Comédie musicale à bout de souffle comme son genre, «A Chorus Line» (USA, 1986) de Richard Attenborough se suffit bêtement à conter une audition pour une comédie musicale de théâtre. Tout ce qu'il y a de plus classique : unité de temps, unité de lieu, unité d'action (quoique rien ne se passe vraiment). Tout semble tellement stoïque qu'on passe son temps à voir les personnages se dévoiler à nous sous forme de confessions trop intimes pour être un tant soit peu crédibles. Les danseurs auditionants ne sont que des pantins écorchés vifs qui ne cessent de sourire, à tel point que cette naïveté énerve, tellement elle dégouline de sentiments brûlants. In fine, «A Chorus Line» n'est en fait qu'un film pour jeune fille, de ces comédies romantiques pour gamines (cf. «Dirty Dancing» (USA, 1987) d'Emile Ardolino) qui ne plaira ni au gamin, ,ni aux ados, ni aux adultes, ni au public à des milliers de kilomètres de cette connerie illusoire sur le milieu artistique. Surfant au sein de la nouvelle vague des comédies musicales, le film d'Attenborough ne vole guère plus haut qu'un téléfilm niais du dimanche, du divertissement abruti absent de tout, présent en rien. Les chorégraphies sont justes certes mais en 1986, date de sortie du film, cela fait bien longtemps que les danses de comédie musicale ne sont plus une valeur de jugement. Même la présence de Michael Douglas ne vient pas relever le niveau. Pathétique et pur ratage, un beau navet perdu dans les tréfonds de la comédie musicale.