Boum, badabam... !!
Pour son deuxième long-métrage, James Mangold signe (et soigne !) son premier coup de maître. Biiim !!!
Copland, c'est d'abord "une histoire de flics". C'est aussi pour la mafia. Ou tout simplement, "un film pour mecs". Ou encore, "un film de mec". Si Copland est à deux embrasures de chez toi, tu peux nettoyer ta maison et te préparer à un "no man's land" digne de ce nom. Pas de pitié, pas de quartier. A l'ancienne. A coups de boules, à coups de pieds. A la testostérone ! A la sauce 90's (pour la mise en scène) et 70's-80's (pour le casting). Pour une ambiance des plus révoltantes, revigorantes. Avec une bande-son (finale, pour le coup) qui déchire, qui nous siffle dans les oreilles (!). Alambiqué d'un Stallone magistral dans un contre-emploi ! Sur un scénario (certes classifié classique aujourd'hui) de tonnerre (signé par l'auteur lui-même !). Bingo Mangold !!
Synopsis : A côté de New York, dans une cité-dortoir de flics, un shérif désabusé et dépressif va devoir affronter le pire des dilemmes : une bavure policière... qui n'aurait jamais due arriver.
Stallone, dans ce rôle de shérif qui lui sied à merveille, joue incroyablement bien ce personnage qui a perdu goût à la vie. Et quel plaisir de retrouver le créateur de Rocky dans un personnage pourvu d'une épaisseur humaine rarement atteinte dans ce genre de film. Merci Sly ! D'autant qu'il a pris vingt kilos pour le rôle. Ça, c'est ce que j'appelle une transformation physique réussie ! L'étalon italien fait également preuve de désinvolture pour servir l'histoire que nous sert Mangold. Excellent Monsieur Stallone !!
Dans la suite de l'élite du casting, c'est un sans-faute de la part du trio de tête : Keitel-DeNiro (parfait dans son mini-rôle)-Liotta. Avec des seconds couteaux, et pas des moindres ! : Robert Patrick, John Spencer, Rapaport, Peter Berg et Frank Vincent du côté viril, et Sciorra puis Moriarty pour la gent féminine. Pour en dire le moins possible, du gros calibre, des gueules cassées comme on les aime, et donc Copland remplit la charge du film viril par excellence. Rien que l'affrontement Sly-Keitel-DeNiro-Patrick vaut le détour. C'est dire !!
Si l'on s'éloigne du casting colossal, on s'aperçoit qu'Howard Shore fait mal aux oreilles de notre Sly international. Coup de bol, nous aussi ! On ne peut que remercier le compositeur de Seven de nous faire participer à la mise en ambiance de la tension qui s’accélère au fur et à mesure que Stallone avance dans l'enquête.
Encore une fois, l'atmosphère est pesante, lourde, froide, quasiment glaçante. Le stylisme de Mangold accentue ce sentiment d’oppression, ce que le jeu de Sylvester traduit. Le peu de courses-poursuites, d'explosions et de fusillades renforce encore la non-respiration du métrage. Anxiogène, Copland devient ainsi une œuvre à part dans la filmographie de Mangold, et tout simplement l'un des meilleurs polars des 90's, tout comme Heat ou Seven du côté du thriller.
Attention, petit chef d’œuvre !
Spectateurs italiens, pour DeNiro, ...sortez vos fusils à pompe !
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