Elle court à perdre haleine, Marija, dans Vilnius, à la poursuite de son petit ami bipolaire. On ne peut pas dire que le film manque de rythme, ce serait même plutôt l'inverse, porté par l'énergie de son interprète principale. Cela dit, quelques pauses n'auraient pas fait de mal tant le récit semble s’essouffler dans une quête vaine, au point que l'on est en droit de se poser des questions sur le véritable état mental de Marija, dont l'amour semble aller au-delà du possessif. De ci, de là, le film fait surgir quelques éléments insolites et fortement symboliques, comme ce chien noir qui apparait parfois, comme représentant la dépression. Plus largement encore, c'est la santé de la Lituanie que le réalisateur, Andrius Blaževicius, semble interroger avec cette omniprésence militaire dans les rues, ces allusions à la Russie et à Poutine, et l'irruption d'un "touriste" ukrainien, éminemment sympathique. Mais tout ceci n'est peut-être que fortuit et se révèle moins visible, en tous cas, que le deuxième personnage le plus important de l'intrigue, à savoir le téléphone portable de Marija qui ne cesse de sonner, y compris lorsqu'elle court comme une dératée. Un objet bien pratique pour les scénaristes quand ils sont à court d'idées.