Mon compte
    Beau Is Afraid
    Note moyenne
    3,2
    1763 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Beau Is Afraid ?

    165 critiques spectateurs

    5
    15 critiques
    4
    44 critiques
    3
    40 critiques
    2
    38 critiques
    1
    16 critiques
    0
    12 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Ufuk K
    Ufuk K

    515 abonnés 1 472 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 mai 2023
    "Beau Is Afraid" est une tragicomédie horrifique qui m'a laissé un sentiment mitigé. En effet le talentueux Ari Aster après deux films prometteurs (Hérédité et Midsommar) se loupe avec ce road trip hallucinatoire malgré la belle performance de Joaquin Phoenix et Patti LuPone ainsi qu'une charge intéressante contre la société américaine ainsi qu'une analyse pertinente sur les conséquences des traumatismes subis par les individus, le scénario part dans tous les sens et devient très confus après une première heure prometteuse, est-il nécessaire de faire un film de 2h59 pour raconter tout cela, la réponse est clairement non pour moi.
    Hélène D.
    Hélène D.

    30 abonnés 84 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 mai 2023
    Quel film! C’est la première emotion que j’ai eu après ce dilm. tous les gens que je croisait dehors me paraissaient bizarres! C’est dire l’effet que peut faire ce film. Pourtant j´ai voulu quitter la salle plusieurs fois devant l’atrocité de ce monde vu par beau. Car c’est évidemment son point de vue a travers une sensibilité nee avec lui. On soulignera la performance de Joachim phoenix évidemment, immense acteur.
    Typ 49
    Typ 49

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 mai 2023
    Je n'ai pas vraiment compris le film, il me laisse avec beaucoup de question, mais il m'a fait vivre une expérience unique où différente émotion allant du rire à la peur viscérale se confronte en moi. après midsommar et hérédité, Ari aster a encore fait un film qui va rester dans mon esprit.
    Shawn777
    Shawn777

    579 abonnés 3 464 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 avril 2023
    Après deux long-métrages horrifiques barrés mais restant relativement dans des codes de l'evated horror qui nous sont aujourd'hui familier (mais qui étaient très surprenants il y a encor quelques années, notamment "Midsommar"), Ari Aster revient avec un film empruntant moins aux codes de l'horreur mais plus aux codes du WTF ! Effectivement, il est très difficile de qualifier distinctement ce film tant il emprunte à plusieurs genres différents, et notamment l'humour très grinçant et très noir, l'horreur et divers de ses sous-genres, le thriller, le pur film d’auteur etc. Pourtant le pitch est simple, nous suivons les aventures de Beau qui essaye désespéramment de rejoindre sa mère, mais l'histoire est quant à elle bien plus complexe ! Tout d'abord, il faut savoir que le film est construit en quatre actes bien distincts, tellement différents les uns des autres que l’on dirait presque un regroupement de quatre segments réunis dans un seul film, dont seul le personnage principal semblerait en être le fil rouge. Et plusieurs de ces segments sont d’ailleurs inspirés des courts métrages du réalisateur. Et ils sont tous inégaux ! Le premier est totalement maitrisé, à la fois en termes de scénario que de mise en scène car il nous met directement dans une ambiance malsaine comme le réalisateur sait si bien le faire mais est également très angoissant ; le réalisateur parvient en effet à nous mettre constamment mal à l'aise dans ce monde qui est proche de notre réalité mais qui a ce petit truc malsain en plus, ce grain de sable qui change tout. Le second est tout aussi maitrisé mais dans un genre complètement différent, qui emprunte cette fois un peu plus à l'humour mais qui reste tout aussi dérangeant. Les personnages de cette seconde partie sont d'ailleurs particulièrement bien écrits. C'est pour ça que ça m'embête de mettre une note aussi "basse" à un film dont la première partie est aussi réussie et vaut le coup d’œil à elle seule. Mais c'est dans sa seconde partie que le film m'a complètement perdu, et notamment dans son quatrième segment que je trouve foutraque à souhait. Le troisième est quant à lui visuellement très intéressant mais traine un peu en longueur. On sent bien que le réalisateur veut brouiller la frontière entre la réalité et la perception qu'à Beau de la réalité (entre autres) ; le spectateur ne sachant au final plus trop où se placer mais la fin part beaucoup trop loin dans un délire qui m'a personnellement complètement perdu. On se demande même au bout d'un moment où le réalisateur veut nous emmener derrière cette montagne de symboliques qui ne riment au final plus à rien. Concernant les acteurs, nous retiendrons principalement Joaquin Phoenix qui joue très bien ce type qui subit constamment (qui subit autant l'amour que la haine d'ailleurs) mais également Amy Ryan et Nathan Lane qui sont tout simplement excellents ! "Beau Is Afraid" est donc un film brillant dans sa première partie et puis qui s'égare petit-à-petit dans des délires qui partent de plus en plus loin, rendant le tout un peu lassant, surtout sur une durée de trois heures.
    Yves S
    Yves S

