Copland est un des films surprenants de la carrière de Stallone, qui c’est éloigné ici de son registre habituel, et, il faut bien le dire, avec plus de réussite que ses incursions dans la comédie.
Il est vraiment très étonnant ici, et livre une prestation remarquable qui montre que ce n’est pas juste des muscles, mais aussi et avant tout un acteur de qualité capable de se glisser dans un personnage complexe et rare au cinéma. Il est impressionnant sur la fin, et il rend à merveille l’évolution progressive de ce sheriff. Il est clairement un des atouts maitres de Copland. Mais il est aussi appuyé par des acteurs très talentueux. Keitel bien sur, mais aussi Ray Liotta qui est probablement l’acteur doté du personnage le plus travaillé derrière celui de Stallone. Pour le reste De Niro apparait finalement assez peu, et même si ses apparitions sont mémorables il reste quand même secondaire et un poil sous-exploité. Quelques autres personnages intéressants, dont Robert Patrick.
Le scénario utilise des ressources originales (ville de policiers…) pour développer une intrigue finalement assez classique. Corruption, machination, tentative de meurtre… s’entremêle dans une histoire agréable à suivre et qui ménage quand même un assez bon suspens sur ce que sera la fin. Il n’y a pas de grosses surprises mais l’ensemble se tient sans difficulté, et Mangold apporte une réelle efficacité à son métrage en choisissant la voie du réalisme, de l’authentique, du crédible, et en introduisant des éléments déstabilisateurs qui agrémentent bien le scénario. Pour autant il y a quelques lacunes au niveau de la fluidité du film (quelques scènes, comme celle de la bagarre sur le toit viennent un peu comme un cheveu sur la soupe). Une ou deux incohérences aussi (pourquoi le transfert ne se fait pas dans la discrétion de la nuit ?).
Coté mise en scène Mangold offre un travail soigné, précis, qui fait plaisir à voir. Sa caméra est dynamique, fluide, et même si les scènes d’action sont relativement peu nombreuses il propose un travail convaincant, notamment lors de la conclusion finale. En tout cas sans esbroufe et sans effets tapageurs, Mangold parvient à rendre son film alerte, ce qui est une très bonne chose. La photographie a un coté un peu archaïque qui pourra surprendre. J’ai eu le sentiment par moment de voir un film de la fin des années 80. En tout cas je ne l’imaginais pas du tout de 1997 ! C’est encore le cas des décors, qui n’ont rien de particulièrement marquant, il faut bien le dire. Reste enfin la bande son. On n’aura pas le droit ici à quelque chose de franchement génial, la musique du film se résumant en fait simplement aux disques qu’écoute le héros, et qui ne sont certes pas mauvais, mais ne permette pas vraiment à Copland de retenir l’attention sur ce point.
En conclusion Copland est un bon film soigné, qui s’appuie avant tout sur son casting et sa mise en scène travaillée pour faire passer une histoire agréable teintée d’éléments singuliers qui la tire du classicisme total. Si esthétiquement on ne peut pas dire que Copland soit très développé, il utilise en revanche bien ses atouts, et c’est ce qui me permet de pousser jusqu’à 4 pour ma note.