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    Un pays qui se tient sage
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    ConFucAmuS
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    529 abonnés 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 octobre 2020
    Qu'apporte le documentaire de David Dufresne ? Au premier abord, rien. La plupart des cas, des chocs et des moments forts du documentaire, on les a déjà vus. À maintes reprises. De plus, le journaliste n'a jamais caché ses opinions à gauche (co-fondateur de Mediapart, chroniqueur à Libération), d'où la critique assez véhémente d'une bonne partie de la caste médiatique, partie en boucle sur une rhétorique simpliste ou partisane quand peu de ses représentants peuvent prétendre au statut d'experts ou d'être simplement des personnes de bon sens.
    La dissolution des rapports entre les forces de l'ordre et nombre de manifestants s'est écrite en images, captées par le moyen de nouvelles technologies et diffusées alors que le sang éclaboussait encore les pavés. Un pays qui se tient sage illustre d'abord ce changement de paradigme, à l'heure où les smartphones font mentir les versions officielles et multiplie les témoignages de cette brutale dégradation. Un rapport direct, horizontal dont les angles morts (contexte parfois flou) ne minimisent pas la puissance. Dufresne a donc opté pour un dispositif simple, asseoir des victimes, gendarmes, sociologues, historiens, avocats ou rapporteur des Nations-Unies face aux images et les écouter.
    Rapidement le cœur du sujet se dessine : le rôle de la police. C'est ici que le film se révèle salvateur, invitant le spectateur à effectuer un mouvement de recul et de s'interroger sur la distorsion entre sa place originelle (au service du peuple) et sa représentation aujourd'hui (au service du pouvoir). À ce titre, la vidéo montrant un représentant de la police haranguer une manifestante en paraphrasant les invectives réacs en dit long sur son ignorance quant aux concepts de démocratie, autoritarisme ou par rapport à sa propre institution.
    À partir de là, Dufresne gratte une plaie encore bien vive, la violence et sa légitimité. Sur cette partie, le documentaire cite Weber, Bourdieu ou Hannah Arendt à juste titre pour réfléchir sur l'escalade, la symbolique et ses buts (illusoires ou véritables), mais patine un peu quand il faut traiter à égalité les deux côtés. Ce n'est pas qu'Un pays qui se tient sage occulte les excès de certains manifestants, mais on a parfois l'impression qu'il minimise son occurrence. Un peu embêtant parce que cet aspect a un rôle à jouer dans le cercle vicieux de cette désagrégation. Mais d'un autre côté, il est regrettable que les hautes instances de la police aient refusé d'apporter leur concours à cette discussion car cela aurait sûrement permis de la nuancer.
    Quoiqu'il en soit, il est salvateur que David Dufresne aborde les sujets que beaucoup de médias, censés informer ou éclairer les esprits, ont délibérément balayé sous le tapis. Une approche didactique nécessaire, puisqu'elle rappelle que les avancées on ne les obtient qu'après avoir pris du recul. Vu que la France a régressé au statut de "démocratie incomplète" par *The Economist Group* en 2011 (mentionné dans le film), il y a en a bien besoin.
    Roobie
    Roobie

    44 abonnés 106 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 septembre 2020
    Woaw, quelle claque, on se rend pas toujours compte de ce qui s'est passé durant cette période de contestation sociale, et le film de David mets un point d'honneur à livrer une information brute, sans concessions qui pourra nous inciter à réfléchir sur notre système politique et le système répréssif mis en place par le pouvoir pour le conserver justement.

    J'ai trouvé le reportage relativement objectif, les analyses très souvent pertinentes, et j'ai eu honte pour tout ces médias classiques qui n'ont eu de cesse que d'aller dans le sens de ce que je défini aujourd'hui comme la propagande d'état.

    La France mérite mieux que le pouvoir politique en place, les gilets jaunes auront mis en lumière le carcan virtuel dans lequel nous sommes tous enfermés, soumis à un pouvoir qui ne tient plus que par la décomplexion de l'ultra-violence des forces de l'ordre, qui mutilent les manifestants avec un plaisir non dissimulé, qu'ils soient gilets jaunes, infirmiers, ou même pompier.
    Nicolas M.
    Nicolas M.

