On prend deux titres de films de Godard on les mixe, et hop on a le titre français de ce qui est sans doute l'un des pires films existant.
Les USA et les remakes merdiques c'est une grande histoire d'amour, on peut se souvenir du récent Quarantine par exemple… On dirait qu'ils ne supportent pas que les autres pays produisent du meilleur cinéma qu'eux, et puis il y a l'appel du gain. On prend donc le premier Godard : à bout de souffle avec Belmondo et Seberg, un film fou (pas autant que Pierrot le fou, mais quand même), novateur, délirant, jouissif, pour en faire un film avec Gere. On note la différence de taille entre Gere et Belmondo, mais bon, on ne va pas accabler Gere de tous les maux, ça serait tirer sur l'ambulance, le pauvre, dans sa recherche de la médiocrité il a fait fort pour le coup. Alors qu'on aime ou pas Godard, on ne peut que saluer ce qu'il a apporté au cinéma, son inventivité, sa folie. Là non seulement le film est d'un classicisme rare, mais pire encore, c'est d'une banalité. Alors bon déjà faire un remake de à bout de souffle c'est casse gueule, mais en faire un remake sans personnalité, sans âme, sans prise de risque, sans rien en fait, c'est juste nul.
On ne retrouve rien du Godard, si ce n'est "Monica" (quel nom de merde pour une française) qui parle de Faulkner vite fait (fallait bien mettre une référence à un moment pour faire genre on fait comme Godard) et qui porte le nom du personnage de Belmondo dans l'original… Mais sinon rien de rien…
On américanise le tout à outrance ainsi le héros se prend pour le surfeur d'argent, on tombe dans les bas fonds de la sous culture américaine, un truc vraiment dégueulasse fait d'ignorance et de crétinisme primaire. Hollywood quoi…
Le film de Godard était fort beau, on ne peut que rire en voyant Seberg sourire par lâcheté, être ému lorsqu'elle demande ce que ça veut dire dégueulasse…
Mais là rien, heureusement ces scènes ne sont pas reprises par le remake, il ne tiendrait pas la comparaison une seule seconde, mais il ne propose rien d'autre non plus, on une course poursuite incessante d'une banalité confondante et chiante comme la mort, qui se termine pas comme le film de Godard, ben non pourquoi mettre une fin qui se fini mal, le public américain ne va pas vouloir consommer après s'il est triste, mais sur une sorte de fin rock'n roll d'une vulgarité rare.
On a un produit vulgaire, sans intérêt, d'une bêtise rare. ça représente tout ce que l'Amérique peut faire de plus mauvais. Faire un tel film est scandaleux. Hollywood ne respecte rien, transformer le film de Godard en bête film avec un bad boy qui fait mouiller les pucelles, c'est d'un navrant…
Non seulement c'est mauvais, mais en plus ça se veut un remake de Godard, à partir de là, il n'y a rien à sauver, juste à pisser sur ce film comme il pisse sur le cinéma.