Ce film québécois sorti en décembre, trois jours avant une nouvelle fermeture des salles injuste et arbitraire, se positionnait comme le film familial de Noël. Cette troisième fermeture aberrante lui a coupé l’herbe sous le pied et a douché les espoirs de ces producteurs. Mais ceux-ci ont décidé de le ressortir tout de même et à raison, tant « Au revoir le bonheur » garde toutes ses qualités, peu importe le moment de l’année. C’est un film qui fait du bien au moral et réchauffe le cœur. Un film du genre de ceux qui se regardent sous la couette bien au chaud en amoureux ou encore confortablement au coin d’une cheminée en famille et entourés de ceux qu’on aime. Un film qui donne le sourire et nous remplit d’émotion sans discontinuer. C’est un bon film tout simplement. Réalisé par Ken Scott, réalisateur du culte « Starbuck » qui a eu droit à plusieurs remakes dont un français (« Fonzy ») et un américain au titre éponyme et qui n’a rien fait de bien mémorable depuis, ce long-métrage est un film qui devrait plaire à la plupart tant il est difficile de critiquer les intentions, leur application et le résultat final même s’il n’est pas parfait.
Récompensé pour son casting au festival du film de comédie de l’Alpe d’Huez en janvier dernier, c’est un pur feel-good movie assumé et réussi. On pense un peu à la saga « Le Cœur des hommes » mais en version familiale au niveau de la tonalité et de ce mélange entre rires et tendresse. Il y a bien sûr quelques détails moins probants ou plus gênants mais ils n’entachent pas l’excellente appréciation générale ressentie à sa vision. Par exemple, l’humour manque parfois un peu de finesse (le gag de la valise entre autres) même si généralement il ne loupe pas sa cible. Les personnages des quatre frères peuvent sembler répondre à des vignettes un peu trop grossières (le business man, l’intello, le chien fou et le complexé) et les seconds rôles féminins des épouses sont vraiment trop mis au second plan. Le rôle de Liliane, l’employée de maison, étant le seul féminin plutôt bien écrit et campé par l’excellente Julie Le Breton. Enfin, on pourrait trouver que cet aspect good vibes fait un peu forcé et fabriqué, manquant de naturel mais on se laisse prendre au jeu.
Pour une comédie dramatique on pourra apprécier le soin tout particulier accordé aux images. Scott met en scène cette histoire avec beaucoup de goût et parvient à transcender l’aspect commun de la réalisation de ce genre de productions en rendant ses plans agréables à l’œil et tout sauf statiques et basiques. Et il peut compter sur les sublimes paysages de l’une des perles du Québec, les célèbres îles de la Madeleine, filmées avec amour et parfaitement mises en valeur. Un décor parfait pour s’évader et que le spectateur (notamment non québécois) soit dépaysé. Les notes de piano qui accompagnent le film ajoutent à sa beauté formelle mais sonore cette fois. Et que dire de François Arnaud! Tel un ouragan il domine la distribution, pourtant sacrément talentueuse, de cet « Au revoir le bonheur » avec un charisme et un charme indéniable. Beau, charmeur, juste, drôle, émouvant il est clairement le rayon de soleil du film et sa locomotive. Une vraie révélation pour l’un de ses premiers grands rôles au cinéma. Bref, c’est doux, c’est tendre et c’est délicat, du cinéma populaire et beau dans le bon sens du terme en somme.
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