A canaille, canaille et demie
Christophe Offenstein est un touche à tout du cinoche. Directeur photo dans de nombreux films, scénaristes dans quelques autres, il est ici, comme dans son sympathique Comment c’est loin, à la fois à l’écriture et à la réalisation. Suite à un casse qui a mal tourné, Antoine blessé à la jambe, débarque de force chez Elias pour se trouver une planque. Rien ne destinait le braqueur, un rien anarchiste, à croiser la route de ce prof d’histoire sans histoires. S’engage alors un étrange rapport entre les deux hommes où se mêlent emprise et complicité. Mais c’était sans compter sur Lucie, l’enquêtrice un peu spéciale, chargée de l’affaire… 86 minutes passablement foutraques mais loin d’être vraiment convaincantes. Vite vu, vite oublié.
Ce film s’inspire du roman Une canaille et demie du britannique Iain Levison. Dysfonctionnement de la société, singularité des personnages et satire du quotidien, sont les thèmes abordés par cette comédie grinçante. Mais voilà, tout ça est mou de chez mou et surtout d’un manque total de crédibilité. Les trois personnages sont rattachés à trois univers différents et sont amenés à se croiser, alors que rien ne les y destinait. Voilà, tout est dit et pourquoi pas. Mais voilà, c’est un peu court jeune homme, et l’on pouvait raconter bien des choses en somme. Situation de départ peu crédible, développements faiblards et la conclusion politiquement incorrecte voire immorale tombe à plat. Bref, pas grand-chose à se mettre réellement sous la dent. Pour couronner le tout, l’image est laide à souhait, le montage mou du genou et, comme ils sont livrés à eux-mêmes, les acteurs et actrices en font des tonnes. Evitable !
Dieu sait que j’aime François Cluzet et José Garcia. Mais là, ils ont tellement peu de choses à défendre, qu’ils ne font rien pour sauver la baraque. Même remarque pour Doria Tillier, qui tente un instant d’apporter un peu de peps à la comédie mais elle abandonne très vite. Zoé Garcia, Louna Espinosa, Pascal Demolon complètent un casting sacrifié. Ça se voulait caustique voire féroce, c’est simplement sans saveur ni consistance. Raté dans les grandes largeurs.