    9 abonnés 5 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 septembre 2020
    Difficile de faire un documentaire esthétique sur ce sujet, et bien c'est réussi. Rien n'est laissé au hasard, bravo au monteur ! Et sur le fond, la caméra réussi à capter les véritables émotions des intervenants. Ce documentaire est une véritable réussite !
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 331 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 8 octobre 2020
    Ce genre de films, ça m’intrigue toujours.
    Première réflexion que je me suis faite dès que j’en ai vu les premières images : mais qu’est-ce qu’il fout au cinéma ce film-là ?
    Projeter toute une flopée d’images qui pixellisent, de séquences tournées en verticale, de cadres qui tremblent en permanence, franchement à quoi bon ?
    Et c’est une vraie question que j’entends poser là hein !
    Parce que voir ça au cinoche c’est juste moche et ça refilerait presque la gerbe pour peu qu’on soit placé assez près de l’écran (ce qui fut mon cas).
    Sur Youtube ça aurait eu sa place ou à la télé à la rigueur, mais là c’est juste contreproductif.
    Mais bon – que voulez-vous – on est en France : faisons avec.

    Seulement voilà, plus ce film s’est déroulé sous mes yeux et plus j’ai été amené à me dire : « OK faisons avec, mais faisons avec quoi au juste ? »
    Car c’est l’autre grosse question qui m’a saisi face à ce « Pays qui se tient sage » ; la question de sa finalité.
    C’est quoi le but de ce film ?
    Offrir un autre regard sur la répression des Gilets jaunes en compilant les vidéos faites par ces derniers ?
    OK. Pourquoi pas… Mais dans ce cas, moi, ce film, il ne m’apporte rien.
    Toutes ces vidéos je les avais déjà vues. Je ne fais que revoir (sur grand écran) ce que j’avais déjà vu cinq, dix, vingt fois auparavant…
    Est-ce que tout regarder d’un coup apporte-t-il vraiment quelque-chose ?
    Personnellement je ne suis pas convaincu.
    Au contraire même, je pense que ça génère une sorte de redondance, pour ne pas parler de martèlement.
    Un film, même documentaire, se doit d’avoir une dynamique. Et malheureusement je trouve que ce « Pays qui se tient sage » en manque…
    …Même intellectuellement.

    Parce qu’il y a pas que de l’image d’archive dans ce documentaire. Il y a aussi du témoignage. De l’analyse. De l’opposition de points de vue…
    Et c’est clairement à partir de ces témoignages que le film entend développer son propos.
    Mais là encore se pose un nouveau problème.
    Comment aborder une telle démarche quand, parmi les premiers témoins, se trouve Alain Damasio ?
    Faire parler Damasio c’est tout de suite ancrer son récit dans un prisme bien précis : celui d’une gauche lyrique ; d’une gauche de la colère romantique ; d’une gauche qui ne produit pas de l’analyse mais simplement du discours ; un discours ne visant qu’à alimenter et justifier une rancœur partisane sans borne ni limite.
    Or ça – ouvrir sur du Damasio – mais ça dit malheureusement tout de l’intention de ce film.

    Parce que oui, d’accord, on pourra toujours me rétorquer que David Dufresne donne de temps en temps la parole à la contradiction, notamment grâce à la présence dans son film de trois représentants de syndicats de Police ainsi que d’un commandant de gendarmerie…
    Seulement voilà, des intervenants, en tout, il y en a vingt-quatre. Et quand on regarde l’identité des vingt autres, on se rend quand-même compte que la balance penche franchement plus d’un côté que de l’autre…
    Face aux quatre représentants des forces de l’ordre (dont un CGTiste), on compte six Gilets jaunes, deux avocats défendant des Gilets jaunes, deux mères d’adolescents ayant finies les mains sur la tête à Mantes-la-Jolie, un journaliste qui s’est ouvertement rangé du côté des Gilets jaunes, un rapporteur de l’ONU qui avait condamné les violences françaises, et enfin trois historiennes, un sociologue, un éthnographe et une enseignante de droit public dont l’ancrage politique à gauche est clairement revendiqué par chacun.
    Alors je veux bien qu’on affiche en fin de films toutes les instances officielles qui ont refusé de participer au film, mais à partir du moment où on a décidé qu’Alain Damasio pouvait être légitime à s’exprimer sur cette question sous prétexte que c’est un intellectuel qui a pris position face au mouvement Gilets jaunes, alors dans ce cas je ne vois pas ce qui empêchait David Dufresne de faire venir des Sylvain Tesson, des Raphaël Enthoven ou bien encore des Eric Zemmour…

