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    Les Nuits de Mashhad
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    Steadyllic
    Steadyllic

    22 abonnés 20 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 16 juillet 2022
    Une vraie déception sur un sujet qui a pourtant un potentiel dramatique incontestable. Cela tient selon moi à une mise en scène putassière qui insiste lourdement sur des scènes pénibles comme une fellation par une pauvre fille droguée ou sur une pendaison jusqu'à plus soif. On ne peut que partager le dégoût du réalisateur pour le régime hypocrite des Mollahs. Mais dénoncer ne suffit pas pour faire un bon film. Il faut aussi un minimum de talent et un scénario qui tienne la route. Si le personnage du tueur en série reste fascinant par une interprétation qui souligne l'ambiguïté d'un pauvre type frustré victime d'un climat religieux poisseux, je ne comprends pas le prix d'interprétation féminine pour une comédienne sans saveur qui passe son temps à rouler de grands yeux inexpressifs. Si l'on veut s'indigner de la théocratie iranienne, il vaut mieux courir revoir "la loi de Téhéran" qui est à des années lumière de ce pensum à la fois racoleur et sans âme. Quelques scènes réussies lors du procès ne dissipent pas l'ennui et la gène de voir une dénonciation nécessaire s'embourber à ce point dans une mise en scène indigente.
    cinono1
    cinono1

    311 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 juillet 2022
    Le réalisateur Ali Abbasi nous met parallèlement dans les pas du tueur et ceux de la journaliste tentant de le découvrir dans la ville sainte de Mashhad. En résulte un thriller implacable, pris sur le vif, tourné presque intégralement de nuit et qui nous plonge tout entier dans cette affaire inspirée d'une histoire vraie. La particularité du film étant qu'il se passe en Iran, Ali Abbasi montre ainsi l'intolérance, voire l'obscurantisme religieux. La quête du sacré et de la pureté conduit à l'intolérance pour les pauvres êtres pêcheurs que nous sommes. La démonstration est claire et à d'ailleurs fortement déplu aux autorités iraniennes
    Pierre Phdb
    Pierre Phdb

    14 abonnés 219 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 juillet 2022
    Un thriller... Non ou tellement réducteur...

    Voir ce film comme un thriller est réducteur, terriblement réducteur et décevant pour le spectateur qui s'attend a une enquête un suspens policier. C'est avant tout un film étranger, iranien en l’occurrence. Et là se trouve sont principal intérêt donner une vision de ce pays.

    Une série de meurtres non élucidés une journaliste vient pour enquêter. L’intérêt n'est pas forcément le déroulement de l'enquête mais comment être journaliste et femme en Iran. L’intérêt n'est pas l'enquête mais dans les portraits des personnages la journaliste donc, le juge, l'assassin, des portraits de femmes, une peinture de la société.

    C'est beaucoup mieux qu'un thriller.
    traversay1
    traversay1

    3 676 abonnés 4 888 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 juillet 2022
    Les nuits de Mashhad n'est absolument pas un film iranien. Il a été financé par 4 pays européens dont le Danemark, le pays de Ali Abbasi, son réalisateur, qui a quitté l'Iran il y a déjà 20 ans. Vu de Téhéran, le long-métrage est assurément perçu comme anti-iranien car à travers l'histoire de tueur en série qu'il raconte, il s'en prend à la société dans son ensemble et pas seulement aux autorités religieuses ou à la justice. L'assassin de prostituées semble en effet comme un instrument du peuple, dans les violences faites aux femmes considérées comme impures, dans son délire phallocrate et religieux. Le film est à charge, très efficace dans son récit partagé entre une journaliste courageuse et le meurtrier, "émissaire" d'un Dieu visiblement misogyne. Ali Abbasi, dont on avait apprécié le très barré Border, ne fait pas dans la dentelle et on peut notamment lui reprocher une insistance suspecte voire complaisante dans les scènes sordides. Contrairement aux cinéastes iraniens (Farhadi, Rassoulof, Panahi ...) qui vivent sur place et doivent ruser avec la censure, Abbasi n'a pas besoin d'user de subtilité et ce côté frontal, s'il peut paraître excessif, s'appuie tout de même sur une réalité sociale incontestable. Par ailleurs, grâce au rôle de journaliste, qui a valu à l'excellente Zahra Amir Ebrahimi de remporter le prix d'interprétation à Cannes, le film acquiert une recul salutaire, en particulier face au fanatisme religieux et à la corruption généralisée, et lui évite un côté trop démonstratif.
    Ufuk K
    Ufuk K

