It's all about love est à la fois une histoire d'amour et un film de science-fiction. Mais contrairement aux autres films du genre, l'oeuvre de Thomas Vinterberg ne montre aucune technologie à l'écran. "Cela ne nous intéressait pas", affirme le cinéaste. "Et puis, de toute façon, on n'avait pas de quoi se payer des voitures volantes ! Non, ce qui compte davantage, ce sont ces gens qui enjambent des morts sans s'en soucier. C'est ça, le futur. Enfin, je ne l'espère pas !"
Avec It's all about love, Thomas Vinterberg a souhaité "imaginer un futur proche où les gens mourraient de solitude." Pour cela, il s'est inspiré de la solitude qu'il a lui-même ressenti durant tous les voyages en avion qu'il a effectué à travers le monde pour la promotion de Festen. Il a éprouvé le besoin de mettre en lumière un amour impossible dans ce monde de solitude et de s'interroger : "Comment cet amour peut-il survivre au pouvoir destructeur du monde moderne...?"
It's all about love est le premier film de Thomas Vinterberg à ne pas avoir été filmé selon les règles du Dogme. "Après avoir tourné des films Dogme, j'ai décidé de faire exactement l'inverse", explique le cinéaste. "Cela dit, être en contradiction avec le Dogme, c'est aussi être en accord avec lui : parce que le Dogme pousse sans cesse à innover. D'une certaine façon, c'est une drogue : toujours aller plus loin, toujours faire le contraire de ce qu'on vient de faire. On devient accro à ça."
Thomas Vinterberg affirme qu'il existe quelques similitudes entre Festen et It's all about love. "Dans les deux films", explique le cinéaste danois, "il y a une idée de conspiration, un individu tente d'échapper à un corps collectif dangereux. Ici, une société a pris la place de la famille. Il s'agit d'une métaphore de ce que j'ai vécu après Festen. On m'a proposé beaucoup de projets. Aujourd'hui, la cruauté et le cynisme peuvent avoir un visage extrêmement souriant et engageant..."
Thomas Vinterberg n'hésite pas à épingler les comédiens américains qu'il a dirigés dans It's all about love. "Ils ne sont pas fondamentalement différents des acteurs danois que j'ai dirigés jusque-là", explique-t-il. "Ils sont très gentils, très coopératifs, beaucoup plus entourés, et je ne suis pas tout à fait sûr de ce qui les intéresse à part eux-mêmes !"
Le cinéaste danois fait toutefois une exception pour Claire Danes et Joaquin Phoenix. "Ils sont assez différents : elle aime bien répéter ; lui est plus instinctif. De plus, les "stars" américaines brillent, c'est le lot des étoiles. Elles captent la lumière, attirent le regard - un plan fixe du visage de Claire Danes suffit à donner l'idée de pureté tragique..."