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Roub E.
999 abonnés
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4,0
Publiée le 14 juin 2023
Pour le décrire en quelques mots je dirais que c est le croisement de Seven, du cinéma coréen, dans une ville sainte en Iran. A travers l histoire de son tueur en série de prostituées Ali Abbasi fait surtout un film social sur un pays évidemment la religion a une place centrale, sur la place de la femme dans cette société, sur la crise économique qui accentue la corruption, sur la transmission de la violence. Il bénéficie de l’interprétation habitée de son actrice principale qui donne vie à son personnage atypique. Bien écrit, d’une grande audace, n’hésitant pas à bousculer son spectateur, c’est bien plus qu’un simple polar bien exécuté.
Une plongée terrifiante dans les arcanes politico-judiciaires iraniennes, au coeur d'un système patriarcal religieux dans lequel une journaliste intègre se démène avec ténacité pour informer et défendre. Intelligemment mis en scène grâce à l'audacieuse double narration alternant entre l'enquêtrice et l'araignée, ce qui permet de resserrer symétriquement les étaux, ainsi qu'à une ambiance (principalement) nocturne étouffante, le récit inspiré de véritables crimes en séries joue avec de bas instincts tout en osant blâmer les préceptes prétendus moraux d'allégories de l'intolérance et du fanatisme. Malgré un montage maladroit sur quelques enchaînements, le rythme s'accélère comme notre pouls. Saisissant.
A travers l’histoire d’un tueur en serie qui assassine des prostituees, un film intéressant et édifiant sur la société iranienne, et en particulier sur la condition des femmes, et sur les dérives fanatiques de la religion, dans ce pays. Apres ´la loi de Téhéran’, ‘leila et ses frères’ , un autre film iranien de qualité…
Le propos est fort, ce film est donc important. Ceci étant dit, je tiens maintenant à souligner que ma note est plus élevée que celle qui consisterait à noter "Les nuits de Mashhad" pour sa seule performance cinématographique, que je trouve en réalité plutôt moyenne.
Je me suis même un peu ennuyée durant la première moitié du film. La seconde est mieux pensée et montée.
À voir pour la force de son terrifiant propos, qui mérite d'être rappelé parce qu'il est toujours trop d'actualité.
Un film réussi, et captivant, avec de bons acteurs. Le fait qu'il soit inspiré de faits réels est glaçant.... Les images de "l'homme araignée" sur sa moto, venant de se débarrasser du premier cadavre et rentrant dans la ville endormie sont saisissantes ! Evidemment, ce film met l'accent sur la vision étriquée de la femme dans la société iranienne. L'homme araignée a en fait le soutien d'une grande partie de la population pour qui la femme doit se soumettre aux hommes et répondre à des règles religieuses strictes, sinon, elle mérite d'être "éliminée". Si les policiers n'enquêtent pas sur les meurtres, c'est parce qu'ils les approuvent... A part son ami journaliste (et encore, même lui se permet une remarque douteuse sur son licenciement), Rahimi qui travaille, et voyage seule, est au mieux méprisée par les hommes (l'hôtelier...) au pire agressée sexuellement (le policier). Le sentiment d'injustice, pour nous qui avons la chance de ne pas vivre dans une telle société, est permanent. La fin est édifiante, avec la vidéo du jeune fils fier de montrer la modus operandi de son père avec sa petite soeur dans le rôle des victimes... Elle montre que la relève est assurée et que les choses ne sont pas près de changer.
Si le film avait été tourné en Iran, on pourrait dire qu'il est courageux. Mais il a été réalisé en Jordanie par un cinéaste danois d'origine iranienne. La première partie, la chasse au serial killer, n'est guère originale et comporte de grosses invraisemblances. La seconde, qui montre les réactions de la famille du tueur et d'une partie de la population suffisamment machiste pour le soutenir est plus intéressante. Mais ce propos est gâché par un voyeurisme malsain, peut-être involontaire. La fin est extrêmement ambigüe et semble plaider pour la peine de mort et les coups de fouet, du moins pour des criminels de cette catégorie. On est très loin d'un film comme La loi de Théhéran qui la dénonce dans toute son horreur.
Bon thriller dans l ensemble... L originalité de celui ci c'est qu il se passe en Iran dans une société traditionnelle patriarcale où la femme est cantonnée à son rôle de mère au foyer... Les prostituées sont très mal vues... L ambiance est assez sombre... Le début est très prenant... Le milieu tourne un peu en rond... La fin est intéressante... Bref une bonne surprise...
