Le 2ème volet de la saga nous met immédiatement dans le bain : on est en Sicile en 1901, et on suit l’histoire du petit Vito. La narration, le déroulé des événements (Vito perd petit à petit en très peu de temps toute sa famille), les dialogues, les personnages, tout participe à rentrer dans le récit de manière brutale, sans temps mort et on comprend qu’on aura l’occasion - enfin - d’en savoir un peu plus sur la façon dont s’est construit le fameux Don Vito Corleone. Il s’agit ici d’un gros point fort de ce 2ème film : les aller-retours entre passé et présent, le passé retraçant l’enfance, puis la construction de Don Vito, comment il a pu devenir un homme respecté à New-York alors qu’il venait de Sicile. Robert De Niro est très crédible et réussit (malgré le poids et l’empreinte de son aîné) à reprendre le flambeau de Marlon Brando.
Dans le récit “au présent”, on suit le fils de Vito, Mike, qui a repris la tête des affaires familiales après la mort de son père. Ce dernier marque d’ailleurs tout le récit, il n’est plus là mais on fait toujours référence à lui, il s’agit d’un gros héritage à respecter et auquel il faut rester fidèle. Le personnage de Mike est intéressant car il est tiraillé entre son devoir de se faire respecter au sein de la Mafia, quitte à être parfois cruel ; et sa famille (sa femme et ses deux enfants) qu’il cherche à épargner de ce qui se trame autour de lui. Je trouve qu’Al Pacino manque un peu d’envergure pour reprendre ce rôle au sein de la Mafia mais malgré tout ça ne nuit pas au récit, et à sa décharge l’empreinte et le charisme de Marlon Brando ont rendu la succession difficile.
Le film est assez long (3h20) et, contrairement au 1er, on voit un peu plus le temps passer, d’autant qu’il y a encore plus de personnages, d’histoires, et de coups fourrés (tellement qu’on s’y perd parfois). Cela reste malgré tout un bon film qui aurait gagné, je pense, à écourter un peu certains détails non nécessaires, pour se focaliser sur le récit principal (pour la période au présent - rien à dire par contre sur la période au passé qui est toujours hyper intéressante).