Quiconque a vu Natural born killers qu’il a réalisé trois ans auparavent ne verra dans U-turn aucune innovation formelle de la part d’Oliver Stone, et pourtant ce film réussit dès son premier quart d’heure à nous prendre aux tripes. C’est en fait parce que son scénario brut de décoffrage s’accorde harmonieusement à cette mise en scène survoltée et son cynisme exacerbé qui en font un film noir percutant que cette histoire cauchemarde devient si prenant. Le récit connait malgré tout des longueurs et des redites qui rendent le film bien plus long que ce qu’il a à raconter. Avec sa photographie solaire et ses personnages haut en couleurs, cette plongée dans le fin fond de l’Arizona devient d’autant plus oppressante que la présence d’acteurs prestigieux permet de transcender cette ambiance malsaine où pèsent lourdement la haine et la haine pour devenir une peinture acerbe de l’Amérique profonde.
C'est le genre de film, tu vois la distribution des rôles, t'as déjà envie de le voir sans même savoir de quoi ça parle. Tu regardes l'affiche du film : "Sexe, meurtre, trahison, tout ce qui vaut la peine de vivre", OK, ça, ça doit être un bon film pour moi! Le film commence, tu vois Sean Penn rouler sur des routes vides dans des grands espaces désertiques, sur fond de Peggy Lee interprétant "It's a good day", et ça y est, t'es déjà dans le film. Très vite, Sean Penn tombe dans les ennuis dans ce thriller où l'humour noir est bien présent, et ça fait plaisir. Et puis Jennifer Lopez arrive en scène et alors là c'est magnifique. Un film assez cynique que j'ai beaucoup apprécié.
Comme vous le savez (ou pas, d'ailleurs), je ne porte pas réellement dans mon cœur le cinéma d'Oliver Stone : si le bonhomme a du savoir-faire dans sa vision de l'histoire des États-Unis, la plupart de ces films ont pris un certain coup de vieux et ont perdu leur hargne qui avait fait quelque peu scandale à leur sortie comme avec Platoon ou Natural Born Killers. Avec U-Turn sorti en 1998, il présentait une vision personelle de l'Aérique rurale, profonde, celle des Rednecks ; ce qu'il avait déjà entrevu sur Tueurs Nés, dans la lignée du Breakdown de Jonathan Mostow sorti l'année précédente. Ou comment une simple panne de voiture va amener un Sean Penn naturel à découvrir les ravages d'une petite bourgade paumée de l'Arizona où règnent tous les vices. Traité de façon ironique (notamment dès l'introduction où la violence et l'aridité du climat s'oppose à la musique des années 50 sortant de sa radio), le film enchaîne les running gag, la sordidité de la condition humaine et une intrigue alambiquée à base de manipulation : une sorte de Blue Velvet plus trash en somme... Constitué d'un long casting 5 étoiles (Sean Penn, J-Lo, Nick Nolte, Joaquin Phoenix, Claire Danes...), le film enchaîne les situations cocasses, un suspense tendu qui culmine dans un final en plusieurs temps, ce qui explique sa longueur excessive (ledit final constitue les trente dernières minutes). Quelque peu oublié, ce U-Turn reste un des films les plus intéressants de son auteur, certes présentée comme une petite série B sans prétention mais qui se laisse agréablement voir.
Quand les griffes du Malin se referment sur Bobby ( un escroc à la petite semaine campé par un extraordinaire Sean Penn ) cela donne : U-Turn. Film d'une amoralité magique, hanté par Sergio Leone et ses ressorts déglingués, plombé par un soleil accusateur et peuplé de visages hostiles, de formes généreuses et d'argent facile, U-Turn pourrait bien être l'une des rares réussites majeures d'Oliver Stone derrière la caméra. La mise en scène, parfaitement mise en valeur par de fabuleux cadrages, fait corps avec une intrigue aussi noir que le pétrole. Pour une fois, Oliver Stone ne fait pas dans l'académisme, et c'est tant mieux ! Huis-clos à ciel ouvert, romance tragique évoquant le Duel au Soleil de King Vidor ( la similitude est frappante lors du dénouement ), U-Turn est un cauchemar moins drôle que réellement communicatif, un calvaire qui ferait passer After Hours pour un rêve innocent. Un très bon western, superbement interprété ( mention spéciale à Billy Bob Thornton, magistral en garagiste édenté ). A découvrir absolument.
