Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Jean-luc G
69 abonnés
779 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 19 mars 2022
Entrainé à reculons pour voir ce film, j'ai été surpris en bien. Non par le scénario, car il est bien fin, mais par la confrontation de deux acteurs si différents et qui tiennent la barre de la confrontation voulue par C. Meyer. Plus que robuste, le titre pourrait être véridique, car en fait, plus qu'un film, c'est un coin de voile soulevé sur l'homme Depardieu, sur une solitude assumée, une nature indomptable voir désagréable qu'il s'autorise. Nous avons vu à l'écran l'homme croisé quelques minutes dans une boutique à Saint-germain-des -prés et qui nous avait en deux minutes présenté les deux faces de l'homme insupportable et de l'acteur sublime. Quel culot de la part de C. Meyer d'avoir su obtenir son assentiment. La mise en situation de Lukumuena n'est pas banale non plus. Au final, un portrait qui méritera qu'on le voit en DVD après une sortie en salle éphémère. Cinéma - mars 2022
Robuste, ce film l'est. D'abord par son excellent choix de casting qui associe la puissance de jeu de Gérard Depardieu (indémodable) et de Déborah Lukumuena (qu'on n'a évidemment pas oublié depuis Divines, mais aussi dans Les Invisibles, une présence à l'écran qui marque), étant le cœur battant de ce drame intimiste entre un acteur sur le déclin qui se laisse aller, et son garde du corps qui doit le remettre sur le droit chemin (une tâche à plein temps). Leur partage d'écran est une lutte complice, une opposition qui se complète, et cette aura d'acteurs recouvre tout ce que le film peut compter comme défauts, à savoir les redites (les scènes se répètent trop souvent, notamment les préparations de texte dont on sature vite), la mise en scène qui est très estampillée "à festival" (les petites baudroies - numériques, affreusement numériques... - que l'on regarde nager, sans comprendre ce que ces scènes veulent nous dire à part "je vaux un prix", totalement dispensables), et la fin trop ouverte (on attendait plus de réponses). Robuste sera donc davantage une démonstration de ce que peut être un casting étonnant qui fonctionne pourtant à merveilles, une composition d'homme fébrile et de femme forte (ou est-ce l'inverse ? Le film joue sur les dualités) qui éclipse le reste de l’œuvre, notamment sa mise en scène un brin tape-à-l’œil.
Dans un rôle proche de l'autobiographie, Depardieu est une fois encore très juste. Sa partenaire lui renvoie bien la belle, ce qui nous donne un premier film de qualité.
J’ignore quelle part d’authenticité et de vision personnelle cette histoire inspire à Gérard Depardieu qui parait jouer là son propre rôle, celui d’une star que les échos et rumeurs nous ramènent comme ingérable et infréquentable. Le cas de Georges contraint d’accepter la présence d’une remplaçante à son fidèle bras droit absent pour quelques semaines. Si la confrontation apparait ainsi assez classique, sa mise en place révèle plus d’une surprise dans le jeu de la star que Gérard Depardieu contemple dans son propre reflet. Il l’assume semble-t-il- sans se forcer , au naturel, comme à la maison. Ce qui fait le charme de cette farce et honore la jeune réalisatrice d’avoir pu mettre le monsieur dans un tel décorum. Déborah Lukumuena joue le jeu avec une intensité remarquable, une belle assurance et quand Georges baisse la garde, tombe le masque, on devine chez Depardieu comme un petit picotement au cœur. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Déborah Lukumuena (révélée dans "Divines") donne ici la réplique à notre "Gégé" national. Ce dernier, lassé par le cinéma, va trouver en la personne d'AÏssa (son agent de sécurité) une sorte d'alter égo féminin. Malgré un scénario plus que léger, de ce film on retiendra surtout l'interprétation des deux acteurs tout en pudeur. Depardieu est toujours aussi "monstrueux" dans ce rôle d'acteur fatigué à travers lequel on peut imaginer un passage de témoin à la jeune génération quand il transmet les conseils d'un "presque" vieux sage. Pas mal.