    Dans les faits donc, la contradiction est pipée.
    Sitôt le film se risque-t-il, de temps en temps, à donner la parole au camp d’en face que tout aussitôt la contre-argumentation arrive, quand ce n’est pas carrément de la moquerie (comme ce fut le cas de la séquence où Benoit Barret, du syndicat Alliance Police, a peiné à reconnaître les dérives de certains policiers.)
    Concrètement « Un pays qui se tient sage » n’entend pas poser un débat, il entend juste dérouler un discours.
    Et ce discours il est simple et il pourrait se résumer ainsi : « On ne va pas aller jusqu’à dire que la France n’est plus une démocratie mais c’est un fait, les violences commises contre les Gilets jaunes ont délégitimé l’Etat. Et face à ça, nous le peuple, on a quand même été bien gentils de faire des manifestations où on ne bute pas des flics et où on ne prend pas d’assaut l’Elysée avec des fusils de chasse. On est un pays qui, pour le moment, se tient encore bien sage… »
    1h30 donc pour seulement dire ça.
    Franchement, pas besoin de faire tout un long-métrage pour si peu. Pour le coup une interview au Media ça aurait été largement suffisant.

    Alors à quoi bon ce film ? A quoi bon cette heure et demie ?
    Eh bien malheureusement pour faire ce que tout cinéma politique biaisé fait de mieux : de la propagande.
    Une heure et demie pour enchainer de l’image choc, pour montrer des êtres meurtris, pour afficher des larmes racoleuses en plein écran.
    Ça appelle à l'émotion. Ça appelle à l'indignation. Mais jamais vraiment ça n'appelle à la réflexion.
    Le spectateur ne doit pas sortir de là en se posant des questions, il doit sortir de là en ayant des certitudes.
    Or moi – et ceux qui me lisent régulièrement le savent désormais – je ne suis vraiment pas client de ce type de spectacle. Bien au contraire, ça a même une fâcheuse tendance à me crisper, quelque soit le sujet et quelque soit le biais.

    Et le problème c’est que le film pue ça en permanence : le biais de propagande.
    Ainsi fait-on parler les gens sans les nommer.
    Ainsi nous montre-t-on des lieux sans les localiser ni les dater.
    Chaque acte de violence des Gilets jaunes est disséqué, modulé, relativisé à coup d’explications et d’interprétations, tandis que de l’autre côté on choisit parmi les pires émissions « journalistiques » qui ont taclé le mouvement – de Calvi à Pujadas en passant par Pascal Praut – mais sans prendre la peine de nuancer l’opposition.
    Un procédé navrant, quelque soit la cause au service de laquelle il est mobilisé.
    Pire, un procédé qui gâche tout ce qui a été ou aurait pu être intéressant dans ce film…

    Parce que oui, des choses intéressantes dans ce « Pays qui se tient sage », il y en a.
    Parfois – je dois bien le reconnaître – David Dufresne est capable de quelques fulgurances.
    Je parlais à l’instant des interprétations et des modulations opérées sur certaines séquences, eh bien sachez que certaines d’entre elles peuvent valoir le coup et apporter une vraie plus-value à cette compilation d’images. (Par exemple l’analyse faite de l’attaque des motards sur les Champs-Elysées a le mérite d’exister.)
    De même, quelques images savent justifier (en de très rares instants) la projection en salle de cinéma de ce documentaire. Je pense notamment à ce plan circulaire tout autour de la place de l’Etoile envahie de Gilets jaunes. Pour le coup, ce genre d’images là, c’est vrai que ça pose quelque-chose.
    Enfin, ces discussions face à écran donnent aussi parfois lieu à des représentations assez signifiantes. Ça non plus je ne peux pas le retirer au film.

