Derniers Avis sur Le Retour de Patrick

Le Retour de Patrick est la suite non officielle d'un film australien sorti deux ans plus tôt et signé Richard Franklin. Rien ne prédestiné ce pauvre Patrick à finir dans les tréfonds de la série B italienne, et pourtant... Ca a d'ailleurs scellé son destin, car si c'est le dernier film de Landi, le réalisateur n'est pas brillant pour autant !
On sent que le projet, déjà roublard, ne va pas faire dans la subtilité, et c'est gagné ! Le Retour de Patrick est un film sans aucune subtilité, un jeu de massacre où les meurtres sont entrecoupés de séquences de dialogues sans intérêt, de bastons dignes d'un Hill-Spencer et de pseudo-science à grand coup de boutons clignotants et de postures scientifiques oiseuses. Le Retour de Patrick est pour le moins ennuyeux en dehors des séquences de meurtres qui heureusement sont fort nombreux, et Landi, conscient que le reste de son histoire est bien minimaliste compense avec de la fesse. Les actrices (et acteurs aussi!) passent une grande partie du film à poil, souvent avec des explications discutables, et entre la fesse et l'horreur Landi croit tenir l'essentiel. C'est un début, mais ça suffit pas. Ok il y a qques meurtres glauques dans les intentions, assez médiocres dans la réalisation (faute à des effets visuels plus que vintage). Ok Patrick a des idées de meurtres amusantes, mais enfin, de là à faire un vrai film accrocheur... C'est pas pire qu'un slasher bas de gamme me direz-vous, mais c'est pas mieux non plus ! D'autant que Landi n'est pas un réalisateur fameux. Il semble à l'aise pour filmer la nudité (parfois on dirait du Tinto Brass!), mais sinon ça reste un faiseur assez mauvais, qui exploite mal ses décors et ne donne pas de vraie saveur aux meurtres (même au meurtre phare du film). C'est plat, sans vie, et l'autre grand loupé du métrage vient de sa bande son vraiment très faiblarde. L'ambiance en patit aussitôt.
Enfin il y a le casting. Un Pitoeff égaré, comme souvent, des actrices à la plastique superbe mais pas franchement crédibles, un sosie non officiel de Tom Cruise, l'ensemble est hétéroclite mais ne tient pas trop la route. Finalement l'acteur le plus crédible c'est Patrick, qui ne sort pas de son lit mais a un côté très froid, très monolithique et glacé qui en fait une figure intéressante ! Il colle au rôle.
Autant dire que Le Retour de Patrick reste un film globalement faible. Il y a de la générosité, mais l'ensemble est minimaliste et Landi compense avec des idées glauques et de l'érotisme un manque évident de propos et de dégrossissement autour de son protagoniste. On s'imagine ce que Cronenberg aurait pu faire du sujet (même s'il a abordé lui aussi la télékinésie), et forcément, la comparaison fait mal ! 1.5

Patrick Vive Ancora (1980) aka "Le Retour de Patrick" ou "Patrick Vit Encore" de Mario Landi est une suite officieuse (et donc, non autorisée) du film australien Patrick (1978) de Richard Franklin.

Les italiens n’ont donc pas perdu de temps pour nous pondre une pseudo suite (opportuniste et très racoleuse) où Patrick est victime d’un accident de la route (assez con d’ailleurs, il se prend une bouteille sur le coin de la gueule, jetée par un automobiliste). Ce dernier finit dans une sorte de coma cérébral, complètement alité.

Son père, un brillant médecin, lui découvre des facultés psychokinétiques et va s’en servir pour venger son fils. En effet, si Patrick ne peut plus parler ni bouger, il peut encore interagir avec le monde extérieur grâce à ses facultés mentales. C’est ainsi qu’il va pouvoir se venger et assassiner le ou les responsable(s).

A la manière d’un slasher, Mario Landi nous présente les futures victimes, ou plutôt, chairs à canon, car ici, toutes les femmes sont obligatoirement dévêtues. Le dresscode est en effet assez particulier a bien y réfléchir. Toutes les actrices passent les 3/4 du film à poil ou les seins l’air.

Vous l’aurez compris, sous prétexte de réaliser un film d’horreur, en réalité, le réalisateur s’est clairement fait plaisir en réalisant un ersatz de film erotico-gore. 95min durant lesquelles le film alterne soigneusement (ou plutôt, lentement) les scènes érotiques et scènes gores (avec différentes mises à mort). C’est d’ailleurs là que repose tout l’intérêt du film (s’il ne fallait en trouver qu’un). Film d’horreur oblige, nous avons là un éventail de « meurtres télépathiques » plus ou moins sordide spoiler: (un panel de mise à mort : ébouillanté, égorgé, décapité, asphyxié, dévoré vivant par des chiens et le meilleur pour la fin : violée & empalée vivante à l’aide d’un tisonnier, âme sensible s’abstenir : dans la version uncut, la scène est en gros plan).
Et tout ça à cause d’une banale bouteille prise en pleine figure… C’est cher payé !

En dehors de ses meurtres macabres comme seuls les italiens savaient le faire à l’époque, il n’y a pas grand-chose à sauver ici, en dehors d’assister à l’effeuillage complet du casting féminin, de les voir se torcher la gueule à grande rasade de J&B, de constater la pauvreté du scénario, du pauvre jeu d’acteur de Gianni Dei (obligé de passer 95min cloué au lit les yeux écarquillés), sans parler du dialoguiste démissionnaire qui finira tout simplement par jeter l’éponge vu l’absence de dialogue.

Autant vous dire que cette SérieB italienne vaut le coup d’œil pour les aficionados du genre, mais ne vous attendez pas à un chef d’œuvre.

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