https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/04/12/le-dernier-piano-critique/
Dans Le dernier piano, il est très rapidement question de jouer pour penser, mais aussi pour panser, guérir et espérer. Platon disait que « La musique donne une âme à nos cœurs, et des ailes à la pensée ». Dans le film, il est tragiquement démontré que les tenants de l’obscurantisme, armes à la main, n’ont ni l’un, ni l’autre, et que justement, ils ont en réalité peur du piano de Karim. Ils ont peur de la liberté et de l’envol infini de l’esprit. Alors, on tire sur les enfants, les vieillards et même sur le piano. Triste et saisissant parallèle quand on casse les baguettes du chef d’orchestre dans Le concert (2009) de Radu Mihaileanu. On tire sur les pianos, on brule les livres, on tue la pensée.
Au final, dans la force de sa mise en scène, de son récit, de son esthétisme, Le dernier piano, ou quand la liberté ne tient qu’à une note, est un très grand film, rempli de grâce pour faire face à l’effroyable, qui montre un cimetière à ciel ouvert, mais qui nous donne l’envie du triomphe de l’art, d’un piano qui dévie les balles dans les guerres urbaines qu’elles soient à Varsovie comme en Syrie, ou à Kiev…