    13 abonnés 33 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 avril 2023
    Quelques moments absurdes et sanguinaires où l'on rit franchement mais trop long vraiment trop long: 1:30 auraient suffit. À la longue, très ennuyeux et difficilement supportable. Nombre de spectateurs sont sortis en cours de séance: à la 2eme heure, j'étais enclin à le faire si mon fils ne me retenait pas
    Muad
    Muad

    4 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 avril 2023
    Intriguant, puissant, étrange, à la croisée de Truman Show et de The Wall pour le coté freudien sur la mère , un film à revoir je pense pour tout saisir, car des indices, des clés de compréhension sont éparpillées tout le long du film, un peu à la Twin Peaks.
    Un peu déroutant pour certains, il suffit de lire les critiques des gens qui n'ont rien pipé au film, je ne parle pas de ceux qui affirment que Phoenix est un mauvais acteur dans ce film ou que le réalisateur ne sais pas faire de cinéma, là le terme "hilarant" est plus adapté. Je ne peux que leur conseiller d'aller voir Mario ..
    Sinon pour les vrais cinéphiles amateurs d'ovnis cinématographiques puissant et originaux, il faut voir Beau is Afraid.
    capirex
    capirex

    91 abonnés 303 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 avril 2023
    Oh vache , scénario et réalisation toute folle d'Ari Aster mais néanmoins cohérent à travers ses métaphores dans ce qu'il raconte ! Joaquin Phoenix qui porte le film est juste exceptionnel dans son rôle !
    vincent COLLIER
    vincent COLLIER

    35 abonnés 118 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 avril 2023
    Quel film ! Premier chef d'oeuvre de 2023 après Babylon en janvier. ...le cinéma US renaît de ses cendres tel un phénix. .. Joachin mérite un nouvel oscar pour ce rôle hors du commun et la mise en scène est rare
    Cinévore24
    Cinévore24

    342 abonnés 701 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 avril 2023
    Beau, un homme apeuré et perturbé, va tout faire pour rejoindre sa mère. Un véritable périple fait d'obstacles et de rencontres, qui vont en révéler un peu plus sur lui-même et la raison pour laquelle il est comme il est.

    Après l'horreur pure avec «Hérédité» et «Midsommar», Ari Aster nous revient avec cette œuvre absurde et déroutante à l'excès, qui sera loin de plaire à tout le monde.

    Personnellement, j'ai été plutôt agréablement embarqué durant les premières 75 minutes.
    Le souci, c'est que le film dure 3h. Et 3h pour ce genre de film et avec cette histoire-là, ça finit par se ressentir vraiment.

    Sorte d’œuvre thérapeutique centrée sur les notions d'emprise et de culpabilité constantes, ce «Beau is afraid» est à rapprocher de ce que j'ai pu ressentir face à une autre œuvre qui divisa lors de sa sortie, «Mother!» de Darren Aronofsky : un film qui finit par être plombé par l'ultra-présence d'un symbolisme trop lourdaud, aussi bien dans son propos que dans sa mise en scène.

