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FaRem
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3,0
Publiée le 10 mars 2024
Un rendez-vous chez le médecin, un travail où se rendre, un petit ami psychotique disparu, la journée vient à peine de commencer que Marija est déjà complètement débordée. "Begike", c'est une journée intense dans la vie de cette femme qui va risquer sa santé pour retrouver celui qui partage sa vie. Entre des allers-retours en ville et des fausses pistes, on assiste à une course frénétique, mais surtout à un vrai sens du sacrifice de cette femme. Malgré tout ce qui se passe, Marija n'abandonne jamais. Pourtant, on ne ressent pas vraiment d'amour dans ses actes, même s'il en faut pour faire tout ça, mais plus une sorte de sentiment de responsabilité similaire à celui d'un parent pour un proche ou d'un soignant pour son patient. Si, comme Marija, le concept fatigue au bout d'un certain temps, "Begike" est pas mal grâce à son rythme soutenu et à son sous-texte sur les relations ou encore le contexte du pays.
Elle court à perdre haleine, Marija, dans Vilnius, à la poursuite de son petit ami bipolaire. On ne peut pas dire que le film manque de rythme, ce serait même plutôt l'inverse, porté par l'énergie de son interprète principale. Cela dit, quelques pauses n'auraient pas fait de mal tant le récit semble s’essouffler dans une quête vaine, au point que l'on est en droit de se poser des questions sur le véritable état mental de Marija, dont l'amour semble aller au-delà du possessif. De ci, de là, le film fait surgir quelques éléments insolites et fortement symboliques, comme ce chien noir qui apparait parfois, comme représentant la dépression. Plus largement encore, c'est la santé de la Lituanie que le réalisateur, Andrius Blaževicius, semble interroger avec cette omniprésence militaire dans les rues, ces allusions à la Russie et à Poutine, et l'irruption d'un "touriste" ukrainien, éminemment sympathique. Mais tout ceci n'est peut-être que fortuit et se révèle moins visible, en tous cas, que le deuxième personnage le plus important de l'intrigue, à savoir le téléphone portable de Marija qui ne cesse de sonner, y compris lorsqu'elle court comme une dératée. Un objet bien pratique pour les scénaristes quand ils sont à court d'idées.