Après deux films de genre réussis dans son pays natal, Ali Abbasi retourne dans son pays d'origine pour s'intéresser à un fait divers du début des années 2000 avec le meurtre de plusieurs prostituées en Iran. Alors que la police « enquête » sur un homme qui prétend purifier la ville, une journaliste se rend dans la ville sainte de Mashhad pour investiguer de son côté, car elle ne fait pas confiance aux autorités. Pour Rahimi, tout ceci est un complot et les personnes en charge font simplement semblant de rechercher le coupable, car ça les arrange bien que ces femmes disparaissent. Ali Abbasi nous fait suivre à la fois le Djihad contre le vice de ce père de famille et donc les recherches de la journaliste. Il nous place dans un climat social misogyne avec un mépris évident envers les femmes en général. En général, car même la journaliste se fait prendre à partie, car elle n'est pas dans la case qu'elle devrait occuper selon eux. Pourquoi ces femmes seraient les seules coupables alors que des hommes paient pour s'offrir leur service !? L'offre et la demande, ça marche dans les deux sens. Si la double fenêtre est un peu répétitive avec des meurtres qui s'enchainent et une enquête inexistante, l'histoire devient vraiment intéressante quand spoiler: le tueur se fait arrêter . On prend alors conscience du contexte et des doutes évoqués par la journaliste jusque-là puisqu'il est érigé en héros par beaucoup de monde. Des propos effarants pour un constant terrible de la société iranienne. La première partie aurait gagné en intérêt s'il y avait eu plus de mystère et une vraie traque, mais c'est encore un bon film de la part d'Ali Abbasi.
Le scenario, qui s'inspire de faits réels, est en fait un véritable pamphlet contre le régime au pouvoir en Iran, et surtout sa misogynie. Mais cette œuvre n'est pas seulement un excellent acte de dénonciation politique et engagé, le réalisateur à réussi le tour de force d'en faire un excellent thriller. C'est très brut, glaçant, même si on ressent une certaine patte occidentale on est surpris par le cadre de l'affaire, le coté authentique.
Les films iraniens ne sont jamais très enjoués, celui-ci confirme la règle. J'ai aimé le personnage de la journaliste, un peu seule dans sa quête de la vérité, et son contact sur place qui n'ose rien. J'ai eu de la peine pour les femmes obligées de se prostituer pour pouvoir manger et parfois faire vivre leurs enfants. J'ai été en colère contre le tueur (nous savons rapidement qui c'est) qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. J'ai eu des sentiments ambivalents pour la femme du tueur qui à la fois approuve son mari, mais lui reproche d'avoir mis la famille dans les problèmes. Le réalisateur montre en creux une certaine corruption du système policier et judiciaire. Un film noir mais qui éclaire sur un fait divers sordide.
Terrible histoire vraie de ce tueur psychopathe bon père de famille par ailleurs! Il mène le jihad contre le vice, il se veut éradicateur de femmes impures et fier de l'être. C'est un monstre soutenu par l'impéritie religieuse de toute une société. Et la réalisation révèle tous les aspects sordides : on assiste aux étranglements dans sa propre maison, à la fascination aveugle de son fils et de sa femme et des habitants de la ville qui iront jusqu'à se cotiser pour lui, spoiler: à la pendaison proprement dite . Le procès est fascinant : : il revendique ses 17 crimes et en promet d'autres (certain de son innocence et de l'issue du procès). La journaliste s'implique totalement comme une véritable enquêteuse- justicière. L'actrice a été récompensée à Cannes; pourtant sans charisme, son jeu sobre est anodin. Ce film est une belle condamnation de l'obscurantisme!
La mise en scène est excellente, belle, intelligente et élégante, et la seconde partie passionnante. Dommage que la première moitié soit quelque peu voyeuriste et toujours du point de vue de l'agresseur (même si cela s'explique en partie ensuite).
Un film terrifiant tiré d'une histoire vraie sur un serial killer en Iran, décidé à tuer toutes les prostituées de sa ville. C'est pas tous les jours qu'on voit un polar iranien et ça vaut le coup ! Le film suit le serial killer entre ses meurtres et sa vie en bon père de famille et en parallèle, on suit l'enquête d'une journaliste prête à tout pour trouver le tueur. quitte à risquer sa vie. Le film ne s'intéresse pas tant à la psychologie du tueur qu'à la place des femmes en Iran. On a beau connaître l'identité du tueur des le début, le spectateur est tenu en haleine par les difficultés de la journaliste à avancer dans son enquête, à côté de policiers qui ne font rien pour l'arrêter. Un film glaçant riche en tension et en émotions qui ne laissera pas indifférent. La mise en scène d'Ali Abassi sonne toujours juste.