    Mais bon, quel dommage donc…
    En soi, il est évident que les Gilets jaunes mériteraient d’être traités avec sérieux et respect, que ce soit à la télévision comme au cinéma.
    Ce n’est pas une question de prise de parti ou de choix de camp. C’est juste un constat lucide par rapport à ce qu’est le cinéma et notamment le cinéma documentaire.
    Le cinéma c’est un regard sur le réel et c’est peu dire si les Gilets jaunes ont bien fait partie de notre réalité ces dernières années.
    Seulement voilà, il serait peut-être bon qu’un jour, en France, on sache se détacher de cette culture du militantisme de posture qui nous empêche de faire du vrai bon cinéma ; voire même qui nous empêche de questionner sereinement et intelligemment notre société.
    Ce « pays qui se tient sage » avait là une belle opportunité de faire son trublion et de commencer un début de révolution.
    Mais bon, à croire qu’en France le temps des révolutions appartient désormais au passé…
    Alors soit. Continuons à penser sans penser et restons à notre place.
    A défaut d’être malins, soyons sages…
    A Mahut
    A Mahut

    8 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 octobre 2020
    Un pays qui se tient sage est une vraie claque. Il nous (re)plonge dans les manifestations parisiennes qui ont eu lieu ces deux dernières années et interroge sur la légitimité de l’Etat d’utiliser la violence pour les encadrer. Attention, certaines images sont insoutenables (mains arrachées, oeil percé, visages ensanglantés…) mais ne pas les montrer serait faire abstraction de ce qu’il se passe depuis deux ans en France. Pour autant, le cinéaste ne tombe pas dans le pathos, ni dans le gore.

    Pour lire la critique en entier : https://infosparisiennes.wordpress.com/2020/09/29/au-coeur-des-violences-policieres/
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 1 octobre 2020
    Excellent... La réalité malheureusement des choses que beaucoup de gens essaye de cacher mais tellement gros qu'il ne pourrons plus
    jeanmarcd
    jeanmarcd

    12 abonnés 174 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 octobre 2020
    J'avais peur, après avoir entendu des commentaires, qu'il s'agisse d'un montage sans recul de scènes de répression liées au mouvement des gilets jaunes.
    Il nous remet en mémoire des faits bien antérieurs et souvent impuni.
    Les commentaires de sociologues, de policiers, de manifestants apportent un réel éclairage.
    Un exemple à suivre.
    velocio
    velocio

    1 303 abonnés 3 135 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 octobre 2020
    Peut-être vous souvenez vous de cette vidéo tournée à Mantes-la-Jolie en décembre 2018 par un membre des forces de l'ordre et qui montrait des lycéens contraints pendant plusieurs heures de rester à genoux, les mains sur la tête, vidéo qu'il commentait en disant "Voilà une classe qui se tient sage". Il en était tellement fier qu'il l'avait mise sur les réseaux sociaux. Le journaliste David Dufresne a transposé la phrase du policier en remplaçant "classe" par "pays" pour donner le titre à son film qui montre comment un état cherche à "assagir" un pays en faisant usage de la violence. En partant d'images filmées par des manifestants ou des professionnels durant le mouvement des Gilets jaunes et de dialogues entre des personnalités des mouvements sociaux, des intellectuels et des policiers, le mot violence est analysé sous toutes ses formes, pas seulement sous sa forme physique mais aussi, par exemple, sous sa forme économique, comme la violence que représente le fait qu'une personne âgée puisse être obligée de fouiller dans des poubelles pour survivre. Tout au long du film revient cette interrogation : la violence utilisée par les forces de l'ordre dans notre pays est-elle légale, est-elle ou non légitime ? Concernant cette dernière interrogation, pas la moindre hésitation à la vision d'images du film : la violence consistant à frapper un homme ou une femme à terre, un être humain sans arme, sans défense, cette violence là ne peut, en aucune façon, être légitime. Même le représentant du syndicat policier Alliance, classé très à droite, est, finalement, obligé d'en convenir. A la vue des violences qu'ont dû subir les Gilets jaunes, violences qui se sont traduites par des morts (le nombre exact est contesté de part et d'autre), des mains arrachées, des personnes éborgnées, de très nombreux blessés graves, on ne s'étonne pas lorsque le film nous apprend que la France a été, en 2018, rétrogradée par The Economist Group, créateur de l'indice de démocratie, au rang de démocratie imparfaite. On notera que le nom et les fonctions des personnes qu'on voit et qu'on entend dialoguer dans le film, sociologues, politologues, policiers, historiens, juristes, avocats, manifestants, ne sont donné.e.s qu'à la fin du film : à vous de voir si ce choix est ou non judicieux. On notera que les plus hautes instances policières ont refusé de participer au film, à vous de deviner la raison. Deux petits regrets : aucune mention n'est faite des actions des black blocs lors du mouvement des gilets jaunes ; aucune image n'est montrée de policiers enfilant des gilets jaunes en descendant de leur car de police alors que, dans certains cas, ils ont été filmés : on devine facilement le but recherché !
    limargot
    limargot