    527 abonnés 1 490 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 août 2022
    "Les Nuits de Mashhad" en compétition cette année au festival de Cannes est un drame criminel passionnant. En effet cette histoire tirées de faits réels ( entre 2000 et 2001 un homme a tué 16 prostituées en Iran pour motif religieux) fait froid dans le dos et envoutante de bout en bout, le réalisateur du film dénonçant une société iranienne corrompue et malade avec un face à face remarquable entre la journaliste du film Zahra Amir Ebrahimi (meilleure actrice au festival de Cannes) et le meurtrier (Mehdi Bajestani), une réussite.
    islander29
    islander29

    881 abonnés 2 384 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 juillet 2022
    Un des meilleurs films "Iranien" (je sais qu'il est tourné en Iran, que le réalisateur est iranien, pour le reste il n'est pas iranien, curieux !!! ) paru depuis une dizaine d'années...Du grand cinéma, du polar, du thriller, filmé avec énormément de maitrise (quellle qualité de l'image, de la photo, du cadrage, de la bande son, etc....) bref c'est millimétré...Le jeu d'acteurs est magistral, que ce soit l'assassin ( Mehdi Bajestani) ou la journaliste ( Zar Amir Ebrahimi) voire les prostituées dont on assiste aux crimes odieux (pas gore, je rassure)...On admirera la précision du scénario (relativement simple) et le suspens inhérent à celui ci....J'avoue que la tension du film ne baisse pas d'un iota, (d'un pouce) pendant les deux heures du film....C'est captivant, humain,et le film se divise en deux parties aussi intéressante l'une que l'autre ( l'enquête puis le tribunal) .....Je ne vois aucun défaut que ce soit dans le fond ou la forme à ce thriller qui en plus fait réfléchir sur la société iranienne et constitue un pertinent miroir de la modernité d'un pays où l'homme hésite entre la vertu et le vice.....On pourra dire beaucoup sur ce film, il offre tant de choses et d'instants précieux de cinéma....Je conseille fortement, .....
    Mathis Diallo
    Mathis Diallo

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 juillet 2022
    Vraiment un très bon film. Les acteurs jouent bien, la musique nous met dans une ambiance parfaite, et le scénario est bien tourné. A voir !
    Pascal
    Pascal

    166 abonnés 1 711 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 juillet 2022
    Le cinéma iranien se porte bien cette année (du moins à l'international), comme en témoigne, la sortie en 2021-2022, de " la loi de Teheran " de Saeed Roustaee, " un heros" de Afghar Faradi et " le diable n'existe pas" de Mohamed Rassouloff tous trois certainement parmi les meilleurs films d'auteurs récents, sortis en exclusivité depuis un an.



    C'est donc avec intérêt qu'on se rend en salle pour découvrir " les nuits de Mashhad" couronné à Cannes 2022, du prix de la meilleure interprète féminine.

    On sait que la nationalité d'un film ( seule expression artistique qui est dans ce cas) est donnée au regard de ses sources de financement et non pas à celle de la nationalité d'origine de son auteur.

    Rappelons le réalisateur Ali Abassi, est né à Teheran, est réfugié au Danemark ou il a été naturalisé, le film se situe en Iran, traite un fait divers iranien, critique le régime iranien, la langue parlée est le persan et est interprété par des comédiens iraniens . Il a certes été tourné en Jordanie.

    A l'aune de ces éléments, chacun jugera si le film est culturellement " Iranien" ou Suédois, Allemand, Français et Danois d'où viennent les fonds qui furent réunis pour sa production.

