J'ai pas trop de recul car j'en sors et c'est un film très intense, difficile à résumer
Gros fan d'hérédité et midsommar, ari aster est dans ma liste de réal dont je vais voir les films les yeux fermés.
Et c'était extraordinaire. De la facon dont je l'ai compris et ressenti, j'ai pris une petite claque.
La première partie du film est chaotique, jubilatoire mais assez limpide pour autant, les scènes de rues sont magnifiquement orchestrées, la tension est constante. Assez vite on comprend qu'on observe la "réalité" vue à travers Beau, figure autiste, d'une grande anxiété sociale, perdu dans son monde.
Mais le film va en fait plus loin que ca. C'est la relation d'une relation mère fils complexe et destructrice. Mère représentée comme une entité plus qu'un réel personnage, l'incarnation de la reine mère, matriarche et castratrice (au sens prore cf la scène du pénis géant), représentée en vierge marie, figure œdipienne qui détruit la masculinité de son fils, allant jusqu'à évincer toute figure paternelle
Le film, séquencé en 4 parties, met en lumière progressivement toute sa profondeur. Celle du récit du meurtre de la mère par Beau. La première partie déclenche le trauma, on y voit beau perdre contact avec la réalité, se faire arrêter par la police. On imagine ensuite que la partie chez le couple représente son séjour en asile. Le marie représenté le docteur et la femme l'infirmière. La fille et le fou incarné par ménochet, ses compagnons de cellule. On y trouve des éclairs de lucidité, comme un malade qui arrêterait temporairement ses cachets, la femme qui lui dit de confesser, la vidéo ou on voit des flash forwards de lui avec une camisole. :(
Puis la fin, la prise de conscience par sa relation sexuelle, le meurtre et tous ses souvenirs qui se rattachent à des bribes de réalité. Il finit par être jugé et exécuté dans une scène de procès qui était pour moi dispensable, mais servira a reconnecter tout le monde au message du film
Le passage dans la forêt est pour moi un peu moins limpide. Je le vois comme une étape de prise de conscience de Beau, sur les mensonges de sa mère notamment sur son père, sa vie s'il avait réussi à s'éloigner d'elle. On comprend aussi toute l'emprise qu'elle avait, elle qui utilisait son fils pour promouvoir les médicaments de son entreprise. Il correspond aussi je pense aux passage de l'aumonier, le rapprochement avec la religieux avant la mort. Une partie très portée sur les symboles bibliques.
Un film indescriptible mais qui mériterait pourtant plusieurs pages de critiques, une maestria technique, un film complexe, intriguant, drôle sans utiliser de ressorts comiques. Rarement j'ai vu autant de réaction du public dans une salle de ciné. Aster montre qu'il sait faire bien plus que des films dérangeants.
4/5