    14 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 5 octobre 2020
    Décevant, ce documentaire manque de neutralité, orienté gilet jaune, antiflic et probablement France insoumise. Les caméras sont systématiquement derrière les gilets jaunes et nous montre que des petites séquences d'interpellations sans jamais en montrer l'intégralité (déjà vu sur les réseaux sociaux). Dommage de ne pas avoir vu de caméras côté policier pour avoir une analyse plus objective. Répétitif, on n'apprend pas grand chose, on tourne en rond.
    Pierru M
    Pierru M

    21 abonnés 61 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 octobre 2020
    Un film un peu trop militant et qui mélange un peu tout et n'importe quoi même si dénonce des dérives de certains policier. En gros il n'y a pas vraiment de contre champ.
    Philippe69700
    Philippe69700

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 septembre 2020
    Ce documentaire devrait être vu par tous en effet je peux attester que c'est la réalité du terrain....
    Et ceux qui pensent que ce n'est que de la fiction donc à venir en manifestation se rendre compte par eux-mêmes.
    Ce film devrait être vu par tous les policiers de France......... quant à celui qui critique le film ci-dessus il va probablement faire partie de ce qui sont mis en accusation....
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 209 abonnés 7 512 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 4 octobre 2020
    Le journaliste David Dufresne s’était fait une spécialité de relayer sur Twitter les violences policières via les tweets « allo @Place_Beauvau ». Quoi de plus normal de le retrouver derrière la réalisation de ce documentaire où il nous invite à nous interroger et à confronter nos points de vue sur la légitimité de l’usage de la violence par l’Etat, tout en nous rappelant quelques exactions policières pendant les manifs des Gilets Jaunes (mais pas seulement). Et pour cela, le réalisateur donne la parole à des historiens, sociologues, représentant de syndicats de la police, des manifestants, des avocats, …

    Un pays qui se tient sage (2020) revient sur les manifestations des Gilets jaunes qui ont embrassées Paris et d’autres villes de France et où la confrontation avec la police avait volé en éclat, entre octobre 2018 et la fin 2019. Le réalisateur revient aussi sur d’autres faits d’actualité de ces dernières années, notamment l’affaire Steve Maia Caniço (porté disparu lors de la fête de la musique à Nantes, suite à une violente charge policière), l’interpellation d’une cinquantaine de lycéen (agenouillés et mains sur la tête à Mantes-la-Jolie en décembre 2018), le militant écologiste Rémi Fraisse (tué suite à un tir de grenade offensive en 2014) ou encore Zyed et Bouna (morts électrocutés, après s’être réfugiés dans un transformateur en voulant échapper à la police en 2005). Sans oublier, l’affaire la plus retentissante du quinquennat d’Emmanuel Macron : l’affaire Alexandre Benalla (le chargé de mission du Président de la Réplique, accusé d’avoir usurpé la fonction de policier et d’avoir fait usage de la force lors d’une manifestation en 2018).

    Bien évidemment, le film se focalise essentiellement sur les contestations sociales des Gilets Jaunes et nous montre des images déjà vues et revues (sauf pour les rares personnes qui vivraient en ermites, sans télévision et encore moins internet). Le film pousse à la réflexion (entre la toute-puissance policière incarnée par certains et le désir de faire régner l’ordre public pour d’autres). Mais en réalité, le film ne nous apprend rien, les médias nous avaient tellement abreuvés, assommés, lobotomisés leurs émissions en direct et leurs débats, que l’on a clairement l’impression d’avoir fait le tour du sujet, de déjà tout savoir et d’avoir déjà tout vu.

    ► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄
    Bertrand Barbaud
    Bertrand Barbaud

    202 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 5 octobre 2020
    Un documentaire naïf et indigeste. On a droit à un film de gauche de plus comme on en voit tous les 6 mois. Le problème du truc, c'est que le réalisateur est persuadé d'avoir quelque chose à dire, un message brûlant à faire passer. Son discours est moralisateur, pompeux, sans la moindre subtilité. C’est contre ce genre de film qu'il faut s'insurger!
    CinÉmotion
    CinÉmotion

    178 abonnés 223 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 octobre 2020
    Un lanceur d'alerte et d'investigation notable durant la crise des gilets jaunes, David Dufresne a, de base, réalisé un travail monstrueux et important durant les mouvements de contestation. Après le livre, le film documentaire... ce n'est que la suite logique. La question centrale du film portant sur la police, son rôle et sa place dans la société. Une remise en question indispensable et très intéressante, qui méritait des réponses claires et précises. Bien que la plupart des images archives (non censurées) sont connues puisqu'elles ont déjà été vues et revus, le documentaire est bien référencé, la trame est posée. La configuration des interviews des intervenants face à l'écran montrant les brutalités est bien vu (ce qui d'ailleurs se résume à des spectateurs regardant un écran avec des intervenants regardant à l'écran des images regardés et filmés par écran par des français militants, soit un écran dans l'écran dans l'écran). Ce qui a permis de faire exister le film est intégré symboliquement par la mise en scène des interviews. Et découvrir la réaction des intervenants voyant les scènes brutales amplifiées par la diffusion en grand écran est poignant.
    Simplement dommage que tous les organismes, responsables et syndicats de police ont refusé de participer au débat (avec le droit de réserve c'est délicat mais leur non participation au débat sonne comme un aveu silencieux...). C'est dommage car le propos contradictoire aurait permis d'élever le documentaire a quelque chose de beaucoup plus grand, et aurait atténué le côté "film d'extrême gauche" qui ressort du coup du film, pour quelque chose de plus nuancé. C'est le vrai gros défaut du film, le manque évident de contrepartie et de contre-arguments. Seul un délégué représentant syndical de la police intervient de tout le film, et il apparait bien ridicule en s'embourbant dans des arguments peu solides et très vite démontés, l'amenant à avouer l'abus de l'autorité en quelques balbutiements de langage... Je ne crois pas que leur absence de participation au propos les serve réellement, c'est idiot de leur part.
    Yves G.
    Yves G.

    1 460 abonnés 3 488 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 octobre 2020
    "Un pays qui se tient sage" documente les violences policières qui ont émaillé la crise des "Gilets jaunes".

    Son réalisateur, David Dufresne, sait de quoi il parle. Journaliste à "Libération" et à "Médiapart", il suit depuis trente ans les questions de police auxquelles il a consacré en 2007 un livre ("Maintien de l’ordre") dont il a tiré en 2019 un roman "("Dernière sommation"). En 2007, il a réalisé son premier documentaire sur les émeutes de 2005 "Quand la France s’embrase". Pendant la crise des Gilets jaunes, il a recensé sur son compte Twitter les témoignages des manifestants blessés par la police sur son compte Twitter « Allo @Place_Beauvau, c’est pour un signalement ».

    Un pays qui se tient sage collationne les images de ces violences. Certaines ont déjà été vues des millions de fois comme celles de l’Arc de Triomphe, du sac du Fouquets ou de la charge musclée du boxeur Christophe Dettinger sur la passerelle Leopold-Sédar-Senghor ; d’autres sont inédites, comme celles de ces manifestants pris au piège dans leur voiture ou de Jérôme Rodrigues blessé à l’œil place de la Bastille. Charges violentes, matraquages au sol, matricules dissimulés, entraves au travail de la presse…. Le malaise est à son comble avec ces élèves d’une classe de Mantes-la-Jolie agenouillés, les mains en l’air filmés en décembre 2018 par un CRS goguenard qui félicite une « classe qui se tient sage ».

