Drame biographique sur l'un des plus grands boxeur de tous les temps, Ali est un long-métrage pas totalement convaincant réalisé par Michael Mann. L'histoire nous fait suivre le destin de Cassius Clay devenu Mohamed Ali, immense sportif du vingtième siècle. Malheureusement, ce récit n'est pas complètement abouti puisqu'il commence au début de ses vingt ans lorsqu'il devient champion du monde en 1974 et se conclut dix ans plus tard lors du célèbre combat contre George Foreman à Kinshasa. Il est donc regrettable de ne pas voir l'enfance du futur champion afin de comprendre comment il en est arrivé là. De plus, pendant la décennie proposée, la narration est trop expéditive sur des moments clés de son parcours et se concentre d'avantage sur des scènes ayant moins d'intérêt. On notera également l'absence totale de séances d'entrainement et des combats trop rapidement expédiés. Du coup, les près de deux heures et demie de visionnage se font grandement ressentir et il est dommage de ne pas avoir profité de cette durée conséquente pour explorer une période plus vaste, d'autant plus que le film souffre d'un important problème de temporalité. En effet, il est difficile de se repérer au fil des années qui défilent à travers ce récit qui n'apprend pas énormément de choses sur le boxeur. On y découvre sa proximité avec Malcolm X et l'assassinat de ce dernier, son changement de patronyme, son refus de combattre au Vietnam, sa relation avec la religion, le racisme qu'il subit et ses nombreuses conquêtes. Ce rôle est assuré par Will Smith qui incarne parfaitement le combattant, aussi bien au niveau de son physique, qu'au niveau de son attitude. Seulement, on se rend compte que ce personnage n'est pas très attachant. En effet, c'est une personne arrogante et antipathique, ce qui fait qu'il est compliqué de s'émouvoir pour lui. Le reste de la distribution comporte également de beaux noms comme Jamie Foxx, Mario Van Peebles, Jeffrey Wright, Jada Pinkett Smith ou encore Nona Gaye, pour ne citer qu'eux. Hélas, cet entourage n'est pas très bien développé. De surcroit, les relations entretenues par tous ces individus ne procurent pas d'émotions et les dialogues ne sont pas des plus inspirés, hormis quelques répliques bien senties de la part du champion. Sur la forme, la réalisation de Michael Mann est convenable, même si elle ne possède aucun cachet particulier. Cette mise en scène est même décevante lors des combats beaucoup trop écourtés, qui manquent de tension, d'intensité et d'aspect dramatique. Ce visuel sans charme est tout de même sublimé par une superbe b.o. omniprésente, aux compositions faisant la part belle à la soul, mélangé à des sonorités d'ambiance franchement plaisantes. Cette tranche de vie s'achève sur un final satisfaisant, venant mettre un terme à Ali, qui en conclusion, est un long-métrage à regarder uniquement si on en connait peu sur l'existence du boxeur, les plus connaisseurs sortirons légèrement déçus d'en apprendre aussi peu.