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Max Rss
198 abonnés
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2,0
Publiée le 26 mars 2019
Ouais, et bien je ne suis vraiment pas convaincu. Le problème ne réside pas dans le fait que l'histoire soit très classique. Ça n'a aucune importance. Moi, ce qui me chagrine, c'est que Bertolucci, tout le temps que dure le film, ne sait pas dans quelle direction aller. Il tâtonne. Et ça se ressent fortement. Heureusement, quelques passages viennent secouer un peu cet ensemble moribond. Et Ugo Tognazzi est impeccable de bout en bout. Il est alors regrettable que l'on ait pas trouvé mieux qu'Anouk Aimée pour lui donner la réplique.
A mon avis, le son seul vraiment grand film de Bertolucci est La Tragédie d'un homme ridicule (1981), notamment grâce aux splendides acteurs Anouk Aimée, Ugo Tognazzi et Laura Morante, la musique de M%orricone, la belle photo de l'opérateur Carlo di Palma qui sait saisir la poésie de la campagne et la légèreté de l'air printanier de la région de Parme et Crémone dont Bertolucci était originaire. Il se trouve que l'histoire est pour une fois cohérente. Je pense que la figure du père devait rencontrer de fort échos chez Bertolucci et donne à ce film la puissance qui manque aux autres (il avait un père poète célèbre et il a tenté de le suivre dans cette voie sans succès).
Bertolucci veut se donner un genre du coup on y croit pas dès le départ. Après on peut toujours dire que l'enlèvement est juste un prétexte pour faire la radiographie d'un père, blablabla mais on est déjà parti.
Un film plutôt méconnu dans la carrière de Bertolucci qui permit cependant à Ugo Tognazzi d'obtenir là l'un de ses plus beaux rôles en père désabusé à la recherche de son fils disparu, et par la même occasion, un prix d'interprétation à Cannes. Influencé par les années de plomb que connu l'Italie dans les années 70, disparitions et enlèvements de l'extrême-gauche, Bertolucci transpose ici cette atmosphère dans une fromagerie du nord de l'Italie. Qui sont les méchants, qui sont les gentils ? Qui enlève qui ? Qui vole qui ? Difficile d'y voir clair, tant le propos du réalisateur demeure mystérieux, trop sans doute, empêchant le spectateur de s'y retrouver et de vraiment s'intéresser à cette histoire plutôt rondement interprétée.
Le film de Bertolucci est vraiment atypique et à mon sens Tognazzi n’est pas le seul à être ridicule dans toute cette histoire. Quelle attitude adopter quand son fils est kidnappé et que la police s’avère incapable de vous venir en aide ? Ridicule au yeux de qui ? De son fils vivant dont on peut penser qu’il n’est pas pour rien dans cet enlèvement ? De sa femme qui depuis longtemps s’est détournée de lui tout en profitant du confort apporté par la fromagerie sans jamais se soucier de la bonne marche des affaires. ? Ou tout simplement de la petite amie de son fils qui accepte de coucher avec le patron que par ailleurs elle dénigre politiquement ? Au final Bertolucci semble avoir beaucoup de compassion pour cet homme sur le retour qui se débat pour essayer de contenter tout le monde y compris ses salariés . Dans cette fin des années 60 l’extrême gauche italienne semble avoir perdu tout repère et s’égare dans des actions sanglantes dont on ne comprend pas très bien le sens. C’est ce clima t trouble que rend très bien Bertolucci dans un film qui constitue une énigme qui a dérouté les spectateurs de l’époque et qui déroute encore aujourd’hui. Tognazzi est génial en petit entrepreneur qui s’est bâti à la force de ses mains et qui ne comprend plus l’environnement dans lequel il évolue. Nous sommes en réalité à la veille de la mondialisation et cs’est insidieusement ce virage qui était en train de s’amorcer sans que personne n‘en soit réllement conscient à l’époque hormis peut-être JJSS qui avait prédit l’évei l de la Chine . Une curiosité assez difficile à décrire tout à la fois limpide dans son déroulement et floue dans ses intentions.