    Et voilà ce que je reproche surtout à ce 3e long-métrage d'Aster : que celui-ci ne se résume principalement qu'à une succession de métaphores qui ne font pas vraiment dans la subtilité (celles et ceux qui ont vu le film se souviendront à coup sûr de la scène dans le grenier...voilà voilà), tout cela pour couvrir une histoire assez simpliste en soit, qui est celle d'un fils qui n'arrivera jamais à se défaire de l'emprise qu'exerce sur lui sa propre mère.

    Un film perché et abstrait, trop abstrait pour m'embarquer, malgré une première heure des plus intrigantes, se déroulant d'abord dans le quartier peu accueillant où habite Beau, puis dans la maison d'un couple pour le moins étrange, ayant renversé Beau par accident et décidant de le garder à tout prix chez eux. Une première partie qui arrivait plutôt bien à gérer cet équilibre entre cauchemar éveillé et décalage grotesque, et ce malgré un rythme un peu artificiellement étiré.

    C'est à partir du chapitre suivant et de cette plongée dans une forêt animée que les choses se gâtent et deviennent de plus en plus compliquées au fil du film.
    Là où la simplicité d'un échange pourrait suffire à en dire bien plus, Aster se sent obligé d'enrober tout cela par d'innombrables métaphores visuelles (se libérer de ses chaînes, devenir enfin un homme,...), si bien qu'on se retrouve plus devant une œuvre qui veut se la jouer arty, mais reste presque toujours en surface de son sujet, de sa problématique, sans jamais l'affronter véritablement de front (comme ce conte animé en mode voix-off et «2001» qui n'a aucune conséquence sur la suite de l'histoire).

    Rajoutez à cela un Joaquin Phoenix qui subit continuellement son environnement, reste toujours passif et ne prend jamais de réelle initiative, parce que figé par la peur (Beau is afraid → Beau a peur), ainsi qu'un final "tout ça pour ça" où l'on réalise qu'on en est toujours au même stade et que l'histoire n'a en réalité pas avancé pour notre protagoniste (et par extension pour le spectateur), et vous vous retrouvez face à un mindfuck trop éparpillé, trop chargé et trop long pour pas grand-chose.

    Labyrinthe mental d'un œdipe moderne où se croisent les notions de souvenirs et de sacrifices, ce «Beau is afraid» me laisse, malgré certaines idées très chouettes de mise en scène (en particulier dans sa 1ère heure) un sentiment plus que mitigé, sorte de fourre-tout qui ne sait pas trop quoi nous raconter durant ses 3h, et qui étouffe son semblant de message sous un trop-plein de métaphores.

    Au lieu de se concentrer uniquement sur la mise en scène, il aurait également été judicieux de se pencher un peu plus sur le scénario.
    Andréas Werbicki
    Andréas Werbicki

    21 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 30 avril 2023
    J'ai vu ce film et je le trouve ennuyeux chiant. L'histoire n'est pas bonne Joaquin phœnix n'est pas bon c'est tout, bref un film qui est tout simplement mauvais
    Djifunk
    Djifunk

    32 abonnés 170 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 avril 2023
    On comprend assez vite le cauchemar littéral dans lequel Beau est enfermé. Et on a envie que ces successions de cris s'arrêtent. Les épisodes arrivent tous subitement et on attend impatiemment que le périple se termine. Et au bout de trois heures,la (non) fin est frustrante malgré le soulagement que ça s'arrête. Vous me direz j aurais pu sortir aussi...
    l'embobineur
    l'embobineur

    3 abonnés 40 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 avril 2023
    Si je devais inventer un système de notation particulier pour ce film je le ferais.
    Il est difficile de savoir si l'on aime ou pas ce que nous offre ici Ari Aster, tant la merveilleuse première heure (qui pourrait faire naître un film à part entière sur les maux dont souffre les Etats-Unis) contraste avec les deux derniers tiers du film.
    Intriguant du début à la fin, les pistes suivies ne sont jamais certaines. On en ressent évidemment de la frustration, voire une curiosité à élucider cet énigmatique proposition cinématographique.
    Je ne sais pas si j'y reviendrai, tant je suis sorti épuisé de cette séance, cela vaut néanmoins le détour et l'expérience.
    CinemaxGhinozzi
    CinemaxGhinozzi

