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Roub E.
995 abonnés
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4,0
Publiée le 14 juin 2023
Pour le décrire en quelques mots je dirais que c est le croisement de Seven, du cinéma coréen, dans une ville sainte en Iran. A travers l histoire de son tueur en série de prostituées Ali Abbasi fait surtout un film social sur un pays évidemment la religion a une place centrale, sur la place de la femme dans cette société, sur la crise économique qui accentue la corruption, sur la transmission de la violence. Il bénéficie de l’interprétation habitée de son actrice principale qui donne vie à son personnage atypique. Bien écrit, d’une grande audace, n’hésitant pas à bousculer son spectateur, c’est bien plus qu’un simple polar bien exécuté.
Réflexion sur le statut et la condition des femmes dans le pays des Mollah, sur la misère des petites gens dans un régime dictatorial, Les nuits de Mashad vaut beaucoup pour la personnalité du tueur : père de famille respectable, fils aimant et "bon" musulman mais homme colérique et détruit par la guerre. Si visuellement le film reste à mille lieues du chef d'oeuvre de Fincher, loin de sa mise en scène millimétrées et fascinante, de ses images puissantes, sa thématique reste forte et j'ai personnellement trouvé la musique d'une noirceur sans pareille et les deux acteurs principaux parfaitement à l'aise. Si ce n'est le décor, ce n'est pas foudroyant d'originalité et pourtant la dernière partie du film trouve son "La" : on pourrait croire que l'histoire se mord la queue plutôt que dénoncer la corruption d'un gouvernement acquis à la cause masculine, quelque en soit le prix, en restant sur le constat d'une société gangrenée par la haine. Cependant le scénario impose son point de vue dans sa conclusion : car peu importe la décision finale de la justice, la graine de la haine a été semée (le fils la récolte) et le monde des Mollah est sauvé.
Un bon film, solide sur un sujet délicat et inspiré de l'histoire vraie d'un tueur en série à Masahd, qui avançait des motifs religieux pour commettre ses crimes de prostituées, en série . Les acteurs sont très bons , mais on est un peu gêné par le côté faux " iranienne movie" . On sent bien que le réalisateur est tout autant danois qu'Iranien , que l'actrice principale ne vit plus en Iran . Même si ce sont pour de bonnes raisons. Du coup le film perd de sa profondeur et ne ne retrouve pas tout à fait la vraie iranienne "touch", philosophique , profondeur du cinéma , comme avec le grand Farhadi.
Intérêt principal de ce film , la découverte en partie de la société iranienne , pas attirante !!! et la fin du film. Sinon , une histoire inspirée de fait reels , assez brut ( plusieurs étranglement ) et donc pas drôle.
Mettre en parallèle l'enquête journalistique et le quotidien ordinaire d'un homme jusqu'au déroulement de ses meurtres est plutôt bien pensé. D'autant que l'on assiste ainsi à la terrible dualité psychologique du tueur en rapport avec sa foi. Ce thriller est aussi le constat de la dure condition de la femme dans la société du Moyen Orient. Un drame judiciaire délicat qui débat toutefois d'un message douteux de pardon face à des actes inhumains sous prétexte que les victimes étaient jugées indignes. Inspiré d'un fait réel, certaines scènes sont difficiles et glaçantes.
Ce thriller très sombre a pour but essentiel de dénoncer l'hypocrisie et les dysfonctionnements moraux de la société iranienne dominée par le fondamentalisme religieux, et il y parvient à merveille. Comme dans tout bon film du genre, on est entraîné par une histoire sordide ponctuée de moments forts visuellement très explicits, le tout soutenu par une réalisation et des acteurs de qualité. Si l'histoire est inspirée de faits réels, le personnage de la journaliste ne l'est pas et c'est justement son axe narratif qui constitue selon moi le point faible du film. Ce qu'elle faitspoiler: - se faire passer pour une prostituée pour être embarquée par le tueur -, que ça fonctionne dès le premier client - il y aurait statistiquement beaucoup plus de chance pour qu'elle ait à faire à un vrai client... ce qui aurait été probablement 'gênant' pour elle - et qu'elle en réchappe - il faudrait quand même un sacré courage/niveau d'inconscience pour faire ça -, c'est quand même une grosse ficelle scénaristique. Le film prend une tournure différente dans son dernier tiers et elle n'en est pas moins passionnante.
Une vraie claque ! Un an après La Loi de Téhéran, Les Nuits de Mashhad prouvent que les cinéastes iraniens sont capables de livrer des polars extrêmement tendus possédant en outre un vrai fond social. Cette fois, la crudité du film et la critique de la société iranienne vont tellement loin qu’Ali Abbasi n’a pas pu tourner en Iran et surtout qu’il a été dénoncé par le Ministère de la Culture iranien (d’autant plus qu’il met en scène une comédienne, Zahra Amir Ebrahimi, qui a dû fuir le pays suite à un scandale de sextape). Le film possède une tension rare que ce soit au niveau de la première partie purement policière (qui rappelle certains Hitchcockspoiler: comme Psychose pour le retournement de situation du début ou Frenzy pour certains meurtres ) ou de la deuxième partie prenant une tournure clairement plus politique. Avec une maîtrise de la mise en scène rare, Abbasi réussit à souligner l’ambiguïté que peut posséder l’être humain (le meurtrier dont l’identité n’est jamais cachée peut être considéré comme un père de famille tout à fait lambda) et l’éloignement de l’humanité que peut entraîner la morale quand elle devient du fanatismespoiler: (une partie de la population justifiant les assassinats de prostituées) . Tension constante, interprétation exemplaire, critique sociale sans concession : cette adaptation d’un fait divers réel amène à un polar politique indispensable qui donne envie de se pencher sur les premiers films et surtout sur la suite de la carrière de son réalisateur : Ali Abassi !
