Dans My Favorite War, Ilze Burkovska Jacobsen revient sur son enfance en Lettonie soviétique : une perte personnelle tragique, des secrets déterrés et, enfin, une équipe de quatre tankistes et un chien. Quand elle découvre les restes d'un soldat allemand dans son bac à sable, elle part à la recherche d'autres histoires enfouies sous la propagande. Elle s’est également intéressée à l'opinion des jeunes en Europe sur le fait que nos démocraties sont à nouveau sous la pression de dirigeants totalitaires et de mouvements nationalistes. Au total, elle a travaillé sur ce film pendant neuf ans.
Ilze Burkovska Jacobsen décrit My Favorite War comme un "documentaire d'animation". La réalisatrice précise : "Je n’ai pas vraiment trouvé ma vérité dans les archives - il n’y a pas d’images de cela. La seule façon de capturer ce sentiment, cette expérience intérieure de l'enfance, ce souvenir de cette petite ville dans la grisaille, était de faire un film de fiction, ou alors d'animation."
"L'idée initiale est née des récits de guerre. Pendant des années, on n'a cessé de nous parler de l'héroïsme de l'armée soviétique... Pour finalement découvrir que ce n’était pas vraiment le cas, qu’ils cachaient la vérité sur les civils et leurs souffrances. Ce sont de grands sujets, la vérité et le mensonge. Mais en même temps, ils ont une forme concrète : les mensonges ne sont pas abstraits."
Pour la conception des personnages et de leurs regards si singuliers (qui s'apparente aux insectes), Ilze Burkovska Jacobsen a fait équipe avec Svein Nyhus, connu en Norvège en tant qu'illustrateur de livres pour enfants. La cinéaste confie :
"Il n'aime pas les expressions mignonnes. Et moi non plus. Je savais qu'il était le seul à pouvoir combiner leur juvénilité avec quelque chose de plus tendu et de plus effrayant. Sa femme l'a persuadé de le faire et il s'est avéré qu'il connaissait très bien cette période."
"Pour le fond, je voulais que cela soit très brumeux. J'ai adoré travailler avec l'artiste Laima Puntule. Elle s'est investie dans le projet avec une énergie impressionnante, exprimant également ses propres souvenirs. Je voulais que cette grisaille apporte une telle pression que le spectateur ne veuille qu'une chose : s'échapper et retrouver la couleur !"