Un biopic véritablement en demi-teinte. Ali présente la vie hors-ring du champion (rapport à l'islam, à Malcolm X, aux femmes), et seules quelques minutes sont consacrées à sa vie sur le ring. Bien étrange quand on sait que The Greatest doit sa réputation à ses exploits sportifs qu'à ses frasques personnelles. Alors le réalisateur a décidé de se concentrer sur la vie personnelle d'Ali, mais alors pourquoi tant l'idéaliser ? Ali est présenté comme un héros narcissique mais au bon coeur, mais que c'est éloigné de la réalité... Où sont les insultes lancées au visage de ses adversaires ? Ali s'est comporté comme un véritable connard envers Frazier, Foreman, en les insultant, en les harcelant... Cette attitude avait un but stratégique (déstabiliser l'adversaire), et ce n'est ABSOLUMENT PAS retranscrit dans ce biopic.
Dans ce film, on a droit à des scènes parfois sans intérêt et souvent interminables. Le réalisateur insiste pendant des dizaines de minutes sur des broutilles, et passe sous silence de véritables moments d'anthologies qui ont profondément marqué la vie et la carrière d'Ali. Le combat contre Frazier, la première défaite d'Ali, n'est traité qu'en cinq minutes, puis on passe à autre chose. Si Michael Mann ne veut pas filmer les combats (ou si, mais ils sont très courts, très chaotiques et ne servent à rien), soit, mais qu'il s'obstine à ne pas en traiter du tout ? Pour un film retraçant la vie d'un champion de boxe, c'est incroyable. Les combats ne sont que des parenthèses dans ce film de 2h30, la carrière de boxeur est abordée comme si ce n'était qu'une part secondaire de la vie d'Ali, ce que j'ai profondément détesté. Dans ce biopic, on dirait qu'Ali est un promoteur religieux qui, en parallèle de sa vie principale, mène une petite carrière insignifiante de boxeur (et accessoirement de champion du monde). Donc naon, ce film ne tient tout simplement pas ses promesses ; il ne traite pas d'Ali le champion du monde, mais d'Ali le religieux.