    13 abonnés 93 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 avril 2023
    Beau is Afraid est l'un des films que j'attendais le plus en cette année 2023. Le retour d'Ari Aster sur le grand écran ne pouvait pas laisser indifférent surtout depuis la claque de mise en scène que fut Midsommar il y a quatre ans déjà. Avec ce troisième long-métrage, c'était l'occasion pour le réalisateur de confirmer son statut de cinéaste de classe mondiale.
    Ce qui fait le génie d'un film comme Midsommar, c'est sa capacité à nous mettre mal à l'aise (marque de fabrique de la A24) tout en nous faisant accrocher à l'intrigue. De ce constat vient mon immense déception avec Beau is Afraid, Ari Aster est parti dans son délire, en laissant la compréhension du spectateur sur le côté. J'ai eu beaucoup de mal à me concentrer sur les aspects techniques du film (montage, image et son) tant le scénario est dense et extravagant. Il y a de trop nombreux éléments absurdes (avec sans doute un sens métaphorique profond derrière) qui demeurent sans explications comme spoiler: les mots que reçoit Beau sous la porte de son appartement ou la télécommande qui lui permet de voir le futur.
    C'est aussi le cas de certains personnages qui ont une trajectoire pour le moins énigmatique, je pense notamment à Jeeves, le soldat traumatisé par l'armée. J'ai beau creusé, impossible de trouver quel est le but du personnage campé par Denis Ménochet. A l'instar de Jeeves, on se demande l'utilité de maints personnages plus excentriques les uns que les autres dans l'intrigue. Beau is Afraid est de loin le film le plus éprouvant que j'ai découvert en salle avec trois heures de récit entrecoupées par des flashbacks, des flashforwards et même de l'animation (qui pour le coup est une grande réussite graphique). Cependant, je crois que le problème fondamental du long-métrage, au-delà de sa forme qui plaira sûrement à certains, est l'addition des morales. Ari Aster dénonce la société dans son ensemble, que ce soit son individualisation, son infantilisation ou sa partialité, mais cette accumulation dessert selon moi le résultat final. Je suis le premier déçu de cet échec malgré une mise en scène qui reste optimale par moment notamment au niveau du son avec des ruptures sonores créées avec des sons d'ambiance qui installent une atmosphère malaisante entre les personnages. Comme à son habitude, Joaquin Phoenix livre une performance plus qu'à la hauteur dans ce rôle d'adulte-enfant à qui rien ne sourit.
    C'est sans aucun doute un long-métrage qui mérite plusieurs visionnages pour être pleinement compris car je doute nullement du fait qu'Ari Aster soit un grand réalisateur. Mais avons nous réellement envie de subir trois heures de film aussi éprouvantes encore et encore ? Peut-être dira-t-on dans quelques années "Mais oui ! Bien sûr !
    Jean-Pierre Jumez
    Jean-Pierre Jumez

    95 abonnés 222 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 avril 2023
    Un surréalisme dispendieux !
    Chaque scène est incroyablement travaillée, surtout le son totalement spatialisé (les réalisateurs français feraient bien de s'en inspirer).
    La performance de Joaquin Phœnix est (une fois encore) stupéfiante, en particulier au niveau des mutations de la voix qui s'adapte à chaque scène (dans la VO).
    On regrette nombre de culs-de-sac dans le scénario : le testicule enflé, le manque d'eau qu'il suffisait de récupérer dans la chasse d'eau, ou encore des violences totalement gratuites.

