Superbe… raté
Pour son 1er long métrage, Nicolas Pleskof s’est lancé dans le whodunit humoristique pop et trash – comme nous le vend la promo. On se dit, humour et suspense, voilà un cocktail prometteur, d’autant que le tout est servi par un casting exceptionnel. Hélas !!! Jeanne Chardon-Spitzer, brillante architecte, se voit confier la réhabilitation du somptueux manoir des Daguerre, étrange famille à la tête d’un empire du jeu de société. Quand César, le patriarche, est retrouvé assassiné en pleine Murder Party, Jeanne est entraînée dans un jeu d’enquête grandeur nature pour démasquer le meurtrier. 103 minutes d’un ennui dévastateur… Et à ce point là, ça tient de la performance.
Le scénario, à force de faire dans le tordu, est incompréhensible, les dialogues sont indigents et surtout la mise en scène est d’une mollesse ahurissante. Et à l’arrivée ce Cluedo géant fait un flop retentissant. On ressent bien les intentions : enchainer toute une série d’événements extraordinaires et parfaitement invraisemblables sous le signe du baroque et de l’exagération. Ça tient de l’Escape Game mâtiné d’Hitchcock qui aurait 2 de tension avec une esthétique qui lorgne sur les Huit Femmes de François Ozon. Mais tout ce mélange ne fonctionne a aucun moment. Je suis sans doute sévère, allez-vous penser, en tout cas, je n’ai pas entendu un rire dans la salle copieusement garnie… Pour une comédie, c’est mauvais signe.
D’autant, je l’ai dit plus haut, la distribution est prestigieuse. Mais là aussi, tout le monde en fait trop et c’est vite insupportable. La pauvre Alice Pol, que je trouvais en progrès dans ses derniers films, replonge dans l’approximation. Mais je ne suis pas sûr qu’elle ait compris le scénario plus que le spectateur lambda. J’ai beaucoup de peine pour nos anciens, Miou-Miou et Eddy Mitchell, complètement perdus dans cette catastrophe industrielle. Même constat pour les pauvres Pablo Pauly, Pascale Arbillot, Gustave Kervern, Sarah Stern et Zabou Breitman. Théâtralité surjouée, rétro vintage obsolète – ah les transparences pour les quelques trajets en voiture… du jamais vu depuis les années 50 -, jeu de pistes bordélique, rythme apoplectique… trop artificiel pour séduire. Gros raté.