Pendant que la crise du Covid_19 faisait régner angoisse et lassitude partout dans le monde et contraignait le Président Macron à annoncer de but en blanc que nous « étions en guerre », la France (sur)vivait en plein confinement. Pendant ce temps-là, les parisiens fuyaient la capitale pour se mettre au vert, sauf une poignée d’entre eux, restés confiner dans leurs appartements situés au 8, Rue de l’humanité, dans le 11ème arrondissement. Comme reclus en vase clos, cette petite copropriété devient le théâtre de diverses histoires…
Les périodes de confinement et de paranoïa dû au Covid_19 ont donné des idées à certains réalisateurs (français comme étrangers) pour réaliser des films sur cette triste période que l’on vit tous depuis bientôt 2ans. Après le catastrophique Connectés (2020) de Romuald Boulanger, c’est au tour de Dany Boon d’y mettre son grain de sel et il n’y va pas de main morte ! Écrit pendant le 1er confinement et tourné lors du 2ème, le réalisateur ch’ti dresse ici un film choral lourdingue et purulent de stéréotypes, avant de nous achever dans la mièvrerie la plus totale.
Non seulement le film brasse du vent mais en plus de cela, il a le culot d’excéder les 2h, alors qu’il ne se passe jamais rien de concret, qu’il ne fait qu'enchainer différentes saynètes répétitives et vides de sens. Un scénario affligeant qui ne fera que ressasser tous les clichés inhérents à la période Covid_19 que l’on a tous vécus ces derniers mois (en résumé, on en a tous tellement chier, que Boon n’a rien trouvé de mieux à faire que de nous résumer la situation pendant 120 puta!ns de longues minutes qui ne racontent strictement rien, histoire de raviver la mémoire collective).
Ainsi, on retrouve le rituel des acclamations envers les médecins & infirmiers depuis leurs balcons (souvenez-vous des bouffons qui tapaient sur leurs casseroles chaque soir à 20h, tristes souvenirs), les sempiternelles attestations de déplacement qu’il fallait avoir sur soi pour aller faire chier son chien ou pour acheter une baguette, la paranoïa collective face à un virus inconnu, les apparitions en sous-vêtements lors d’une visio-conférence impromptue, les aléas du télétravail en famille, la difficile cohabitation en permanence avec son mec/sa chérie et/ou ses enfants, … Bref, tous ces petits trucs du quotidien qui ne nous avait pas manqué.
Non seulement le film se contente d’aligner les blagues éculées, mais en plus de cela, Boon nous ressort son personnage vu dans Supercondriaque (2014), d’une lourdeur à toute épreuve (même s’il faut bien l’avouer, on a eu un rictus en l’apercevant avec son masque intégral pourvu d’essuie-glaces antibuée. Rien de bien nouveau au final, face à un scénario navrant, plombé à la fois par une mise en scène d’une rare mollesse et d’une multiplicité des personnages qui ne fait qu’alourdir le schéma narratif.
C’est d’autant plus regrettable qu’avec la participation de François Damiens (qui ne s’en sort pas trop mal) et Yvan Attal (qui démarrait bien, avant de virer dans le grotesque), en fin de compte, tout fini par se casser rapidement la gueule. Il ne faudra pas non plus espérer grand-chose du reste du casting, qui tentent ce qu’ils peuvent avec leur lot de personnages stéréotypés.
Et comme si tout cela n’était pas déjà suffisant, il a fallu que Boon en rajoute des caisses avec
le médecin de nuit (qui se fait dénoncer par la copropriété).
La lourdeur dans toute sa splendeur, tant c’était prévisible (on le voit venir à des kilomètres), sans parler de l’ahurissante scène de fin avec le retour de Diego
et son urne funéraire sous le bras
et où toute la corpo se réunie pour une séquence guimauve tire-larme et sirupeuse à en vomir.
Enfin, on préfèrera éviter de s’attarder sur le choix des décors et cette reconstitution de cours d’immeuble parisien totalement surexposée (quel est le technicien qui a ch!é l’éclairage à ce point ?) ou pire encore, la séquence du ciel étoilé (avec passage d'étoile filante), alors que l’on sait tous que la pollution nocturne est telle que l'on ne distingue pas la moindre étoile dans le ciel parisien. Déjà que le film ne tenait pas la route, pourquoi vouloir chercher à tout prix à l’enfoncer davantage ?
Une comédie opportuniste (comme bien d’autres), portée tout au long par des blagues et répliques vaseuses. C’était gênant et ni fait ni à faire, surtout pour un budget de 15 millions €.
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