Pourquoi impliquer Elvis Presley dans votre film messieurs les scénaristes ? Est-ce seulement pour vous attirer quelques spectateurs en plus ou y a-t-il une vraie volonté derrière ce choix ? D’ailleurs, y a-t-il un minimum de volonté artistique derrière « Destination : Graceland » ? Pourquoi ce titre d’ailleurs ? À quel moment les héros parlent-ils de rallier Graceland ? Pourquoi le film s’ouvre sur un combat de scorpions CGI tellement mal fait qu’on dirait que ce sont des robots ??? Bon j’arrête avec les questions. Pourtant il y en aurait beaucoup à se poser sur les motivations de Demian Lichtenstein, et aussi sur ce qui a poussé Kevin Costner à s’embarquer là-dedans. Certes, l’acteur semble vraiment s’amuser à jouer les méchants pour une fois. Il casse son image, et se plaît à imaginer les réactions outrées de ses fans : "OMG mais il a tué un homme quoi.". Sauf que c’est un mauvais choix de rôle. Murphy, son personnage, est sans consistance. Le problème concerne tous les héros de ce film. Leur développement est proche du néant, ce qui les rend fortement antipathiques. Kurt Russel est exécrable, Courtney Cox écope quant à elle d’un rôle dégradant. Elle couche dès le premier soir, montre ses fesses à tout bout de champ, tombe bêtement amoureuse dès les premières galipettes et colle le héros tout en lui attirant bien évidemment des problèmes. Heureusement que par la suite elle se révèlera un peu manipulatrice, cela nuance légèrement sa niaiserie. En bref, ce sont des acteurs de renom qui se ridiculisent, d’autant plus pour le trio Costner-Russel-Slater grimés en Elvis. Pourtant, la scène du braquage du casino n’est pas si mauvaise, bien rythmée à défaut d’être bien filmée. Certains plans impressionnent en effet par leur laideur. En fait, ce que je reproche surtout, c’est que Lichtenstein ne sait pas rendre ses scènes crédibles. Quand Costner sort ses flingues, le réalisateur balance un rock bien lourd en arrière-plan. Intensité dramatique de la scène ? Zéro. En fait, l’homme semble clairement incapable de rendre ses personnages cools sans utiliser une musique déplacée. Du coup, « Destination : Graceland » pue le film d’action lambda des années 80 (alors qu’il est sorti en 2001 !!!) et nage en plein kitch. À oublier.