J'ai été un peu déçu en voyant ce film, je m'attendais à autre chose, habituellement les italiens excellent lorsqu'ils dépeignent la psychologie de leurs personnages, mais là, il y a quelque chose qui manque, il manque ce côté fort dramatique qui a fait le charmes des films italiens. A noter tout de même que Ugo Tognazzi pour son rôle a reçu le prix d'interprétation au Festival de Cannes en 1981 et c'est totalement mérité.
La Tragédie d'un homme ridicule fait partie de ces films sous-estimés parce que son auteur, bien qu'ayant réalisé des chefs-d'oeuvres incontestables et incontestés, n'a pas su éviter la médiocrité avec certaines autres œuvres, si bien qu'on lui attribue un talent bancal. Pourtant, La Tragédie d'un homme ridicule est un grand film, du moins un délice visuel, ne serait-ce que pour la tragi-comique balade en forêt de Ugo Tognazzi et Anouk Aimée, avec un magnifique jeu de lumière automnal et crépusculaire. Le récit paraît se centrer, comme beaucoup d'autres films, sur le personnage absent : le fils kidnappé, qui introduit malgré lui une crise dans son univers familial, et a fortiori dans la région, vue l'importance notable de la famille en question : direction d'entreprises locales aux nombreux ouvriers... Mais à la tête de cet univers rural, ou plutôt au centre, on trouve Ugo Tognazzi, Spaggiari , l'"homme ridicule" évoqué par le titre. C'est autour de lui que se déroule la moindre action, et c'est de lui qu'on a la moindre réflexion, la moindre opinion. Son fils peut-il représenter sa faillite, ou est-il insignifiant face à la richesse et à la position de son père ? Et puis, à quoi bon payer une rançon à des ravisseurs qui l'ont peut-être tué ? Ces tiraillements moraux et économiques tourmentent Spaggiari et son incapacité à prendre des décisions le rendent encore plus malheureux. Alors quand tout paraît être résolu, et qu'il paraît avoir été le jouet de forces incontrôlables, et que son attitude le rend encore plus ridicule que jamais, Spaggiari préfère oublier, et faire comme si rien ne s'était passé. Comme dans Le Conformiste ou Le Dernier tango à Paris, Bertolucci montre des personnages tourmentés, et par les événements incontrôlables, et par un malaise incapable à soigner, parce qu'enfouis au plus profond d'eux-mêmes.
Autant j'adhére totalement aux fresques historiques de Bertolucci en tout point admirables, autant quand il réalise des films qui se déroulent à l'époque contemporaine là je bloque. "La Tragédie d'un homme ridicule" n'est hélàs pas une exception. Ce n'est pas du tout le fait qu'à partir d'une idée de départ conventionnelle le réalisateur n'explique rien et laisse au spectateur le choix de décider de ce qui s'est vraiment passé qui m'a dérangé, après tout pourquoi pas, c'est plutôt le fait qu'il donne l'impression pendant une très bonne partie du film de tourner en rond sans savoir du tout où il veut aller. Par contre, Ugo Tognazzi dans le rôle principal est excellent et réussit à donner un peu d'intérêt à cette oeuvre. Je suis loin d'avoir tout vu de Bertolucci mais pour moi c'est un très grand réalisateur de fresques historiques et rien d'autre. C'est peut-être une limite mais une limite qui est très loin de manquer de grandeur.
Seule la musique de Morricone m'a plu dans ce film que j'étais très curieux de voir, souvent décrit comme énigmatique voire fascinant je n'ai pas du tout accroché à La Tragédie d'un homme ridicule ; un film pas lent ni vraiment ennuyeux et qui avait à priori rien pour me déplaire pourtant j'ai trouvé La Tragédie d'un homme ridicule sans saveur. On est loin du grand Bertolucci de 1900.
