Diversement apprécié, je voudrais défendre (un peu) ce « Lava » pour le moins inclassable, peu aidé, à mon sens, par l'absence de sous-titres français au Festival d'Annecy, bien que les dialogues soient souvent assez basiques. Bon, niveau animation, rien à dire, on est dans le basique du basique (voire moins), même si, par l'absurde, cela peut presque devenir rigolo de voir ces personnages à grosse tête évoluer dans un univers de jeu vidéo des années 80. Ça manque souvent de profondeur, semble un peu trop chercher la blague au détriment d'un propos plus complexe et troublant sur notre société moderne et ces nouvelles technologies omniprésentes (pas très original, mais pour le moins véridique).
Mais bon, je suis sensible à l'audace et je trouve que ce film en a quelques-unes. Malgré le manque d'explications, toutes ces visions, que ce soit
les chats géants, la sorcière, ce côté très barge assumé et, surtout, cette idée selon laquelle les tatoués serait une sorte de « peuple élu »
, que je trouve assez gonflé voire franchement réjouissante. Cela amène quelques situations absurdes sympas, parfois drôles, où Ayar Blasco se plaît à malmener ses personnages, notamment masculins. Alors oui, ce n'est pas donc pas très sophistiqué et nul doute qu'une structure et un récit mené bien plus rigoureusement aurait pu amener « Lava » vers quelque chose d'assez unique, voire un potentiel film culte. Et ce n'est malheureusement pas une fin légèrement en eau de boudin
(gâchant, en partie, cette ultime provocation d'imaginer la lutte contre l'abrutissement des foules par les images prôner l'abrutissement des foules... par les livres : savoureux)
qui changera cette impression mitigée, un peu frustrante, mais loin d'être inintéressante.