En voilà un film qui porte bien son nom ! Bobby, un petit malfrat à ses heures doit de l’argent à la mafia et en se rendant à Las Vegas, il tombe en rade dans un coin paumé de l’Arizona, le genre d’endroit où il ne fait pas bon vivre. Un lieu glauque où des Rednecks en tous genres cohabitent et se tirent dans les pattes. Déjà qu’il porte la poisse, Bobby va devoir en plus de ses embrouilles habituelles, faire face à tout un tas d’autres ennuis, comme sa rencontre avec une femme fatale et son mari déjanté, un rocker au doux nom de TNT qui cherche la bagarre pour un oui ou pour un non, un shérif trop curieux et un garagiste à qui on aimerait bien lui coller une bonne baffe ! U-Turn : Ici Commence l'Enfer (1998) est une comédie alternant entre le thriller et l’humour noir, où divers protagonistes tous aussi marquants les uns que les autres font leurs intrusions au sein de cette histoire aussi délurée que surréaliste, nous offrant des beaux moments d’anthologies ! En mode underground et complètement barré, Oliver Stone surprend par son ouverture d’esprit et son humour particulier. L’histoire en elle même n’est pas improbable, ce qui rend le contexte très crédible, face à une pléiade d’acteurs tous aussi attachants, qu’exécrables, voire même indigestes (mention spéciale à Billy Bob Thornton pour son rôle très répulsif de garagiste dépravé) et surtout à Sean Penn qui s’en prend véritablement plein la tronche durant tout le film. Sans oublier les nombreux autres acteurs tous aussi délirants comme Nick Nolte, Jennifer Lopez, Claire Danes, Joaquin Phoenix & Jon Voight.
U-Turn est une œuvre sombre et résolument misanthrope, avec un scénario dans la pure tradition du film noir et une mise en scène déjantée (sans doute quelques restes de Tueurs Nés). L’intrigue n’est pas d’une grande originalité mais se trouve sublimée par un casting merveilleux: Sean Penn en petite frappe pathétique, J-Lo en femme fatale bien garce, Nick Nolte en vieux pervers, Joaquin Phoenix et Claire Danes en couple dysfonctionnel et Billy Bob Thornton en garagiste péquenot. A cette galerie de vedette, il faut rajouter les paysages magnifiques et meurtriers de l’Arizona, personnages à part entière du film. Ca ne va pas chercher très loin mais c’est souvent drôle, à la limite de la parodie.
C'est dans ce genre de film que Stone roule à fond. . Poussiéreux, pas sérieux, un peu des Cohen en plus vif. Lopez trouvait un rôle sur mesure face Penn impeccable.
La patte d'Oliver Stone donne à ce film une pellicule esthetique et colorée. Le scénario est vraiment sympa et les acteurs tous tres bons, JLo y compris (sans doute dans un de ses meilleurs roles). Sean Penn est juste absolument génial, mais on en attendait pas moins.
J'aime beaucoup Platoon de Stone; Mais U turn lui est largement supérieur, je crois même que c'est son meilleur film. Et de loin. S'il n'en faut garder qu'un de lui, ce serait c'ui-là. Le film noir est un genre qui lui va comme un gant. On se croirait souvent dans un bouquin de James Crumley et le piège qui se referme sur ce personnage acculé peut aussi rappeler l'univers excitant et noir d'un Canicule d'Yves Boisset. C'est surtout drôle et cassant et nous rappelle à quel point le destin peut être cruel. Sorte d'After Hours au pays des Gangsters et des Cowboys, U Turn consacre une Jennifer Lopez étourdissante de beauté et redéfinit à la fin des années 90 les codes du film noir de cette fin de XXème siècle; Ici commençait vraiment l'enfer !
Un film de deglingo à la Oliver Stone. Son style est pour le moins reconnaissable ! Un gros casting pour un film sans queue ni tête et complètement immoral. Vraiment drôle, carrément déjanté et diablement surprenant, ça a été une bonne surprise pour ma part. De plus, la BO est sympathique. Mais attention, ce film s’adresse à un public averti.
Film noir quasi parodique, U-Turn est une œuvre singulière chez Oliver Stone. Aidé par un casting royal, avec une mise en scène saccadée et inventive qui mouline les codes du polar comme du western, il signe ici un film déroutant, où des personnages tous plus cinglés les uns que les autres se croisent et s'entretuent pour quelques précieux "billets verts"... Les interprètes sont formidables, Sean Penn et Jennifer Lopez en tête (sans doute son meilleur rôle), parfaitement secondés par Nick Nolte ou Billy Bob Thornton en garagiste taré. La fin du film empile les rebondissements tous plus saugrenus les uns que les autres mais avec une maîtrise totale. Il s'en faut de peu pour parler de chef-d’œuvre: les seuls bémols se trouvent du côté de la partition musicale (Ennio Morricone se parodie volontairement, mais il a fait beaucoup mieux par le passé) et dans certaines lenteurs qui n'apportent pas grand-chose pour le suspense (n'est pas Sergio Leone qui veut). Il n'en demeure pas moins que c'est du très bon boulot.
Une leçon de poisse de deux heures. Une belle brochette de personnages à la limite de la schizophrénie, malfaisants. Un casting royal, des acteurs en grande forme pour un bon polar à l'atmosphère sombre et lourde. Excellent.
L'histoire est un tantinet lente, certaines séquences ou scènes auraient pu être coupées pour rendre le film plus dynamique. Il y a de l'humour, une belle photo. J'ai trouvé J-Lo excellente. Mais j'ai trouvé qu'il manquait de suspense dans le développement de l'histoire. Fort heureusement le dénouement vient tout arranger! j'ai aimé la chute.
C'est le film où le talent d'Oliver Stone s'est exprimé avec le plus de force. Loin des afféteries de Tueurs Nés, ici la mise en scène border line s'exprime de manière plus rigoureuse et en parfait adéquation avec le sujet et le genre. Vivement recommandé. La fin est époustouflante