    Sous couvert d'un fait divers qui s'est réellement déroulé au début du XXI eme siècle dans le pays ( l'assassinat par un père de famille, maçon, ancien vétéran de la guerre Iran-Irak, de seize prostituées pour des motivations religieuses) le réalisateur nous propose une réflexion sur la place de la religion dans les comportements sociaux, individuels, la frustration sexuelle et une critique frontale des mentalités qui ont cours dans son pays, notamment à l'égard des femmes.


    Si le film est plutôt réussi dans sa première partie qui se suit avec intérêt, il souffre dans sa seconde d'un manque de savoir faire cinématographique du cinéaste, qui n'en fait pas, malheureusement, l'égal des trois réalisateurs des films précités.


    Les abus de gros plans et de caméra à l'épaule ont certes le mérite de faciliter la tâche du metteur en scène qui évite ainsi de devoir travailler la construction de plans, d'arrière plans, de choix de placement de caméra...

    Mais à l'écran, cette facilité lorsqu'on en abuse, donne un résultat insatisfaisant et le film au plan formel, donne dans ses dernières 45 minutes, l'impression de ne pas avoir été suffisamment travaillé.

    Il n'en reste pas moins que "les nuits..." est très recommandable au plan thématique, mais aurait pu être largement peaufiné dans son écriture cinématographique.

    Ajoutons que le casting est à la hauteur et que les acteurs sont vraiment tous très bons.
    Bradley C
    Bradley C

    2 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 juillet 2022
    Un thriller qui n'en n'ai pas un car on connaît le tueur depuis le début, l'intrigue n'est pas très bien menée
    Seul le dernier 1/4 d'heure est à suspens.
    Mais ce film va bien au-delà d'une histoire de serial killer. Il dénonce la société où ma vertu est la règle officielle mais où ni victimes ni leurs parents ne peuvent se faire entendre. Où l'on oublie que pour chaque prostituée il y a un client
    velocio
    velocio

    1 325 abonnés 3 167 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 juillet 2022
    Faux film iranien, "Les nuits de Mashhad", film tout à la fois passionnant et instructif, a conquis les spectateurs du festival de Cannes et profondément irrité les autorités iraniennes. Le prix d’interprétation féminine est venu très justement récompenser la très belle interprétation de Zar Amir Ebrahimi. Espérons que la date de sortie du film, au milieu du mois de juillet, ne représente pas un handicap quant à son succès public dans notre pays.
    Julien Chevillard
    Julien Chevillard

    179 abonnés 181 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 juillet 2022
    A Téhéran, en Iran, une journaliste enquête sur le meurtre de seize prostituées et se confronte au machisme de la société patriarcale. Le film est sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes 2022. L'atrice Zahra Amir Ebrahimi remporte le prix d'interprétation féminine Le film s'inspire d'un fait divers qui s'est déroulé de 2000 à 2001 à Mashhad. Saeed Hanaei (en), un maçon, père de famille, surnommé « l’Araignée », a assassiné seize prostituées pour « débarrasser la ville sainte de Mashhad de la débauche ». Après un procès très médiatisé, il a été condamné à mort. Le tournage a lieu à Amman en Jordanie en mai 2021 L'Organisation du cinéma iranien et le ministre de la culture iranien Mohammad-Mehdi Esmaïli protestent contre la sélection du film au Festival de Cannes 2022 Si des personnes de l'intérieur de l'Iran sont impliquées dans le film Holy Spider, elles seront sûrement punies par l'Organisation du cinéma d'Iran Ali Abbasi avait vu le documentaire de Maziar Bahari, And Along Came A Spider, qui est sorti en 2002 après la pendaison de Hanaei
    D'une certaine manière, le personnage de la journaliste Rahimi existait dans la réalité
    Ali Abbasi travaille sur cette affaire depuis près de quinze ans. Dans les premières versions du scénario, le metteur en scène était resté très fidèle aux faits.
    Cinememories
    Cinememories

