After Love
Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "After Love" et de son tournage !

Un parcours atypique

After Love trouve son origine dans le désir d'Aleem Khan de parler de sa propre expérience qui consiste à vivre entre deux mondes. Le cinéaste est en effet anglais et pakistanais, ce qui signifie qu'il a grandi entre deux cultures. Il précise : "Par ailleurs, étant musulman et homosexuel, j’ai dû longtemps mener deux vies séparées. Ces dichotomies étaient difficiles à vivre pendant ma jeunesse, et j’avais intimement le sentiment de n’avoir de véritable place nulle part.

"À l’âge de 19 ans, j’ai vécu un moment charnière. J’étais à l’université et j’ai eu le sentiment de vivre une rupture avec moi-même. J’ai enfin accepté ma sexualité et j’ai quitté la religion dans laquelle j’avais grandi et dont j’avais suivi les préceptes. Ce questionnement et cette reconfiguration de ma vie ont correspondu avec la crise identitaire que ma mère vivait alors. Cette transition émotionnelle ne m’a pas quitté et je voulais l’explorer plus avant."

"After Love est une histoire faite de différentes strates, mais au centre se situe une femme qui lutte pour rassembler les morceaux épars de son cœur, ainsi que son sens de l’identité totalement brisé. Elle cherche la vérité, la compréhension et enfin sa famille."

Inspiration personnelle

L’histoire du film n’est pas autobiographique, mais les personnages, à travers leurs fonctionnements internes, leurs recherches d’identité et leur expérience du deuil, sont très proches du réalisateur Aleem Khan. Il explique :

"Mary ressemble à ma mère tandis qu’Ahmed est librement inspiré de mon père. Réfléchir à la relation de mes parents était essentiel au développement de l’histoire – ils se sont rencontrés et sont tombés amoureux à 14 ans, à Walthamstow. Quand ils se sont mariés à la vingtaine, ma mère s’est convertie à l’islam et ils se sont installés sur la côte ouest. Elle a progressivement abandonné les vêtements européens pour porter le shalwar-kameez ; elle a appris à cuisiner le curry et à parler le panjabi."

"After Love suit une femme qui, lorsqu’elle apprend le décès de son mari, est obligée de remettre en question toute sa vie avec lui, ainsi que ses propres choix, tout en vivant un chagrin immense. Mais ce que je n’avais pas prévu, c’est que la perte d’un bébé au début de leur mariage deviendrait le point central de l’arche de Mary et le mien, à titre personnel."

"Ce n’est que tardivement dans le processus d’écriture que j’ai réalisé que l’incorporation de la mort de l’enfant de Mary parlait en fait de moi et me permettait de faire la paix avec la mort de ma sœur alors âgée de six mois. J’étais un enfant et je ne me souviens ni d’elle ni de la manière dont mes parents et mes frères et sœurs ont géré son décès. Ce n’est que sur la table de montage que j’ai pris conscience de l’impact de cet événement sur ma vie."

Ecriture thérapeutique

After Love est le premier scénario de long métrage de Aleem Khan. Son écriture a nécessité un niveau d’introspection qu'il n'avait jamais connu et auquel il ne s'attendait pas. "Cela peut paraître cliché mais l’écriture était comme une thérapie – c’était éprouvant et cela a fait resurgir beaucoup de choses qui étaient emmêlées et cachées au fond de moi, ce qui explique peut-être pourquoi l’écriture m’a pris six ans. La beauté du processus a permis que je puisse revenir sur tout cela et transformer ces expériences en quelque chose de tangible pour mes personnages – et pour moi-même", se rappelle le metteur en scène.

Cannes 2020

After Love a fait partie de la Sélection Semaine de la Critique au festival de Cannes 2020.

Notion d'identité

Avec After LoveAleem Khan a voulu explorer les constructions de notre notion d’identité et, plus précisément, pour qui nous la construisons. Il développe :

"Nous avons l’habitude d’adapter notre comportement à l’environnement et aux personnes avec lesquelles nous nous trouvons, et nous le faisons également pour ceux que nous aimons. Nous pouvons même aller jusqu’à nous créer un personnage à l’intention des autres – mais pourquoi ? Est-ce pour nous rendre plus désirable, plus acceptable – plus aimable ? Faisons-nous cela parce que nous avons trop peur d’être rejeté si nous nous montrons tel que nous sommes vraiment ?"

"Mary adopte la religion et la culture d’Ahmed à tel point que celle qu’elle avait été avant semble avoir été effacée – cela pose la question de savoir quelle part de nous-même nous appartient vraiment. À travers le parcours de Mary, je voulais explorer notre processus de deuil et comment nous acceptons l’idée de perdre notre « moitié », et ce qui reste de nous une fois ce processus achevé."

Ne pas juger

Aleem Khan voulait aussi développer comment la vérité, la morale et le mensonge s’entremêlent dans les relations et comment les personnages ont violé leur propre code moral. Il était important pour le cinéaste de ne pas les juger, puisque chacun d'entre eux est coupable de trahison :

"En effet, même si elle est indéniablement la victime d’une terrible trahison, en se concentrant sur ses propres besoins, Mary est devenue complice des mensonges d’Ahmed. Je suis curieux de savoir quel moment les spectateurs identifieraient comme celui où il n’y a plus de retour en arrière possible pour Mary – car cet instant révèle beaucoup du sens moral de chacun. J’espère qu’en voyant ce film, les spectateurs vont réfléchir à leurs propres relations ; aux secrets qu’ils cachent et aux mensonges qu’ils disent à ceux qu’ils aiment."

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