impassible, similaire à celui que laisse, en ultime souvenir, les défunts. Cette rigueur cadavérique, explicitée lors d’une intervention à domicile, constitue évidemment une métaphore de la routine dans laquelle se complaît un individu spectral, tout à la fois omniprésent et invisible, réconfortant et triste. Le film pense alors la rencontre avec la différence par le prisme du choc vital, place au contact du croque-mort une personne en situation de handicap qu’un traitement stéréotypé aurait réduit à l’état de fantôme maladif ; rien de tel ici, et cette inversion des caractérisations donne lieu à un road movie d’abord intrigant parce que contenu, loin des effusions sentimentalistes qui, hélas, rattraperont à terme le récit. La mise en scène, illustrative quand elle s’arrime au feel good, revendique une sobriété et une précision bienvenues qui témoignent du talent de Bernard Campan – qui avait déjà signé La Face cachée en 2007 – derrière la caméra. Voilà donc une œuvre imparfaite mais souvent juste qui propose un autre regard sur le handicap, ancré dans spoiler: la mort et dans la philosophie , servie par d’excellents comédiens.
Petit film français sans prétention, d'une grande simplicité et plein de sincérité. Le duo à l'affiche fonctionne très bien, on sent un respect mutuel, c'est touchant. Quelques notes d'humour sont là également, afin de briser certains clichés.
Mitigé sur ce film en grosse partie sur le handicap. C'est une comédie qui reste simple ce qui est plutôt une qualité pour faire transparaitre des côtés plus sentimentaux mais pour la philosophie cela se conjugue rarement et difficilement sur écran et cela ressort bizarrement dans un contexte trop peu défini et ambigüe. Avec ces impressions j'ai cherché à mieux comprendre le film: l'acteur handicapé est de fait le réalisateur et diplômé en philosophie, une rapide lecture de sa bio fait bien ressortir que c'est un film autobiographique. Mais cela cloche dans le film tout simplement parce qu'il tient un rôle qui n'est pas tellement le sien. Le film est bien fait et fait ressortir une philosophie humaniste qui n'est sans doute pas malsaine mais est en fait beaucoup plus conformiste qu'elle ne veut le faire croire et de ce fait trompeuse. Les artifices utilisés jouent dans les sentiments mais le fond est flouté et relativement creux. Mélange de comédie et autobiographie possible en forme d'auto dérision mais inaboutis juste fabriqués dans un compromis de facilités et de demi mensonges du style prise de liberté et rencontres fortuites.