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Caine78
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1,0
Publiée le 16 juillet 2020
Je n'avais jusqu'ici presque jamais vu de film saoudien (« Wadjda » excepté, pas exactement dans la même catégorie niveau qualité) : j'aurais pu continuer à le faire sans grand problème... Sans aucun doute le pire titre présenté à Annecy, il n'y a quasiment rien à sauver du « Chevalier et la Princesse », véritable ersatz de dessins animés Disney sauce arabe, à l'animation d'une pauvreté insigne et semblant avoir cinquante ans de retard, sans la moindre personnalité de bout en bout, se contentant de narrer platement un récit vu mille fois, peuplé de personnages soit insipides (le héros, la princesse), soit insupportables (les djinns, au secours), soit grotesques (le chef des tyrans). À ce titre, qu'on puisse en 2019 se complaire à ce point dans une opposition aussi lamentable que les gentils très beaux et les méchants très laids me paraît assez sidérant, mais après tout, cela rentre bien dans la logique pathétiquement simpliste du dessin animé. Bref, alors qu'il y avait une belle occasion d'offrir une aventure orientale sachant s'émanciper des codes habituels, Bashir El Deek préfère s'y vautrer avec la plus grande médiocrité. À fuir !
Au hasard des explorations du catalogue Netflix, on tombe parfois sur de drôles de trucs. ‘The knight & the princess’ est le premier film d’animation réalisé dans un pays arabe, plus précisément en Egypte. Même si on se doutait que ni les moyens techniques et financiers ni l’expérience ne seraient de la partie, la proposition était tentante, ne serait-ce que pour découvrir d’autres histoires et surtout d’autres façons de les raconter. Au final, le résultat se montre particulièrement calamiteux : si le scénario est tiré de l’historiographie arabe, il ne s’agit finalement que d’une très classique histoire de héros et de princesse, pas foncièrement différente d’un millier d’autres histoires de héros et de princesse. Comme on pouvait le redouter, visuellement, rien ne suit : si la touche graphique n’est pas toujours repoussante, le choix d’accentuer les traits de certains personnages les dotent de déformations qui rappellent les pires errements du Disney des années 80-90 (ou, pire, les terrifiantes productions Mondo, ces copies au rabais des classiques de Disney : “La princesse poisson”, “Le Roi-félin”, etc…) et, histoire de bien enfoncer le clou, les effets 3D baveux accusent au minimum vingt cinq ans de retard. Le plus regrettable dans l’histoire, c’est que ‘The knight & the princess’ copie scrupuleusement tous les éléments qui lui semblent assurer le succès des productions Disney, c’est-à-dire, en gros, les plus critiquables : les méchants unidimensionnels au sadisme de cours de récré, les sidekicks comiques, les bestioles anthropomorphiques, même les chansons insupportables, bordel ! Dépourvu d’éléments de surprise comme de personnalité propre, le résultat a certainement très bien fonctionné sur le marché local pour des raisons de fierté nationale mais c’était vraiment un acte de cruauté gratuite de le lancer sans filet sur le marché international.