Ce film est une recherche, sensible, sur la psychologie humaine ; on y voit les tourments de personnes dissimulant leur fierté (le jeu d'acteur, de Zhang Ziyi en l'occurrence, est bouleversant de vérité), un homme profiteur dans toute sa splendeur, du désespoir, de la nostalgie... La BO en est un accompagnement divin!
Dès le début, ce film m'a fait penser à Chris Marker (cinéaste que j'adore) en raison de la récurrence de thèmes, questions universelles : à savoir le temps, la mémoire, l'oubli.
Car le scénario est tiraillé entre le passé (temps de l'action), l'avenir (dans le train) et une dimension atemporelle dans laquelle se situent les 1° et dernières images du film, ainsi que le fait de dire un secret dans le creux d'un arbre puisqu'on ne sait rien des origines de cette tradition. De plus il y a mise en abyme du récit, WKW nous prouve ici que l'avenir n'est que fiction, Tony Leung, écrivain du passé écrit sur un futur qui est aussi le nôtre.
Dans cet univers, l'amour n'est qu'une illustration, il crée des points de repères narratifs (Tony Leung est passé à coté de l'amour de sa vie, à présent il prend du plaisir avec des histoires sans lendemain... Certes les histoires amoureuses du scénario ne misent pas sur l'originalité, WKW lorgne vers l'absolu en posant les bases de questions sans réponses pour nous faire réfléchir par nous même à son oeuvre, les références à ses propres films, preuve que toutes ces questions restent le fil rouge de toute sa vie. Cela nous entraîne dans une spirale psychédélique (délire) de questions, de réflexion, d'absolu, de musique, de sublime.
Ce film, pour moi, égale les chefs d'oeuvres Lynchéens. Il fait partie de ces films, qui même plusieurs visionnages, offre encore de nouveaux degrés d'interprétation.