A Los Angeles, un Américain moyen, pris dans la canicule et les bouchons, pète les plombs et décide de rentrer chez lui en traversant la ville à pieds. Il y fera de nombreuses rencontres, de plus en plus explosives, qui lui feront prendre conscience qu'il ne reconnait plus son pays, et qu'il ne rentre plus dans le moule qu'on lui a imposé. Capable du pire comme du meilleur, Joel Schumacher signe là sans doute son meilleur film. Efficace, intelligent, doté d'une tension maîtrisée allant crescendo, exploitant une photographie chaude, "Falling Down" est surtout un brûlot politique. A travers son protagoniste, le film décrit les strates de la société californienne, entre melting pot où les citoyens sont proprement séparés en fonction de leurs origines, et où les inégalités de richesse sont criantes. Le génie du scénario est d'aborder tout cela sous un angle jouissif. L'antihéros, poli mais instable, violent et cynique, incarné par un Michael Douglas allumé, étant un personnage dont on comprend les frustrations, typiques de l'Américain moyen, et dont les "solutions" auxquelles on a tous pensé un jour feront sourire
(qui n'a pas rêvé de donner une leçon à des gangsters agressifs, ou des riches arrogants ?)
. Les dialogues assez savoureux aidant beaucoup. Face à lui, n'oublions pas Robert Duvall en policier dans son dernier jour avant la retraite, dont le couple s'effrite, et qui cache de lourdes cicatrices. Bref, à la fois film social et thriller, "Falling Down" est surtout très réussi.