Derniers Avis sur Mon Oncle Antoine

Alors là c'est une belle surprise !! Je me suis mis devant ce film un peu au bluff en me disant que ça pourrait passer si je le regardais dans les eaux de Noël et bien ça a fonctionné car j'ai adoré ça ! Alors au final, ça ne fait pas pantoute Noël bien au contraire... C'est triste, c'est glauque, même un brin traumatisant mais j'ai adhéré en s'il vous plait... un film vrai, rude & réaliste qui nous montre vraiment comment les gens vivaient dans les campagnes du Québec dans les années 40 ! Un petit chef d'oeuvre typique ! Un classique...

«Mon oncle Antoine» (Canada, 1970) est, de renommé, le meilleur film de Claude Jutra mais aussi le meilleur film québécois. L'histoire serait celle d'une petite bourgade minière du Québec. C'est en fait l'histoire de Benoît, orphelin enfant de choeur qui travaille au magasin de celui qu'il appelle son oncle Antoine. L'oncle Antoine, âgé d'une soixantaine d'année, a une femme et une fille qu'ils aimeraient adopter. Au magasin travaille aussi Fernand (Claude Jutra). Si le film conte la vie du jeune Benoît, pourquoi donc s'appelle-t-il «Mon oncle Antoine». C'est ainsi car M. Antoine semble être le reflet du jeune Benoît, de ce que sera le jeune orphelin. Le film montre donc les étapes qui feront de Benoît, Antoine : premier rapport physique avec une femme, voyeurisme puérile, confrontation à la mort. Bref, «Mon oncle Antoine» est un film sur l'adolescence sans en avoir l'air. Sans en avoir l'air car la superficialité de l'enfance demeure tout au long du film. Elle est notamment incarné par l'économie de paroles. On y entend plus des cris (de joie ou de peine) que de véritables dialogues. Claude Jutra réalise donc là un film sur l'enfance et sur son devenir. La scène finale (troublante par le regard de la mère à Benoît) semble conclure sur l'adoption in fine de Benoît dans le monde des adultes. Cette scène est surtout une confrontation finale entre l'enfant orphelin face à la famille. Un mise en écart puissante. En conclusion, «Mon oncle Antoine» (Canada, 1970) en plus d'être la peinture du Québec des années 70 et aussi le voyage initiatique de l'enfance vers l'adolescence et d'un enfant qui cherche une famille. Thème rarement abordé avec autant de pudeur et d'éclat.