老貓 Lo mau (1992), ou plus communément appelé "The Cat" aka "The 1000 Years Cat" ou mon préféré : "Karaté Cat" (les titres varient en fonction de certaines éditions VHS ou DVD), est le dernier film connu à ce jour de Nam Nai Choi, à qui l’on doit l’un des plus grands nanars hongkongais : Riki-Oh : The Story of Ricky (1991).
Adapté du roman Old Cat, de Ni Kuang, le film (ou plutôt, le nanar) oscille entre le fantastique, la science-fiction et le polar. Le réalisateur prend un malin plaisir à switcher de l’un à l’autre en nous entraînant au cœur d’une histoire abracadabrante : celle d’un mystérieux chat (un Général) protégé par un vieillard et une jeune fille qui arrivent sur Terre pour récupérer un "octogone" avant que le "tueur stellaire" ne s’en accapare (dixit le film).
On ne venait clairement pas pour l’intrigue, complètement absurde, mais plutôt pour… roulements de tambours… voir le fameux chat faire des prises de karaté ! Car le titre français n’est pas trompeur, le chat est bien un karateka expérimenté et n’hésite pas à se fight violemment avec un dogue allemand (la séquence dans la casse auto est tout bonnement l’apothéose de ce nanar : il fait des cabrioles tel un acrobate, des sauts périlleux, déclenche des leviers, étrangle un chien avant de l’électrocuter…) et n’hésite pas une seconde à traverser une vitre pour échapper à ses assaillants.
Autres passages mémorables, la scène totalement WTF où Christine Ng revient d’une séance de tennis, couverte de transpiration, elle perle littéralement de sueur et le réalisateur n’a rien trouvé de mieux que de faire des gros plans de ses pores transpirants, avant de bifurquer vers son t-shirt mouillé (et donc moulant…). Le film n’en reste pas moins un polar avec de l’action, comme en témoigne les nombreuses (ils n’étaient pas avares) scènes gore où l’animatronic (à l’instar de Riki-Oh) est (sur)exploité brillamment aux côtés de divers autres trucages tous plus ou moins réussis. Sans oublier la scène finale dite du Blob, clairement, on en a pour notre argent.
Bref, autant vous dire que l’on a ici une Série B en bonne et due forme, des acteurs en roue libre, à la mise en scène qui mériterait que l’on s’y attarde, aux trucages (certains) bas de gamme mais fait avec conviction (le chien et le chat en peluche pour les cascades les plus osées, même si on jurerait que le bien-être animal pendant le tournage n’était pas leur principal soucis), sans oublier quelques gaffes qui ne pardonnent pas, comme l’objectif de la caméra complètement dégueulasse (notamment dans l’une des scènes tournées dans le musée).
Mais ce sont toutes ces petites choses qui font de ce "Karaté Cat", une petite madeleine de Proust du cinéma B hongkongais.
Pour conclure, on gardera en mémoire cette réplique lourde de sens (pour les scénaristes, mais absolument pas pour les spectateurs) : « L'octogone mêlé aux poils de chat peur détruire les cellules ».
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