2 parties pour une suite, pourquoi pas vu la longueur (presque 3h) sauf que…
… sauf que ça dénote de la longueur du film et c’est en effet très long, trop long, surtout que ça reste une suite donc ça en devient laborieux. Plein de scènes trainent, s’étirent et ne servent pas à grand-chose, voir à rien. Cela vient aussi d’un montage pas au top, on sent que Coppola voulait en mettre davantage mais s’est résolu à réduire pour garder une trilogie. Du coup, on a des ellipses énormes aussi et des choix étranges : pourquoi la scène finale ? Pour quel intérêt et pourquoi la mettre là ? A un moment Mike revient d’on ne sait où, ni comment, ni quand, ni pourquoi. On ne sait rien, puis le procès, qui arrive d’un coup de nulle part, et qui se termine de façon tout aussi abrupte, juste en voyant le frère du témoin ? Sérieux…. L’autre bon exemple est l’enterrement en Sicile : on ne sait pas quand c’est, qui est qui, ni trop ce qu’il se passe et pourquoi du coup ça marque moins. C’est là qu’on remarque qu’il n’y a pas trop de repères spatio-temporels et on peut décrocher, puis pour revenir bonjour, accrochez-vous.
Dans les approximations on pourra également noter l’image, bien plus sombre. Certes je me doute que ça illustre la descente de Pacino dans les affaires plus dures mais j’aimerai voir mon film parfois… Dans le genre on a également la prise de son qui foire, entre bruitages trop forts et voix trop basses, ça n’aide pas à la compréhension (notamment en VO), puis la musique est logée à la même enseigne, mais hormis le thème principal repris une fois, le reste est anecdotique, dans les clous mais pas forcément beau. Pour la trame on peut se douter de ce qu’il va se passer mais ça reste formel et rassurant dans un sens. J’ai trouvé que De Niro tombait vite dans le vice : il cache un objet et hop il enchaîne rapidement, une combine, une proposition, des vols, un meurtre calculé et de sang-froid ? Sur un mafieux en plus ? Et facilement ?
Néanmoins je note un parallèle pas mal pensé entre le père et le fils, même si j’aurai préféré voir des similitudes marquées et une trajectoire intéressante plutôt qu’une simple narration avec si peu d’évolution (pour le Don en tout cas). Par contre le tiraillement de Michael entre sa famille et son « métier » est superbement interprété, puis le fait qu’on creuse la psychologie des persos et qu’on exploite à fond les pistes lancées dans le 1er opus apporte un plus non négligeable. Les acteurs sont au top de leur forme, normal qu’on les associe à ces rôles, Pacino surtout, il prend des poses et des postures qui en imposent, on sent le personnage de Parrain se développer.
La saga a une réputation à toute épreuve, et l’ensemble est très bon, mais il faut avouer que là le niveau descend, en général. Comme quoi même avec un tel réalisateur, et en réunissant les 2 grandes figures mafieuses d’Hollywood, on reste sur une suite, une très longue suite en plus…