    "Un pays qui se tient sage" ne se contente pas d’aligner les images. Il les confronte à un panel d’intervenants, réunis deux par deux : une juriste (Monique Chemillier-Gendreau), un avocat (William Bourdon), un sociologue, qui fut mon camarade à Sciences Po et dont les ouvrages sur le maintien de l’ordre font référence (Fabien Jobard), une historienne (Ludivine Bantigny) mais aussi le président d’un syndicat de policiers et un général de gendarmerie. Le documentaire a la bonne idée de ne pas les identifier avant le générique de fin pour éviter que leurs paroles soient immédiatement assignées. Avec une mesure que le débat public, dans les médias et sur les réseaux sociaux, n’a pas su garder, ils analysent les images et évitent les postures démagogues. Le policier syndicaliste concède que les actes commis à Mantes-la-Jolie sont inadmissibles ; l’avocat inlassable défenseur des droits de l’homme reconnaît la nécessité dans une démocratie d’une force publique.
    Une séquence, filmée à l’angle des Champs et de l’avenue Montaigne, fait l’objet d’une double lecture. On y voit un groupe de cinq policiers motorisés débordés par les manifestants. L’un des intervenants insiste sur le déséquilibre des forces et la retenue des cinq policiers (un dégaine son arme de service mais la rengaine immédiatement) ; l’autre au contraire souligne la retenue de la foule qui aurait pu lyncher les policiers mais se bornent à les faire fuir.

    Les intervenants discutent longuement de la formule célèbre de Max Weber : l’État détient le monopole de la violence physique légitime. Ils pointent les contre-sens dont elle est souvent entachée. Il ne s’agit pas de reprocher à l’État d’être violent par essence mais au contraire d’encadrer la violence en en interdisant l’exercice à des acteurs privés et en la réservant au seul État.

    Il n’est pas question de remettre en cause l’adage wéberien. La violence privée, celle qu’ont exercée certains Gilets jaunes n’est pas acceptable. Le discours consistant à justifier cette violence comme la réponse légitime aux violences symboliques exercées par l’État à travers les politiques inégalitaires qu’il mettrait en œuvre n’est pas défendable.

    La question posée doit être celle des limites de l’usage de cette violence d’État soumise au double principe de nécessité et de proportionnalité. Les images de ce documentaire montrent qu’elles ne sont pas toujours respectées. La circonstance, comme le plaide un syndicaliste de la police, que les images montrées aient pu être précédées d’heures d’affrontements où les objets et les insultes auraient plu sur des forces de l’ordre poussées à bout ne constituent pas une excuse valable : les professionnels du maintien de l’ordre sont tenus, en tous lieux et en tout temps, au respect de leurs consignes. Et les manquements à ces consignes doivent être sanctionnées : le documentaire évoque d’un mot trop rapide, pour se plaindre moins de leur partialité que de leur lenteur, les enquêtes internes de l’IGPN pour « usage illégitime de la force » et les instructions en cours devant le juge pénal.

    L’inconvénient de ce pénible catalogue est de pointer les dérapages et de renvoyer l’image d’une police systématiquement violente. "Un pays qui se tient sage" évite cette dérive à la fois par la parole donnée aux policiers et aux gendarmes – en regrettant que les autorités (préfet de police, DPN, DGGN…) aient refusé l’opportunité qui leur avait été donnée de témoigner elles aussi – et le rappel de quelques faits. Les violences policières sont rares, si on les compare à l’ensemble des interventions de forces de police ; elles ne sont guère meurtrières (la mort d’une Marseillaise en décembre 2018 et d’un Nantais en juin 2019 ont été imputées à la police). Une utile mise en perspective internationale relativise les choses face à des régimes autrement plus policiers tels que la Russie.

    Le principal défaut du documentaire est dans son titre. Emprunté on l’a dit à l’expression inadmissible d’un CRS à Mantes-la-Jolie, il sous-entend que les violences policières sont l’expression d’un projet plus systématique d’asservissement du pays tout entier. L’existence même de ce documentaire démontre que la France n’est pas tout à fait encore une dictature liberticide.
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