« Sweat » raconte l’histoire de Sylwia, une coach sportive influente qui vit de son travail d’influenceuse auprès de ses quelques 600 000 abonnés. Derrière le succès virtuel, Sylwia ne connaît que la solitude. « Tout le monde l’adore, personne ne l’aime ». Constat effarant titré sur l’affiche qui résume bien le film, qui bien plus qu’un pamphlet à l’encontre de notre environnement ultra-connecté, se veut porteur d’un constat avant tout. Mettant en exergue les rapports sociaux qui laissent une place de plus en plus importante aux réseaux sociaux, « Sweat » suit le parcours de Sylwia, jeune femme au caractère facilement identifiable qui ne se reconnait pas en dehors de son travail, un travail rendu possible grâce à l’avènement des nouvelles technologies. Sa famille ne la comprend pas même si elle la soutient, ses fans la considèrent comme une déesse et le rapport entre les deux est malsain. Aucune de ses relations n’est saine, tout est vu sous le prisme de l’argent ou de la femme-objet. L’émotion prend le dessus sur la rationalité, l’information en continu crée des biais, chaque être humain vit dans une réalité parallèle des autres. Sylwia vit le mal du siècle, l’absence de repères sociaux, de véritable figure à qui s'accrocher. Elle-même fait office de figure comme n’importe quel jeune adolescent peut désormais l’être avec un simple smartphone, ce qui n’est pas sans conséquences sur sa stabilité émotionnelle. « Sweat » se saisit avec brio des principaux enjeux du numérique pour en tirer un propos alarmant de vérité, qui questionne nos propres relations. Une véritable génération perdue, qui peine à s’aimer sans se poser des centaines de questions, une génération qui n’a plus les mêmes motivations, les mêmes valeurs. Une génération différente. Juste à tout instant, dans chacune de ses scènes, « Sweat » décrit la vérité, rien que la vérité, celle avec laquelle nous devons désormais vivre, celle que l’on ne voit pas à travers nos écrans