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il_Ricordo
104 abonnés
407 critiques
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4,0
Publiée le 3 novembre 2011
Le premier long-métrage de Bernardo Bertolucci ne peut se regarder sans une certaine nostalgie du néoréalisme, à cette époque où les intellectuels embrassaient les idéaux communistes. Poussé par son ami Pier Paolo Pasolini, Bernardo Bertolucci raconte l'histoire d'un jeune bourgeois en crise. Fabrizio souhaite rompre avec une société fat et absurde avec laquelle il n'a rien en commun. Bouleversé par la mort accidentelle d'un de ses amis, il s'interroge, noue une liaison compliquée avec sa tante, sympathise avec le marxisme. Formellement simple, ce film sincère est une excellente introduction à l'œuvre de Bertolucci. Talleyrand a dit : "Celui qui n'a pas vécu au dix-huitième siècle avant la Révolution ne connaît pas la douceur de vivre et ne peut imaginer ce qu'il y a de bonheur dans la vie". Prima della Rivoluzione.
Deuxième film d'un très jeune réalisateur (22 piges seulement !!!) qui a les défauts habituels des premiers films d'un cinéaste à savoir qu'il veut absolument prouver qu'il est capable de faire un maximum de choses : mouvements de caméra, changements brusques d'angles, etc... qui ne sont pas d'une grande utilité. Et pourtant de ces défauts ressort une fraîcheur qui fait de "Prima della rivoluzione" une oeuvre intéressante avec quelques très beaux moments de lyrisme. Les scènes tournant directement autour du personnage joué par la cinégénique Adriana Asti en sont les meilleurs représentants. Sous influence de la Nouvelle Vague, et surtout hélàs de Jean-Luc Godard, il est juste regrettable que la trame inspirée de "La Chartreuse de Parme" soit alourdie par un fort côté intello-hermétique et empêche ainsi que l'on rentre complètement dedans. Mais ce film donne un très bon aperçu du talent d'un futur grand cinéaste, certes inégal mais capable de véritables prodiges, et réussit à faire ressentir l'atmosphère d'une époque.
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4,0
Publiée le 21 octobre 2009
Second long-mètrage de Bernardo Bertolucci, "Prima della revolutione" manifeste une orientation très personnelle et le situe dèjà comme l'une des figures essentielles du cinèma contemporain! Dans cette moderne et poignante èducation politique et sentimentale, le cinèaste italien utilise un style narratif à la première personne pour exprimer la crise et l'èvolution de Fabrizio, campè remarquablement par Francesco Barilli, jeune bourgeois de Parme qui abandonne ses convictions marxistes pour se rèintègrer à l'ordre bourgeois; cette transformation en trouvailles de jeu et de camèra s'accomplit parallèlement à une èvolution sentimentale qui conduirat le hèros à un mariage! Une oeuvre sèche, èpurèe, ambigüe et les magnifiques extèrieurs d'une Parme ensoleillèe...
Que les questions existentielle de la bourgeoisie italienne sont fastidieuses ! L'histoire est sans intérêt, les épanchements lacrymaux pathétiques et grotesques, les pérégrinations des protagonistes ne mènent nulle part... que cette heure 55 m'a semblé longue...
Parfois verbeux, à la limite du surréalisme dans les réactions de l'héroïne théâtrale, ce drame met tout de même habilement en scène le désoeuvrement d'une jeunesse blasée par sa propre errance existentielle, en quête d'une identité émotionnelle, politique, familiale. Aux réflexions sur l'appartenance sociale s'ajoutent une mise en abîme via la discussion autour de la portée morale du cinéma à travers sa recherche stylistique ainsi qu'une histoire sentimentale entre fausse légèreté et vraie douleur. Très dense dans son contenu, l'intrigue s'orne d'une délicate réalisation totalement ancrée dans son décor, tant bucolique que citadin, faisant ressortir une attache tellurique intense et surtout d'une magnifique bande-son poétique. Fort mélancolique quitte à frôler le ridicule, Bertolucci produit une proposition filmique osée, pleinement assumée. Maladroitement sincère récit de désillusions résignées.
Avant la Révolution : on y est toujours. C’est ce que ressentait Bertolucci, 22 ans, quand il a réalisé son film dans le creux de la (nouvelle) vague. Une œuvre aux tons de Le Dernier Combat de Besson, un second film là aussi, mais dont on sentait moins l’inexpérience que chez Bertolucci : sa caméra à tête chercheuse, œil voyeur sur lequel on se fiche que les passants tournent la tête, ne cherche pas à contenir quoi que ce soit.
C’est un peu la même chose pour une musique qui, quand elle ne transforme pas l’ambiance en vynile animé – ce qui arrive heureusement souvent –, est bourrée sans raison à côté de la pellicule. Puisqu’il fait un film de jeunesse politisée, Bertolucci fait en sorte d’être au plus proche de son thème et c’est bien là toute sa réussite : il se dit avant la révolution, communiquant un trouble brut et véritable. Lui qui se disait humblement inspiré par ses pairs, le voilà qui semble poser les bases pour l’également incestueux Merci ma tante (de Samperi, 1968) qui, dans cette idée, broierait les commentaires éclairés et les quelques magnifiques lignes de Bertolucci.
On ne s’étonnera pas de piocher dans le cynisme lucide d’Oscar Wilde, et l’on appréciera d’autant plus les rallonges à certaines scènes, des dépassements visuels à ce qui semblerait suffire. Inexpérience ou non, il y a certes des imperfections mais aussi un propos clair et exprimé dans un pur air parmesan.
Pas fan de Bertolucci, je ne peux m'empêcher d'adorer et de revoir Primal della Rivoluzione (1964) à cause d'Adriana Asti qui joue la tante Gina amoureuse de son neveu Fabrice, collant au scénario inoubliable du plus beau roman français, la Chartreuse de Parme (Stendhal, 1841). Gino Paoli est un Fabrice assez doué et pourtant lamentable mais Adriana Asti est merveilleuse d'intelligence, de vivacité et d'une sorte de fatalisme sombre sans désespoir - comme dans Rocco (Visconti, 60) et Accatone (Pasolini 61) mais aussi dans deux Bolognini (Vertiges 75 et L'Héritage -une de mes films préférés- 76). Elle emporte le film dans une tempête de passion contenue qui évidemment échoue puisque Fabrice, renonçant vite fait au communisme, épouse la belle jeune bourgeoise qui lui était destinée (Cristina Parizet).
Film inspiré de la nouvelle vague française, on y retrouve tous les défauts notamment, une réalisation qui cherche trop à prouver, un rythme mal conçu et une histoire qui cherche à raconter trop de choses et qui finit par en oublier son propre message. Le film n'est pas inintéressant pour autant, loin de là, mais tout ne fonctionne pas. Parfois, il n'y a rien de mieux que la simplicité.
Intéressant ce deuxième film de Bertolucci. Le fait d'avoir été assistant réa' pour Pasolini auparavant l' a t' il influencé sur ce long métrage ? En tout cas, il y a un propos politique à travers le personnage de Fabrizio, jeune bourgeois, militant au "Parti". Derrière une assurance dans ses propos se cache une remise en question de son engagement, de la possible opposition entre sa classe sociale et l'engagement politique , des limites de la révolution prolétarienne. Tourments idéologiques mais aussi personnelle dans sa relation avec sa tante , la troublante Gina (magnifique Adriana Asti). La mise en scène, accompagnée de la musique de Morricone est élégante et parvient un peu à combler parfois les moments "hermétiques" du film . Et dire que le réalisateur Italien n' avait même pas 25 ans à l'époque.