Certains d'entre-vous se rappellent-ils avoir testé les murs de hauts-parleurs dans les magasins de hifi? Au début on nous fait écouter quelques modèles sympa qui ont un son..euh...sympa, puis ensuite on presse sur LE bouton des enceintes plus classe et là on prend une claque énorme, faisant passer les 1ers HP pour des vulgaires boîtes en plastoc.
La Snyder's cut me donne cette impression, assister à quelque chose d'épique, de grandiose, qui lave, essore, désinfecte ce qui a été fait auparavant.
Oublié la version Whedon, elle passe désormais pour une vaste blague, un naufrage de dirigeants incapables de comprendre l'univers qu'ils exploitent, ayant tellement voulu singer l'humour et le manque de profondeur de nombreux Marvel.
Pour moi, Snyder nous offre une des meilleurs trilogies de ces 20 dernières années, et en plus il n'a même pas divisé les épisodes. C'est vrai que c'est tout ou rien, c'est soit l'immersion dans l'univers Snyder durant plus de 4 heures, soit le rejet total, mais n'est-ce pas ça, la patte de Snyder?. Si on s'immerge réellement, on y ressent du 300 ,du Sucker Punch, du Watchmen, du Man of Steel. Bien évidemment certaines scènes sont in-ter-mi-nables, mais ne peut-on pas pardonner Snyder de ces quelques particularités, tant l'histoire remaniée corrige quasiment tous les défauts de la 1re version?
J'ai lu que Snyder n'a jamais regardé la version de Whedon, tant mieux pour lui (mais je suppose que beaucoup lui ont décrit ce qui n'allait pas), j'ai aussi lu qu'un membre du staff (monteur?) l'informait de l'avancement du projet Whedon et qu'il avait expliqué en pleurant le naufrage à venir. J'ai lu que même Nolan avait dit qu'à la 1re du Justice League de Whedon tout le monde pensait la même chose mais personne n'osait dire que c'était une bouse immonde.
Snyder a dit qu'il n'avait repris AUCUNE image tournée par Whedon pour sa propre version: 4heures 2 minutes....Dire de Warner, qui a nié durant des années qu'une Snyder's cut dormait dans les tiroirs, mentant aux fans, aux journalistes... pour aujourd'hui plonger dans une piscine de US$ devant un tel succès. Quel ironie.
Il ont juste accepté d'investir 70 millions US$ pour que l'oeuvre de Snyder soit achevée, soit moins qu'une saison de The Mandalorian, Wandavison ou même...Lost.
Snyder s'en fiche de son salaire, il a enfin conclu son oeuvre inachevée de manière magistrale, réussissant même à forger une trilogie en tissant des liens concrets avec Man of Steel et BvS, leur rendant ainsi un peu plus de gloire et d'intérêt.
Plus personnellement, il a probablement enfin fait le deuil de sa fille, lui rendant hommage jusqu'à la toute fin avec 'halleluja' de Léonard Cohen.
La rupture entre le DCU d'hier et The Snyder's cut est violente. Espérons qu'elle soit bénéfique et contribuera à nettoyer le cancer ronge le DCU depuis quelques années.
Et chose inimaginable il y a quelques jours, elle donne un énorme coup de ringardise au MCU, le concurrent faussement amical qui s'abreuve d'humour potache et de scénarios écrits sur une feuille de sopalin."Vous vouliez faire des films de super héros les gars?..vous vous gaussiez de vos Avengers? ... et bien voilà ma version, voilà mon Batman, mon Superman, mon Flash, mon Cyborg et ma Wonder Woman.
Bonne chance les gars" pourrait presque dire Snyder, avec un bon majeur levé, autant à l'intention de Mickey qu'aux patrons de la Warner.
Il reste quelque métastase à nettoyer: Suicide Squad et WW84 en sont l'incarnation purulente (Bon, au moins Patty Jenkins est partie loin du DCU pour achever Star Wars au cinéma, mais c'est une autre histoire). Les fans se sont plaints durant des années, mais c'est Snyder qui a accompli ce petit miracle. Espérons que le DCU en retiendra leçon, s'orientera vers un univers plus adulte, sans compromis. En face Iron Man est mort, La Veuve noire aussi, et Captain America est à la retraite, Wanda n'a pas la carrure, ni Dr Strange et les gardiens sont une bonne blague intersidéale bien sympa. Les enfants grandissent, et les adultes aussi, the Snyder's cut dit au DCU qu'il est grand temps d'arrêter les blagues et de faire quelque chose qui va au plus profond des tripes.