Quelques années après Network, Sidney Lumet retrouve le monde des médias avec Power, les coulisses du pouvoir, où il est question de conseillers qui vont plonger en plein cœur du milieu télévisuel et politique.
Lumet pose bien le contexte de l'oeuvre et présente les personnages, surtout Pete St. John, de manière à les rendre intéressants. On se prend peu à peu au jeu et le récit devient intriguant, ce que le metteur en scène de Le Verdict arrive à faire tenir jusqu'au bout, malgré quelques failles. Il met bien en avant tout ce cirque médiatique ainsi que les divers ambitions et l'attrait du pouvoir, ce que les humains sont capables de faire pour y accéder et comment ça peut monter à la tête.
C'est donc d'autant plus dommage de voir Lumet se perdre un peu en cours de route, notamment lorsqu'il fait tendre Power vers le thriller et que ça se révèle assez mal foutu et surtout guère passionnant et manquant d'une véritable intensité. Le message de l'oeuvre tend aussi vers une certaine naïveté, ce qui est surprend lorsqu'on connaît un peu l'oeuvre de Lumet. Néanmoins, Power reste plutôt efficace, avec une ambiance assez typée 80's qui s'avère plutôt charmante et agréable.
Le réalisateur de Serpico démontre, à nouveau, un certain savoir-faire, mettant cela en boite avec efficacité et en s'intéressant surtout à l'essentiel, les enjeux et personnages. Comme souvent dans le cinéma de Lumet, l'oeuvre bénéficie d'excellents comédiens qui savent rester naturels et si Gene Hackman, le jeune Denzel Washington et Julie Christie auraient mérités que leurs rôles soient un peu plus étoffés, Richard Gere est très bon, comme souvent à cette époque, dans le rôle d'un homme qui prendra conscience du monde dans lequel il vit.
Loin d'être une oeuvre majeure de Sidney Lumet, Power se laisse néanmoins agréablement regarder, avec un savoir-faire certain du réalisateur américain, ainsi que d'excellents comédiens qui savent faire oublier les quelques failles que l'on peut lui trouver.