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ferdinand75
469 abonnés
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3,0
Publiée le 22 juillet 2022
Un bon film, solide sur un sujet délicat et inspiré de l'histoire vraie d'un tueur en série à Masahd, qui avançait des motifs religieux pour commettre ses crimes de prostituées, en série . Les acteurs sont très bons , mais on est un peu gêné par le côté faux " iranienne movie" . On sent bien que le réalisateur est tout autant danois qu'Iranien , que l'actrice principale ne vit plus en Iran . Même si ce sont pour de bonnes raisons. Du coup le film perd de sa profondeur et ne ne retrouve pas tout à fait la vraie iranienne "touch", philosophique , profondeur du cinéma , comme avec le grand Farhadi.
Intérêt principal de ce film , la découverte en partie de la société iranienne , pas attirante !!! et la fin du film. Sinon , une histoire inspirée de fait reels , assez brut ( plusieurs étranglement ) et donc pas drôle.
Mettre en parallèle l'enquête journalistique et le quotidien ordinaire d'un homme jusqu'au déroulement de ses meurtres est plutôt bien pensé. D'autant que l'on assiste ainsi à la terrible dualité psychologique du tueur en rapport avec sa foi. Ce thriller est aussi le constat de la dure condition de la femme dans la société du Moyen Orient. Un drame judiciaire délicat qui débat toutefois d'un message douteux de pardon face à des actes inhumains sous prétexte que les victimes étaient jugées indignes. Inspiré d'un fait réel, certaines scènes sont difficiles et glaçantes.
Une vraie claque ! Un an après La Loi de Téhéran, Les Nuits de Mashhad prouvent que les cinéastes iraniens sont capables de livrer des polars extrêmement tendus possédant en outre un vrai fond social. Cette fois, la crudité du film et la critique de la société iranienne vont tellement loin qu’Ali Abbasi n’a pas pu tourner en Iran et surtout qu’il a été dénoncé par le Ministère de la Culture iranien (d’autant plus qu’il met en scène une comédienne, Zahra Amir Ebrahimi, qui a dû fuir le pays suite à un scandale de sextape). Le film possède une tension rare que ce soit au niveau de la première partie purement policière (qui rappelle certains Hitchcockspoiler: comme Psychose pour le retournement de situation du début ou Frenzy pour certains meurtres ) ou de la deuxième partie prenant une tournure clairement plus politique. Avec une maîtrise de la mise en scène rare, Abbasi réussit à souligner l’ambiguïté que peut posséder l’être humain (le meurtrier dont l’identité n’est jamais cachée peut être considéré comme un père de famille tout à fait lambda) et l’éloignement de l’humanité que peut entraîner la morale quand elle devient du fanatismespoiler: (une partie de la population justifiant les assassinats de prostituées) . Tension constante, interprétation exemplaire, critique sociale sans concession : cette adaptation d’un fait divers réel amène à un polar politique indispensable qui donne envie de se pencher sur les premiers films et surtout sur la suite de la carrière de son réalisateur : Ali Abassi !
Il est étonnant qu'Ali Abbasi, qui a reçu un accueil dithyrambique de la critique pour chacun de ses précédents films, reçoive un accueil très mitigé pour "Les Nuits De Basham". C'est pourtant son film le plus profond et le plus abouti. Les néo-féministes, au moins elles (eux), auraient pu l'acclamer chaleureusement. Abbasi dénonce avec force et subtilité tout ce qu'elles(ils) décrient sans cesse : le féminicide et ses causes principales: le machisme quotidien et omniprésent dans la société, l'organisation patriarcale et systémique de cette société, l'oppression qu'opère l'institution religieuse sur la femme au profit des hommes etc... etc... . Dans "Les Nuits De Basham ", tout cela est pourfendu dans les plus petits détails, avec un traitement tout en finesse, sans concession, et avec même une certaine poésie. Le seul problème est que la société décriée est la société iranienne, pas la société occidentale, et la religion visée est la civilisation islamique, pas la civilisation Judéo-Chrétienne. Ce biais ne cadre pas avec la bien-pensance woke et néo-féministe, pour qui le seul patriarcat à abattre est celui de l'homme blanc occidental. Toute critique d'un tout autre patriarcat, d'après elles (eux), relève du racisme, et n'a pas voix au chapitre, car potentiellement vecteur de haine. Quand bien même des millions de femmes crient leur souffrances, souvent au prix de leur vie, l'aveuglement de certain(e)s est tel qu'ils sont capables de bouder un chef d'oeuvre, qui en plus défend leur cause. C'est à douter de la sincérité de leur engagement à cette cause qu'elles(ils) disent être la leur: défendre les femmes.
