Un émule de "Basic instinct" et de "Sliver", i.e. un thriller érotique qui aguiche le spectateur plus qu'il ne le passionne. La réalisation, signée Jane Campion, est à sa taper la tête contre les murs. Jeux de lumière, recours ponctuel au flou, cadrage original... c'est le point fort du film. La BOF n'est malheureusement pas à la hauteur, mais rien de rédhibitoire. L'atmosphère ainsi créée, très sombre, rentre parfaitement dans les canons du polar. La ville de New York constitue quasiment un personnage a part entière, tant elle pèse sur l'histoire. Les scènes de fesses qui agrémentent l'enquête ne sont pas déplaisantes, loin de là, mais elles puent le voyeurisme à plein nez. Bien souvent, elles ne servent qu'à rassasier la soif pornographique masculine. Ainsi, la relation ambiguë qui se tisse ente l'héroïne et sa demi-sœur, et qui ne va pas sans rappeler un certain "Mulholland drive", ne se justifie absolument pas. Idem pour le passage avec le black. Et pourtant, je ne suis pas bien farouche en matière de scènes olé olé. Mais au-delà de la BOF décevante et de l'usage contestable de l'érotisme, la vraie faiblesse du film se situe au niveau de l'intrigue. Il s'agit d'une enquête policière en trompe-l'œil. Pas d'indice, de rebondissement, de fausse piste digne de ce nom. On se trouve au niveau zéro du polar. Or, un thriller sans suspense, c'est un peu comme un militant du parti communiste sans le manifeste de Karl Marx, il manque l'essentiel. Sans compter que l'intrigue progresse à la vitesse d'un escargot suisse, je vous laisse imaginer. Je ne suis pas contre les films contemplatifs, mais là c'est clairement too much. En bref, je ne suis pas convaincu.