petit film intimiste pas mal mais manque de peps dans la réalisation un peu monotone...je voulais mettre 3 mais les acteurs principaux portent le film; et inconditionnelle de Depardieu je le retrouve souvent avec plaisir. Deborah Lukumena est aussi . très expressive dans son jeu.3.5
Robuste s’intéresse au corps différent, à celui que l’on affirme par la pratique d’un art (sportif, cinématographique), que l’on impose aux autres ou que l’on préfère cacher par pudeur parce qu’il ne correspond pas aux canons du temps. Il s’agit, dit autrement, d’une variation autour du monstre entendu dans son sens étymologique – ce que l’on montre du doigt comme différent – que la réalisatrice Constance Meyer aborde de façon complémentaire, telles les deux faces d’une même médaille : le monstre perçu comme victime, tributaire d’une enveloppe charnelle lourde à porter, le monstre sacré qui se heurte à son entourage, tient tête par son outrecuidance et, surtout, par son caractère insaisissable. Les deux personnages trouvent leur métaphore dans ces poissons des profondeurs que Georges a dans son aquarium et avec lesquels il essaie, en vain, de communiquer en frappant sur la vitre : ils vivent enfermés dans leur microcosme – le petit appartement pour l’une, la villa luxueuse pour l’autre –, coupés du reste d’un monde qui à son tour heurte une paroi invisible dans l’espoir d’être entendu. Une scène durant laquelle spoiler: Aïssa défonce la porte de son protégé pour s’assurer de sa santé symbolise bien cette entrée dans l’intime, cette percée dans l’intériorité d’une solitude où une autre se réfléchit. Sur le papier, voilà un film intelligent. Pour ce qui est de son passage à l’écran, il demeure scolaire et sépare plus qu’il ne rassemble les deux protagonistes : l’épure le contraint à manquer les enjeux sensibles de son récit, à réduire ses comédiens à des fonctions auxquelles manque l’incarnation. Dommage.
Une apprentie lutteuse doit s'occuper de la sécurité et des affaires d'une star de cinéma désabusée par son métier et ses privilèges. On peut avoir un corps hors norme et être faible, être robuste et sensible à la fois. La rencontre de ces deux masses est aussi celle de deux solitudes. Le casting est plus que parfait, une évidence. Le personnage de Depardieu est plus vrai que Gégé lui même, à la fois fulgurant, touchant et pathétique et Deborah Lukumuena démontre une fois de plus quelle grande actrice elle est déjà.
C’est le premier long métrage de Constance Meyer qui en a aussi écrit le scénario.
Robuste ne va pas jouer sur l’originalité, loin de là. L’histoire va être due déjà vue, mais en plus soft. D’habitude, nous avons un cas difficile qui doit s’occuper de quelqu’un, et cela va lui faire changer sa vision du monde. Une optique un peu idéaliste, mais qui a fait ses preuves par le passé notamment avec Intouchables. Par contre, cette comédie dramatique n’ira pas jusque-là. C’est une fille normale qui va s’occuper d’un acteur un peu chiant. Il n’y a pas d’élément qui va permettre de challenger les protagonistes. On va attendre que ça arrive, mais c’est peine perdue.
Bien qu’il n’y soit rien de croustillant à se mettre sous la dent, Robuste se laisse regarder. Le contenu est quand même sympathique. C’est un peu une croisière pépère. On sait qu’on ne va rien vivre d’excitant, mais au moins, on va arriver entier. À part peut-être 2 passages d’à peine 3 minutes, il n’y aura aucune accroche. Ce calme devient un peu pesant au bout d’un moment. On aimerait un peu de piment. À force, on rentre en mode pilote automatique et ce n'est pas forcément ce qu’on attend au cinéma.
On peut donc se demander où est l’intérêt du film. Constance Meyer a voulu quand même donner un but à sa comédie dramatique. Dans la scène finale, elle va enfin donner un sens à tout ce qu’on vient de voir. Malheureusement, en plus d’être un peu léger, c’est aussi trop tardif. Ça arrive comme un cheveu sur la soupe. On aurait voulu une véritable construction qui arrive à ce débouché. Résultats, alors que cela aurait pu être émouvant, ça ne suscite pas grand-chose.
Le film repose donc entièrement sur la prestation de Gérard Depardieu. L’acteur français enchaîne les rôles au cinéma après Maison de retraite et Maigret. Une omniprésence qui ne gêne pas tant il régale. Il va nous balancer des répliques dont il a le secret et qui font mouche. La performance de Déborah Lukumuena pour l’accompagner est plutôt une bonne surprise. Alors qu’elle aurait pu se faire manger par le charisme de Depardieu, il n’en est rien. Elle va réussir à donner du caractère à son personnage.
