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Plume231
3 863 abonnés
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3,0
Publiée le 27 octobre 2015
Comment faire quand on est le type très malchanceux dans un pays qui a connu une des Histoires (avec un H majuscule, c'est mieux !!!) les plus troubles du Monde dans une de ses périodes les plus troublées, tout en étant chanceux dans un certain sens étant donné qu'il faut avoir de la veine pour pouvoir survivre à une succession de périodes vraiment troublées ??? C'est à cette question qu'a répondu le réalisateur polonais Andrzej Munk, qui on devra par la suite l'excellent et dérangeant, excellent en partie parce qu'il est dérangeant, *La Passagère* pendant le tournage duquel il mourra accidentellement à 41 ans, dans ce film à travers l'histoire (avec un h sans majuscule !!!) d'un type qu'il n'a vraiment pas de chance tout en en ayant. Et bien sûr, à travers l'histoire de ce type, c'est à une critique sociale qu'on va avoir affaire, par le biais d'une comédie très grinçante, où le régime communiste de l'époque ne va pas du tout être épargné. L'ensemble n'est guère surprenant, mais la réalisation est parfois très inspirée comme le bombardement dans le champ de choux, pendant laquelle l'acteur principal Bogumil Kobiela a une gestuelle très buster-keatonienne, ou encore celle qui montre la rapide montée en grade du protagoniste dans la rédaction du journal dans lequel il travaille. En bref, l'histoire tragi-comique d'un individu écrasé par une Histoire, qui aurait pu être comique si elle n'avait pas été aussi tragique...
Au premier degré une comédie sur les tribulations d’une sorte de benêts maladroit et malchanceux. Plus profondément c’est le destin absurde d’un polonais moyen qui rend compte de celui tragique et impossible de sa nation. C’est aussi une satire n’épargnant aucune institution, ni idéologie de la Pologne d’avant guerre (sa bourgeoisie, le nationalisme, l’antisémitisme, l’université, l’armée…). La déroute militaire polonaise donne lieu à un comique farcesque (ou troupier…) mâtiné de burlesque bien plus efficace et relevé que ce qu’on a l’habitude de voir dans le même genre. Le film a l’habileté de ne pas s’en prendre au régime stalinien par son idéologie mais plutôt par ses mœurs bureaucratiques. Les mesquineries, la paranoïa, les mauvais coups et les règlements de compte montrés pourraient fort bien être transposés ici et maintenant… C’est drôle, instructif, sans rien de désuet.
excellent. c'est mieux qu'une satire à mon avis, parceque bien souvent la satire joue d'un humour téléphoné, parfois empesé en raison de son caractère démonstratif. Ici, il y a cet aspect-là sans doute, mais il y aussi un rire fou. Pas un fou rire permanent (quoi qu'on rit régulièrement de bon coeur), mais un rire qui déraille. Biensûr, le contexte historique du film lui donne une matière, mais au-delà de çà, c'est le lien social sous toutes ces formes qui se trouve sujet à plaisanterie. l'amour, l'engagement politique, l'armée, le monde du travail, sont autant de leurres pour les inadaptés (et de gros points d'interrogation pour un cinéaste un brin cynique), pour ceux qui ne trouvent pas leur place et ne la trouveront jamais. l'une des originalités du film est de faire d'un médiocre menteur mielleux - et malchanceux - un héros qui finalement mérite souvent ses mésaventures. très drôle. grande originalité et liberté de ton.