    Autant on reste fasciné par cet admirable travail, autant on se demande si l'on a progressé dans la compréhension du rapport mère -fils.
    RedArrow
    RedArrow

    1 661 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 avril 2023
    À peine les différents logos introductifs effacés de l'écran qu'Ari Aster nous livre une scène cruciale pour toute la lecture à donner à son "Beau is Afraid": les premiers instants de vie de son héros. Échappé du gouffre utérin et encore non-façonné par l'empreinte humaine, Beau naît silencieux, comme serein d'entrevoir les lumières d'un monde qu'il ne demande qu'à embrasser. Puis, devant les vives remontrances de sa mère à l'encontre du corps médical sur le mutisme de son bébé, un docteur lui met une claque aux fesses. Surpris, Beau se met à pleurer, Beau est désormais effrayé. Et il le demeurera au cours de sa vie, de ce film titanesque de près de trois heures, à jamais asservi à cette emprise maternelle castratrice.

    Avant de poursuivre, une mise en garde pour ceux qui iraient voir ce nouveau long-métrage d'Ari Aster comme un simple prolongement logique de ce qui a fait sa rapide renommée sur grand écran: si le traumatisme familial à travers les yeux d'une mère dans "Hérédité" ou l'élimination d'être fondamentalement toxiques au sein de "Midsommar" placent "Beau Is Afraid" dans une continuité thématique du travail d'Aster, il ne faut pas oublier que le réalisateur-scénariste mûrit ce troisième long-métrage depuis bien plus longtemps, notamment à travers certains sujets de ses courts-métrages, pour ici aboutir sur une œuvre somme, personnelle et très différente de ses deux précédents films pleinement inscrits comme des modèles de la mouvance elevated horror, ce qui pourrait décontenancer (et décontenancera sûrement) une partie du public pourtant déjà familier du cinéma d'Aster.
    En effet, s'il y a bien des emprunts à l'horreur dans "Beau is Afraid", ils ne représentent qu'un des multiples moyens d'expression mis au service ici de la représentation folle et imprévisible de cette relation mère-fils poussée aux sommets de ses tenants et aboutissants psychanalytiques. Un traitement atypique, d'une audace sans limite et jamais vue dans la manière dont ce lien peut régir, étouffer, brider une existence et où, après donc nous avoir dévoilé le seul moment de sérénité de son héros affranchi de cette influence maternelle dérangeante, le film va employer un large panel d'outils cinématographiques pour nous immerger dans son quotidien d'adulte dévoré par une anxiété pregnante qui en est la conséquence directe.

    Le décorum urbain absurde, proche de la déchéance la plus complète, que nous dépeint le film dans son premier acte est bien sûr le fruit déformé de la perception d'un Beau emporté par ses névroses sociales et paranoïaques, elles-mêmes insidieusement implantées chez lui (et on le comprend très vite via un coup de fil d'une puissance péremptoire assez hallucinante) par le comportement ambivalent d'une mère à son égard et que des haut-parleurs extérieurs (les médias, l'individualisme de nos sociétés modernes, etc) exacerbent encore plus aujourd'hui via l'écho de leurs voix inquiétantes.
    La folie qui gouverne cette première partie est donc celle de notre monde, grotesque, violente, mettant à mal le refuge d'innocence de Beau jour après jour, et qu'Ari Aster incarne littéralement à l'écran dans la représentation la plus absurde et inattendue qu'en a son personnage. Désemparé comme Beau devant les périls de ce monde difforme, le spectateur devient le jouet des fulgurances impressionnantes de la mise en scène d'Aster et de sa magistrale capacité à fondre les genres dans le but de nous faire vibrer au plus près du flot continu d'émotions contradictoires vécu par ce personnage. Entre sourires, empathie sincère, montées en tension quasi-palpables et instants glaçants, ce premier acte mime avec maestria le chaos d'un esprit rongé par les peurs humaines les plus primitives et pose évidemment les bases de ce qui s'apprête à devenir l'odyssée de Beau sur les traces d'une figure maternelle à l'ascendant imparable...

