40 jours et 40 nuits est une sexy comédie américaine, donc ça ne surprendra d’apprendre que ça parle essentiellement de ce qui se passe en-dessous de la ceinture. On pourrait passer sur cet aspect, après tout il y a des sexy comédies pas mal. Le souci c’est que 40 Jours et 40 Nuits a totalement oublié qu’un long-métrage c’est un minimum un scénario. Et ici, il n’y en a pas.
En fait on tient un film concept. Ici le concept c’est : un mec faisant abstinence sexuelle va se retrouver confronter à ses amis et a son ex-copine qui vont tenter de le faire céder, tandis qu’il devra résister au charme de celle qu’il considère comme la femme de sa vie. Du coup, sur ce concept, le réalisateur enchaîne les tentations, et puis voilà ! Un coup c’est untel, un autre coup c’est une autre fille, puis les amis qui ont parié vont s’en mêler aussi, bref, le métrage s’apparente ensuite à une succession de sketchs, et de séquences pseudo-romantiques très convenues. Le film piétine donc sur place rapidement passé la première demi-heure, et ne se réveille que dans le dernier quart d’heure avec l’arrivée de l’ex-copine qui va mettre un peu de piment dans ce film. D’autant que volontiers grivois avec son comique sexuel redondant pour ado, le film n’a en vérité rien de réellement tranchant. Au moins dans les sexy comédies italiennes les actrices tombées facilement le haut, parfois le bas, bref, ça parlait de sexe mais ça ne faisait pas qu’en parler.
Le casting n’est pas marquant non plus. Josh Hartnett semble un peu égarer dans un rôle qu’on aurait davantage vu revenir à un Sean William Scott ou a un Ashton Kutcher. Il est plutôt timoré, et pas très crédible dans les scènes romantiques. Shannyn Sossamon est elle aussi assez moyenne, charmante mais sans grande vigueur. Elle fait ce qu’elle a à faire, sans génie. Je regrette presque que les rôles n’ait pas été inversé avec Vinessa Shaw, l’actrice qui joue l’ancienne petite ami et qui amène vraiment le piquant nécessaire dans le dernier quart d’heure pour redonner un peu d’intérêt au film. Je n’ai pas peur de dire qu’elle est en fait le meilleur atout du casting malgré sa présence restreinte, et en faire la principale antagoniste du héros aurait été bien plus judicieux, tant les autres interprètes prennent cela avec potacherie, sans réel sérieux, mais sans vraiment faire rire non plus. Gyllenhaal, Mazur, Vaugier, tout ce charme reste limité au charme, là où Shaw arrive à faire mieux !
Quant à la forme je ne vais pas m’étendre de trop, ce n’est pas ce qui marque dans ce film. Réalisé par un Lehmann qui a accumulé les films quelconques dans sa carrière, la mise en scène a un certain dynamisme, mais ne se démarque pas beaucoup des autres films du genre. Décors et photographie sans grand relief, réalisation moyenne, bande son « djeuns » mais vite oubliée, 40 jours et 40 nuits ne misait évidemment pas là-dessus pour exister.
Je conclurai donc en disant que ce film qui vise sous la ceinture n’est malheureusement pas convaincant. Il aurait pu être accrocheur avec un minimum d’histoire, mais ce n’est qu’une succession de gags répétitifs et pas très drôles vu qu’ils sont systématiquement attendus. Ce n’est pas la trame amoureuse extrêmement convenue qui fait décoller le film. Reste le dernier quart d’heure sauvé par Vinessa Shaw, et un début qui avait le mérite de l’originalité. 1.5