Une plongée terrifiante dans les arcanes politico-judiciaires iraniennes, au coeur d'un système patriarcal religieux dans lequel une journaliste intègre se démène avec ténacité pour informer et défendre. Intelligemment mis en scène grâce à l'audacieuse double narration alternant entre l'enquêtrice et l'araignée, ce qui permet de resserrer symétriquement les étaux, ainsi qu'à une ambiance (principalement) nocturne étouffante, le récit inspiré de véritables crimes en séries joue avec de bas instincts tout en osant blâmer les préceptes prétendus moraux d'allégories de l'intolérance et du fanatisme. Malgré un montage maladroit sur quelques enchaînements, le rythme s'accélère comme notre pouls. Saisissant.
Bon film, bon thriller, sujet prenant et intéressant. C'est vraiment un film à voir. Belle performance de l'actrice principale qui interprète la journaliste.
Un film prenant, doté d'une réalisation efficace. Les Nuits de Mashhad se construit autour de deux points de vue, de deux personnages, Saeed un tueur en série qui chaque semaine emmène une prostituée chez lui pour l'étrangler, et Rahimi une journaliste enquêtant sur ce dernier. Cette dualité nous permet de balayer un grand nombre de sujets et de rendre compte de l'ambivalence de la société iranienne. Cet équilibre, bien que déroutant, donne toute sa force à l'oeuvre d'Ali Abbasi.
Oscillant entre thriller et film social, "les nuits de Mashhad", évoquant l'assassinat de plusieurs prostituées, se révèle être une belle réussite. Prenant et vraiment intéressant, le film suit à la fois la journaliste menant l'enquête face au manque d'investissement de la police et le tueur en série, père et mari respectable aux yeux de la morale iranienne. C'est vraiment flippant et peu rassurant pour l'avenir de la femme iranienne, le film tombe à pic alors qu'un souffle de liberté et de rébellion soufle actuellement en Iran. Le film bien mené, bénéficie aussi d'une solide interprétation (le Pris d'interprétation féminine à Cannes parait justifié). Attention, par contre, les scènes d'agression des femmes peuvent paraître dérangeantes par leur réalisme.
Le propos est fort, ce film est donc important. Ceci étant dit, je tiens maintenant à souligner que ma note est plus élevée que celle qui consisterait à noter "Les nuits de Mashhad" pour sa seule performance cinématographique, que je trouve en réalité plutôt moyenne.
Je me suis même un peu ennuyée durant la première moitié du film. La seconde est mieux pensée et montée.
À voir pour la force de son terrifiant propos, qui mérite d'être rappelé parce qu'il est toujours trop d'actualité.
De Ali Abbasi (2022). Un film à la fois terrifiant et édifiant sur la condition des femmes en Iran. Tiré de faits réels, le film en est que plus consternant. Sur un féminicide traité comme une non affaire puisqu'il ne s'agit que de prostituées, le film est un plaidoyer sur la condition des femmes en iran et sur l'hypocrisie d'une société corsetée par les traditions et la religion et l'hypocrisie qu'elle provoque et nourrie au regard de la place des femmes au rang des moins que rien . Femmes comme les autres minorités sexuelles. Passionnant dans sa construction, le film se veut autant un film policier et un thriller qu'une radiographie d'une société partagée entre tradition machiste engendrant une impunité presque étatique et une société qui tend vers une modernité. Un film salutaire sur les combats qu'il reste à mener. Avec Mehdi Bajestani, Zar Amir Ebrahimi, Arash Ashtiani
Le scenario, qui s'inspire de faits réels, est en fait un véritable pamphlet contre le régime au pouvoir en Iran, et surtout sa misogynie. Mais cette œuvre n'est pas seulement un excellent acte de dénonciation politique et engagé, le réalisateur à réussi le tour de force d'en faire un excellent thriller. C'est très brut, glaçant, même si on ressent une certaine patte occidentale on est surpris par le cadre de l'affaire, le coté authentique.
Les deux sont iraniens et ont émigré vers des cieux où la censure est plus clémente. Le metteur en scène et l'actrice principale Zar amir Ebrahimi ne sont certainement pas partis de gaité de cœur et pourtant l'histoire de ce tueur en série n'est pas spécifique au régime religieux chiite, on pense par exemple au Juge et l'assassin de Tavernier au temps de l'affaire Dreyfus en France. Et simultanément est sorti cet été la nuit du 12, toujours situé en France, autre évocation de meurtre misogyne. Le meurtrier - bien joué également par un acteur connu Medhi Bajestani- rapidement identifié fait référence à un devoir religieux et au prophète local de cette grande ville religieuse, proche de l'Afghanistan, carrefour de trafics sur la route de la drogue. Mais l'intérêt du film dans sa deuxième partie réside autour de la lancinante questions du support populaire que va recevoir ce tueur, plus que l'importance du régime religieux en place ou de la corruption de la police. La mise en scène est moins brillante que celle de Roustayi( La loi de Téhéran). Abbasi, qui portait ce projet depuis longtemps, ne fait pas dans la litote et nous épargne aucune image du parcours violent de ce tueur en série brutal et illuminé.