    Le mot "Odyssée" n'est pas utilisé par hasard tant le périple œdipien de Beau va s'assimiler à celui d'Ulysse devant les obstacles mis sur sa route par les dieux de l'Olympe (avec ici l'équivalent d'une présence omnisciente). Plus particulièrement encore dans le deuxième acte du film où les tentatives de Beau pour rejoindre la maison de sa mère prennent la forme d'une épreuve mythologique digne de l'île des Lotophages à l'intérieur d'un pavillon de banlieue typiquement américain.
    Dans une bulle familiale artificiellement maintenue pour étouffer de profonds mal-être, Beau devient ainsi réellement Ulysse essayant par tous les moyens de rejoindre sa femme à Ithaque (la confusion de celle-ci avec sa mère n'est pas une coïncidence) face à des protagonistes qui tentent de l'assimiler à leur mirage, gangrené de déviances trop criantes pour être dissimulées, par diverses excuses ou manoeuvres en forme de vents contraires à son objectif. Encore une fois très bien pensée afin de mettre en images la façon dont la quête de Beau se heurte à un modèle existentiel tout tracé et sujet à ses limites les plus malsaines, cette phase se prolongera par une superbe séquence de songe réveillé, où l'animation et le théâtre se mêleront en tragédie méta-onirique pour dessiner une autre voie, elle-même en proie à des démons très révélateurs, et engendrer une prise de conscience capitale chez Beau désormais prêt à franchir les portes d'une confrontation d'où, on le devine, il sera bien difficile de sortir psychologiquement indemne.

    La dernière partie de "Beau is Afraid" sera en effet celle qui l'amènera sur le terrain d'un duel ultime, la fin de parcours d'un fils devenu la plus cruelle déception d'une mère n'ayant pas réussi à le modeler selon ses désirs et qui, en retour, l'a rendu captif de son propre échec par une castration littérale de toutes ses velléités d'émancipation.
    Encore une fois, les idées pour mettre en images les montagnes russes d'oxymores émotionnels par lesquels passe Beau dans ce dernier acte ne cessent d'impressionner par leur jusqu'au-boutiste. Que ce soit par l'entremise de l'excellent personnage de Parker Posey poussant à son paroxysme la dimension œdipienne du film, la monstruosité d'une émanation paternelle réduite à sa plus simple fonction procréatrice (il fallait oser !) et, bien sûr des échanges enfin plus frontales entre la créature et son créateur qui feraient tourner de l'oeil aux fondateurs de la psychanalyse moderne par les conséquences néfastes d'une relation mère-fils toxique y entrant en collision, "Beau is Afraid" nous malmène et nous surprend au plus haut point... Jusqu'à finalement nous faire devenir les juges de ce qui s'y est déroulé entre les deux partis, le temps d'une trouvaille de génie (une fois de plus) nous confondant avec une audience prête à faire tomber son couperet sur ce pauvre Beau. Et la conclusion autour de cet être à jamais asphyxié par le joug maternel sera effectivement implacable, le ramenant là où métaphoriquement tout a commencé, le seul moment où Beau n'aura finalement jamais été "afraid".

    Quel film ! Et même sans doute classique en puissance sur cette thématique qui n'aura clairement jamais été aussi approfondie au cinéma grâce à sa détermination à en explorer et représenter tous les contours possibles, autant sur le fond que sur la forme (et avec un esprit brillant en tout point à la manœuvre de surcroît !).
    Alors, bien sûr, sa durée de trois heures se fait parfois sentir, sûrement parce que l'intensité véhiculée par les différents actes n'est pas la même, et son sujet central peut entraîner une certaine forme d'hermétisme en termes d'implication selon sa sensibilité (ce qui, reconnaissons-le, est un peu notre cas, même si le versant anxiété sociale nous parle) mais, bon sang, quel film ! Si "Hérédité" et "Midsommar" avaient propulsé immédiatement Ari Aster dans la cour des grands, "Beau is Afraid" l'y installe définitivement, en en faisant un cinéaste à part, capable de tout et donc forcément passionnant.
    Sa maman doit être fière... Enfin, il vaut peut-être mieux qu'elle ne voit pas le film.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top