J’ai été conquis par le premier volet du Parrain, et il serait très malaisé de considérer sa suite comme un mauvais film. Je considère néanmoins le précédent film comme culte, celui-ci n’étant qu’un « très bon film ». Le travail de FF Copolla est impecable, les acteurs sont plus que convaincant et les décors grandioses. L’absence de Marlon Brando pour ma part pèse (mais ce doit être sans doute le réflexe du nostalgique des premiers volets) mais j’avoue avoir été surpris par l’interprétation d’Al Pacino, qui m’apparaîssait de prime abord tout sauf crédible pour endosser le rôle du « Parrain ». Je me permet de citer quelques lignes de la juste critique d’Anaxagore, publiée sur ce même site : « Mais je ne vois décidément toujours pas ce qui justifie qu'on fasse de ce film l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de l'histoire du septième art. Il est vrai que j'habite une autre planète: celle des givrés qui n'aiment que les films longs, lents, rasoirs, pédants, qui ne racontent rien, avec un plan-séquence traquant le vide toutes les heures, un dialogue homéopathique entre deux abeilles tous les quarts d'heure et un gros plan sur un courant d'air toutes les trois secondes. Mais voilà, je préfère les incongruités, souvent sous-financées, parfois ésotériques, d'un septième art qui ose explorer, aux monuments de convention d'un cinéma tout replet, content et autosatisfait de sa propre réussite. » Le Parrain 2 ne l’a pas déçu, je savais à quoi m’attendre ; c’est un bon moment de cinéma, un plaisir pour les yeux. Mais au delà de ces considérations très sommaires, je ne peux empêcher un : « et ensuite ? ». Cette série de Copolla est, soyons honnêtes, très longue. Bien entendu, je ne peux pas me permettre de demander des clowns et des paillettes entre deux monologues rocailleux d’Al Pacino. Je ne peux aussi pas fustiger le travail d’un réalisateur qui a tout compris au cinéma. Alors, si je reconnaîs avoir apprécié ce film, pourquoi tant de tergiversations ? C’est une affaire de goût : comme un grand lecteur devant un roman fleuve ou un esthète devant une toile de cinq mètres de haut, je reconnais le talent et je ne critique pas : seulement, tout cela m’asphixie et m’ôte un certain plaisir. Le Parrain fait partie de ces grands films, de ces grandes œuvres qui étouffent par la grandiloquence de toutes les scènes ; à vouloir faire trop bien, on créé des monuments artistiques qui perdent une certaine saveur, une certaine humanité.