Gérard homme et acteur, il y a une possible confusion, renforcée par le regard de la réalisatrice qui confie son admiration pour la personne nommée Gérard et donc par mimétisme pour Georges. Georges personnage du film qui incarne la fragilité dans ce corps imposant et embarrassant. Il pèse ses pas, hésite, il marche et semble glisser sur le sol comme un patineur. Deux solitudes qui se rencontrent. On ne peut ni parler de relation professionnelle ni d'histoire d'amitié ou d'amour; non ce sont deux existences qui se croisent et qui le temps d'un moment de vie vont se soutenir. C'est une jolie histoire que ces deux là nous raconte. La magie tient aussi de la présence modeste d'Aïssa et du charisme de Deborah Lukumuena. On peut penser qu'un corps opulent n'a pas de grâce mais les combats de lutte sont des ballets dansés. Ce duo est puissant et équilibré et pourtant si contradictoire. Leur corpulence massive comme des carapaces de verre, chacun y observe les fêlures de l'autre. Quand la protection se brise ils se soutiennent pour ramasser les morceaux de vie éparses. Une bande son épurée vocale pour valoriser l'histoire . Il y a des sourires mais surtout une sorte de mélancolie. Un film plein de bons sentiments qui repose énormément sur le couple d'acteurs.
Il est robuste, elle est robuste. Il est fragile, elle est forte. Il est désinvolte, elle est engagée. Deux postures différentes pour deux physiques qui se font face à l'unisson. Les jeux d'acteurs sont formidables dans une vérité touchante. Un écho troublant filmé avec justesse et intelligence par une Constance Meyer qu'il faudra suivre avec attention. A voir !
Ai vu "Robuste" le premier film de Constance Meyer avec Gérard Depardieu et surtout Déborah Lukumuena que j'aime beaucoup. Les grandes qualités de ce film sont avant tout la mise en scène inventive et la photographie très soignée. Georges (mais on pourrait dire Gérard) est un vieil acteur fatigué dont le garde du corps-secrétaire doit partir pendant un mois et qui est remplacé par la jeune Aïssa passionnée de lutte gréco-romaine. Les deux personnages ont beaucoup de points communs, ce sont des solitaires taiseux et robustes et vont vivre ensemble au quotidien pendant le tournage d'un film d'époque. Si le scénario nous évite le coup de l'amour improbable entre les deux, on ne voit pas très bien quel est le parti pris de celui-ci. Avec un rythme assez lent et parfois très lent, une succession de scènes quotidiennes parfois tendres, amusantes, absurdes desquelles ne se dégagera jamais la moindre émotion. C'est dommage. On a souvent l'impression que la seule idée était de réunir ces deux acteurs à l'écran. Depardieu est bien moins intense que dans "Maigret" car le rôle est bien trop proche de lui-même donc il ne reste plus que Déborah Lukumuena, magnifique, pour donner de la vie à ce film qui manque de rythme et d'une trame dramatique. Tous les pièges de la facilité sont évités, aucun manichéisme, aucune caricature mais également aucune intensité. Un film un peu trop anorexique au niveau inspiration.
Comme d'habitude,un grand Gérard Depardieu, désabusé par son métier et la vie... Dommage que le film ait été un peu court et l'on reste un peu sur sa faim, j'en aurais voulu encore... Depardieu est sans fard ,ne cherche pas à en rajouter
Très émouvant et original . Plus le film avance, plus l'on se laisse prendre par la tendresse qui anime les personnages . La jeune Déborah est formidable de vérité devant un Depardieu touchant en acteur vieillissant et malheureux. A voir absolument
N’ayant pas grand chose de saillant à relever, j’ai parcouru les dernières critiques des spectateurs : le film montre Depardieu joué par lui même, un acteur célèbre dans une maison luxueuse, limité par sa corpulence, lassé de s’adapter aux contraintes. Le film est lent. Il rend les 2 acteurs principaux sympathiques. Il me fait penser aux derniers films de Clint Eastwood où l’acteur star ne craint pas de montrer sa déchéance et d’annoncer sa fin prochaine avec tendresse.