Bon, j’ai vu le film hier, mais il m’aura fallu la nuit pour digérer ce que je venais de voir, car c’est certainement le film le plus fou que nous proposera le cinéma cette année. C’est un peu le cinéma de David Lynch qui percute ceux d’Aronofsky, Giliam, Cronenberg et autre Kaufman…
BEAU IS AFRAID est donc le troisième film d’Ari Aster et il confirme ce que je pense de lui : même si je ne suis pas un grand fan du genre horrifique, son cinéma me fascine mais il a tendance à me perdre. Et si vous aviez détesté HEREDITE ou MIDSOMMAR, autant vous prévenir, il ne va pas vous réconcilier avec son cinéma et ça risque d’être très compliqué pour vous. Car ça va tellement plus loin… Et clairement, je n’étais peut-être pas prêt…
C’est un peu compliqué de résumer le film sans trop en dévoiler, et je vous conseille d’ailleurs de tenter l’expérience en en connaissant un minimum (car oui, c’est ça BEAU IS AFRAID : une expérience cinématographique). Et rien que pour ça, on ne peut que saluer la prise de risque qui met le spectateur hors de sa position de confort, que ce soit par sa proposition ou sa narration.
En gros, on y suit Beau, un anxieux et névrosé maladif, en prenant le choix de placer le spectateur dans la tête de son héros en nous montrant le monde tel qu’il le voit.
Et on comprend dès l’ouverture du film que le film va être malaisant et viscéral.
Le premier acte du film est même un petit bijou à lui tout seul où Aster montre toute la maestria de sa mise en scène. Car si il y a bien une chose qu’on ne peut enlever à ce cinéaste, c’est que ses films sont techniquement extrêmement maitrisés et qu’il a un don pour installer une ambiance et nous marquer par des scènes iconiques.
Ses plans fourmillent de détails, en jouant notamment avec les arrières plans, les transitions et les bruitages pour parfaire son ambiance.
On va être donc être entrainé dans un cauchemar de trois heures, en mélangeant l’horreur, le surréalisme, le drame et la comédie burlesque (parce que bizarrement c’est souvent très drôle). Trois heures… et pour moi c’est bien le souci, car c’est long… trèèèèèès long... Et même si le film m’a souvent passionné, ce trip a tendance à devenir épuisant, jusqu’à me perdre totalement dans un dernier acte. Le film finit par noyer le spectateur dans ses métaphores, et même si il doit énormément gagner avec un second visionnage, sa longueur fait que je ne suis pas sûr de vouloir y retourner…
Bref, en trois films Ari Aster continue à m’intriguer et je n’arrive toujours pas à savoir si j’aime ou je déteste son cinéma. Une chose est sûr c’est qu’il me fascine…
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