    489 abonnés 1 466 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 juin 2022
    Si le cinéma permet toujours d’appuyer là où ça fait mal dans son positionnement politique, le dernier film d’Ali Abbasi suscite encore plus d’intérêt, à l’heure où le portrait de l’Iran continue son exil sur le grand écran. Il n’est plus étonnant de voir autant de sujets se multiplier à l’égard de femmes, victimes et soumises au patriarcat d’un pays qui en a fait un de ses piliers. La religion et la culture se confondent ainsi, au croisement d’une misogynie embarrassante. Rappelons que le cinéaste danois est d’origine iranienne et que son cinéma évoque les racines perdues au cours du temps. Le lien de parenté est devenu imposant dans ses récits, notamment lorsqu’il a commencé avec « Shelley » et prolongé l’effroi dans un thriller fantastique avec un « Border » triomphant à Un Certain Regard. On le soupçonnait déjà de sonder la nature humaine à travers des personnages qui se faufile dans la masse. Il revient ainsi avec une intrigue toute aussi cohérente, où la mise en scène du thriller gagnera en puissance.

    Avec une thématique aussi contemporaine, il ne cherche pas forcément à justifier l’état d’esprit de l’Iran, mais plutôt à mettre les deux pieds du bon côté de la frontière, aux risques de secouer un essaim moral déroutant. L’atmosphère de l’étrange n’est plus, car on s’installe astucieusement du côté d’un tueur, qui prône le féminicide comme un acte religieux fort et en accord avec une certaine justice divine. Saeed (Mehdi Bajestani) n’est pas non plus le maître de l’effroi qui peut rappeler le « Zodiac » de Fincher. Ici, il aura un visage, une vie. Il n’est qu’un père, qui aime en entretient sa famille comme il se doit. Mais ses activités louches, autour d’un mausolée, déclenchent des pulsions destructrices, qui grognent d’abord à travers le moteur de son deux-roues, avant de rétablir le silence. Et nous aurons beau tourner autour de ce personnage machiavélique, c’est toujours la femme qui reste l’enjeu principal du récit.

    On ouvre avec la détermination d’une mère, à la fois résignée de sa situation, où aucun homme n’est à ses côtés pour la protéger. Ce sera soit pour en abuser, soi pour l’exterminer et cette radicalité peut choquer de ce côté de l’occident, mais il est également possible d’en avoir vu assez ailleurs pour se laisser emporter par une intrigue parallèle. Rahimi (Zar Amir Ebrahimi) est une journaliste qui enquête sur le phénomène. Sa présence est loin de la vérité historique, mais rassemble les maux d’une société qui ne laisse ni droits ni autonomie aux femmes. La désertion des hommes s’affiche comme une conséquence des violences faites aux femmes. Le discours est perceptible, mais faible dans les deux axes narratifs. Soit on se répète, soit on passe à une autre scène de meurtre pour rebondir sur l’âme de Saeed, qui se dégrade, mais qui renaît dans un dénouement particulièrement révoltant. C’est à parti de là que la matière gagne en densité, mais Abbasi ne lui consacrera pas assez de temps pour explorer ses étincelles de fureur, autour d’une société qui allume une mèche avec ses propres martyrs et qui défend la misogynie, dans son élan de folie.

    « Holy Spider » (Les Nuits de Mashhad) n’est sans doute pas la plus prenante de ses œuvres, mais son efficacité n’est pas à bouder. Les quelques plans qui témoignent de l’immensité de la ville sainte nous ramène à l’inéluctable et une détresse évidente, laissant ainsi le spectateur désarmé et impuissant face à une haine qu’il redoute également. Un film coup de poing qui rappelle tous les combats menés dans l’Orient, où le voile ne masque pas assez le désespoir de mères, d’épouses et de femmes qui se soumettent au patriarcat sous toutes ses formes, afin de prolonger leur espérance de vie. Nous sommes ainsi sollicités à discerner la justice de la lâcheté, alors que l’ensemble tend vers un nihilisme absolu, où cette violence semble être un héritage acquis depuis très longtemps.
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