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4,0
Publiée le 25 janvier 2011
Une oeuvre absolument insaisissable, insituable...Dèjà dès le titre, "La tragèdie d'un homme ridicule",on n'a quelque chose qui appelle la majuscule, le mot "Tragèdie" et puis on n'a ce petit homme quelconque, jouè par un admirable Ugo Tognazzi! A partir de là, le film va se dèrouler sans qu'à aucun moment on puisse savoir si c'est un film policier, si c'est un tèmoignage sur l'ètat d'Italie post-pasolinien ou si c'est un conte de fèes, un rêve èveillè, un cauchemar, un jeu de piste...Le film de Bernardo Bertolucci donne un sentiment de malaise qui est assez proche de certains Bunuel où on ne sait vraiment pas de quoi il s'agit! On pourrait penser qu'il s'agit d'un drame familial mais le film est sans arrêt dèjouè ègalement! ça pourrait être une enquête policière ou même une fiction politique au grand sens du terme ? La seule inscription de l'opèra dans ce film - alors qu'il est omniprèsent dans "Prima della Rivoluzione" et "La luna" par exemple, est donnèe ici dans une scène se passant dans les bois complètement sombre et plastiquement superbe! Même l'opèra ici est donnè comme dèjà rèvolu! Dès qu'un èvènement est montrè, il y a un point d'interrogation qui arrive! On n'a prolètaire / ètudiant, ouvrier-prêtre / ou prêtre-ouvrier, petit homme / ridicule mais tragique, fils enlevè / mais peut-être grand farceur, mort / ou vivant...On ne sait plus vraiment plus qui est qui et qui fait quoi! Et en même temps, c'est un film qui est d'un calme effrayant, l'image est très nette, les faits se succèdent de façon absolument pointilliste! Et puis, le plus grand flou règne constamment ici où le moindre èlèment est rèversible, ambigu, rendant le mètrage extrêmement fascinant! On suit pas à pas Ugo Tognazzi - qui à la fois - voit les choses, les commente, et, est entraînè dans une sorte de mauvais rêve! La scène nocturne dans le champs de maïs où il pleure la disparition de son fils est terrassante! Prix d'interprètation masculine pour Tognazzi au Festival de Cannes 1981, ce film de Bertolucci ne ressemble à aucun autre! Magnifique musique d'Ennio Morricone...
Film énigmatique dans toutes ses dimensions, qui tire sa fascination de son indétermination même : on ne sait, au dénouement, qu’elle est le fin mot de l’histoire. Le personnage central semble un personnage de comédie (à l’italienne, comme Tognazzi en est une incarnation) égaré dans un drame. On peut certainement y voir une fable sur la maturité, la mélancolie qui va avec, la paternité et la perplexité qui l’accompagne. Tout cela sur fond de conflit de générations, d’époque (l’Italie de la guerre et l’Italie des années de plomb), social et idéologique. L’indétermination, le flou de l’histoire déconcerte et est en même temps le meilleur véhicule de réflexions sans direction imposée et réductrice. En tout cas donne au film son caractère unique.
Dès son titre, « La Tragédie d’un Homme Ridicule » suscite la curiosité et une part de mystère, auquel le dénouement confère une force supplémentaire. A l’inverse du récent « Rapt » sur l’enlèvement du baron Empain, ce film de Bernando Bertolucci est bien plus qu’un film à suspens. C’est avant tout le portrait d’un homme dans toute sa fragilité, partagé entre suivre son intérêt personnel ou le bien d’autrui, entre cynisme et morale, entre honnêteté et mauvaise foi etc…autant de thèmes cher à la « comédie à l’italienne », et qui leur confèrent une grande humanité au genre. Ainsi, se développe en creux une sorte d’intrigue intérieure, humaine et personnelle, que le sourire final -plein de soulagement- de Primo Spaggiari semble résoudre, après avoir échafaudé les plans les plus cyniques sur la vie de son fils. Lesquels, d’ordre politique et policier, restent en suspens, car là n’était pas le cœur du problème, ni le véritable sujet du film dans cette tragédie au gout initiatique si ce n’est salvateur pour l’âme de Primo Spaggiari.