Il est étonnant qu'Ali Abbasi, qui a reçu un accueil dithyrambique de la critique pour chacun de ses précédents films, reçoive un accueil très mitigé pour "Les Nuits De Basham". C'est pourtant son film le plus profond et le plus abouti. Les néo-féministes, au moins elles (eux), auraient pu l'acclamer chaleureusement. Abbasi dénonce avec force et subtilité tout ce qu'elles(ils) décrient sans cesse : le féminicide et ses causes principales: le machisme quotidien et omniprésent dans la société, l'organisation patriarcale et systémique de cette société, l'oppression qu'opère l'institution religieuse sur la femme au profit des hommes etc... etc... . Dans "Les Nuits De Basham ", tout cela est pourfendu dans les plus petits détails, avec un traitement tout en finesse, sans concession, et avec même une certaine poésie. Le seul problème est que la société décriée est la société iranienne, pas la société occidentale, et la religion visée est la civilisation islamique, pas la civilisation Judéo-Chrétienne. Ce biais ne cadre pas avec la bien-pensance woke et néo-féministe, pour qui le seul patriarcat à abattre est celui de l'homme blanc occidental. Toute critique d'un tout autre patriarcat, d'après elles (eux), relève du racisme, et n'a pas voix au chapitre, car potentiellement vecteur de haine. Quand bien même des millions de femmes crient leur souffrances, souvent au prix de leur vie, l'aveuglement de certain(e)s est tel qu'ils sont capables de bouder un chef d'oeuvre, qui en plus défend leur cause. C'est à douter de la sincérité de leur engagement à cette cause qu'elles(ils) disent être la leur: défendre les femmes.
Réquisitoire contre le fonctionnement de la société iranienne et la place de la femme, ce film est dur, violent et sans concession. Il met en évidence le rôle des prostituées et le traitement de leur situation par une administration inféodée à la religion et pétrie d’hypocrisie. On ne s’ennuie pas une seconde dans cette réalisation où la caméra est au plus près des personnages dans des décors sepia lugubres. On reste un peu sur sa faim quand au rythme et à la conclusion, ce film est toutefois une belle réussite.
Une plongée terrifiante dans les arcanes politico-judiciaires iraniennes, au coeur d'un système patriarcal religieux dans lequel une journaliste intègre se démène avec ténacité pour informer et défendre. Intelligemment mis en scène grâce à l'audacieuse double narration alternant entre l'enquêtrice et l'araignée, ce qui permet de resserrer symétriquement les étaux, ainsi qu'à une ambiance (principalement) nocturne étouffante, le récit inspiré de véritables crimes en séries joue avec de bas instincts tout en osant blâmer les préceptes prétendus moraux d'allégories de l'intolérance et du fanatisme. Malgré un montage maladroit sur quelques enchaînements, le rythme s'accélère comme notre pouls. Saisissant.
Bon film, bon thriller, sujet prenant et intéressant. C'est vraiment un film à voir. Belle performance de l'actrice principale qui interprète la journaliste.
Un film prenant, doté d'une réalisation efficace. Les Nuits de Mashhad se construit autour de deux points de vue, de deux personnages, Saeed un tueur en série qui chaque semaine emmène une prostituée chez lui pour l'étrangler, et Rahimi une journaliste enquêtant sur ce dernier. Cette dualité nous permet de balayer un grand nombre de sujets et de rendre compte de l'ambivalence de la société iranienne. Cet équilibre, bien que déroutant, donne toute sa force à l'oeuvre d'Ali Abbasi.
Oscillant entre thriller et film social, "les nuits de Mashhad", évoquant l'assassinat de plusieurs prostituées, se révèle être une belle réussite. Prenant et vraiment intéressant, le film suit à la fois la journaliste menant l'enquête face au manque d'investissement de la police et le tueur en série, père et mari respectable aux yeux de la morale iranienne. C'est vraiment flippant et peu rassurant pour l'avenir de la femme iranienne, le film tombe à pic alors qu'un souffle de liberté et de rébellion soufle actuellement en Iran. Le film bien mené, bénéficie aussi d'une solide interprétation (le Pris d'interprétation féminine à Cannes parait justifié). Attention, par contre, les scènes d'agression des femmes peuvent paraître dérangeantes par leur réalisme.
Le propos est fort, ce film est donc important. Ceci étant dit, je tiens maintenant à souligner que ma note est plus élevée que celle qui consisterait à noter "Les nuits de Mashhad" pour sa seule performance cinématographique, que je trouve en réalité plutôt moyenne.
Je me suis même un peu ennuyée durant la première moitié du film. La seconde est mieux pensée et montée.
À voir pour la force de son terrifiant propos, qui mérite d'être rappelé parce qu'il est toujours trop d'actualité.