Le film est intéressant car sur un sujet peu traité, à savoir, la filiation entre Afro-Américains et Africains. Le fil conducteur est le voyage qu’entreprend Alloune [Sotigui KOUYATÉ (1936-2010), acteur Malien et comédien fétiche de Peter Brook (1925-2022), notamment dans « Le Mahâbhâratâ » (1988) et âgé alors de 65 ans], vieux guide du musée « La maison des esclaves » sur l’île de Gorée, au large de Dakar, et d’où partaient les esclaves pour les Etats-Unis (même si son rôle a été surestimé car seuls 4 % des esclaves sont partis de Gorée, la majorité provenant de ports du Bénin, du Togo, du Nigéria, du Congo et d’Angola).
Il part à la recherche de son ancêtre, emmené dans une plantation de Caroline du Sud (arrivée des esclaves dans l’île Sullivan, en face de Charleston) où il prend le nom de son propriétaire, Robinson. Alloune suit ses descendants jusqu’à New York où il retrouve Ida, veuve vivant dans le quartier africain (d’où le titre) d’Harlem et qui tient une boutique de souvenirs et de journaux.
On y découvre, outre la difficulté à vivre des Afro-Américains (petits boulots, logements médiocres, mariage de complaisance), le mépris qu’ils ont pour leurs « cousins » africains. Le personnage de Karim (Roschdy ZEM, 36 ans, 1ère collaboration sur quatre avec le réalisateur) n’était pas indispensable. Le film relève plus du conte car pas toujours réaliste (quid du financement du voyage d’Alloune aux Etats-Unis, obtention de son visa,
rapatriement du corps du neveu Hassan au Sénégal
?).