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LoicDRF
41 abonnés
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4,0
Publiée le 13 avril 2023
En période de grève, et face à un gouvernement de patrons, il est plus qu’intéressant de se replonger dans ce que fut l’une des expériences de militant les plus formatrices qui soient: celle des « Etablis ». Pas les meubles pour bricoler, les gens qui, n’étant pas ouvriers par déterminisme social, le devenaient par choix politique et philosophique. Le film est très fidèle au bouquin de Robert Linhart qui y raconte son expérience d’Etabli à l’usine Citroen de Choisy en 1968/1969. Et pourtant, pour une fois, n’y avait pas marqué « tiré d’une histoire vraie » au générique. Tout paraît vrai, senti, vécu dans cette histoire qui malheureusement n’a pas pris une ride car elle y décrit le fonctionnement éternel du patronat, hier comme aujourd’hui. Swann Arlaud poursuit sa carrière de comédien qui tient à jouer pour quelque chose, à dire quelque chose. De « Petit Paysan » à « L’Etabli » en passant par « Les Anarchistes », il construit clairement une œuvre. Bravo.
J'ai pas aimé ce film . L'auteur, Robert linhart est un intello soixante huitard , maoïste qui a écrit un roman sur son vécu en tant qu'infiltré dans une usine Citroën . Son livre n'est pas des plus intéressant . Il a juste raconté la vie des ouvriers à l'usine en 68 mais c'est le point de vue d'un bourgeois . Donc non ce film n'est pas indispensable , Ce n'est pas une belle satire sociale il ne reflète pas la réalité de l'époque Ce film n'est pas ambitieux , il est juste fidèle au roman Il n'y a aucune bonne surprise . C'est long 2h pour ça ! Les ouvriers dans leur beau costume , tout bleu , tout propre ce n'est pas crédible . Et on entend rien du vacarme qu'il y avait , de la poussière, de la fumée de cigarette ! Les seconds rôles sont moyens . Et que vient faire Mélanie Thierry dans ce film . Elle fait de la figuration . Tout tourne autour de l'établi Le reste laisse à désirer
Un récit social sur les usines Citroën. Le film brasse plusieurs thématiques : l'injustice, la révolution, la lutte des classes, le racisme, le travail à la chaîne.
Inspiré du récit autobiographique de Robert Linhart, en septembre 1968, un jeune bourgeois maoïste parvient à se faire embaucher comme OS à l'usine Citroën de la Porte de Choisy afin d'y fomenter une révolte. Il trouve une belle occasion d'oeuvrer à cet objectif lorsque la direction de Citroën décide que leurs ouvriers devront dorénavant effectuer 3 heures supplémentaires non-payées par semaine, afin que le patron puisse rattraper ce qu'il aurait perdu durant les accords de Grenelle.
Pures foutaises. La direction de Citroën n'a évidement jamais pris une telle directive totalement illégale, absurde et suicidaire. Dans la réalité, Robert Linhart a effectivement bossé quelques mois en usine alors qu'il n'en avait pas la nécessité compte tenu de sa condition sociale. Il en a tiré un récit d'où il y décrit ses conditions de travail, mais il n'a jamais rien fomenté du tout.
Le problème c'est que ce film est présenté comme étant une histoire vraie, alors que tout y est inventé, à l'exception des nom et prénom du protagoniste et le fait qu'il se soit fait embaucher comme OS. La grande aventure de sa vie est en réalité aussi captivante que celle d'un quidam qui mange une pomme.
Une reconstitution très intéressante du milieu ouvrier tout juste post 68, ou comment une révolution manquée va voir les quelques acquis qu elle a obtenue se faire grignoter par retour de bâton. Le film montre aussi le fossé presque infranchissable qu il y a entre le bourgeois communiste et les ouvriers qu il veut accompagner, ceci parce que ce dernier a un filet de sécurité. Mais outre cette chronique qui dresse un parallèle intéressant entre les ouvriers de l époque et les travailleurs d aujourd hui en quête de sens; « l établi » est une intéressante galerie de personnages ou chacun traité sur un pied d égalité va donner corps au récit et à son fond.
Un film démonstratif bien documenté sur la fin des trente glorieuses qui se passe après Mai 68 dans une usine Citroen qui fabrique des 2Deuche tourné dans mon département du Puy De Dome dans une ancienne usine de Michelin. Des ouvriers travaillant dans des conditions peu humaines mettant beaucoup en oeuvres, parfois dangereusement, avec des ordres strictes de supérieurs. Un professeur d'université, sans révéler ses moyens et son milieu, se fait embaucher dans cette usine, malgré les désaccords de sa femme, constate le manque de considération des supérieurs envers lui et ses collègues et veut monter des grèves de protestations envers les syndicats. Un long métrage qui reflète bien l'époque de Mai 68 dans la mise en scène, les décors, les costumes, les looks, on s'y croirait. Elle révèle une période presque un peu de travail brute et la révolte auquel le système s'est heureusement améliorer depuis (dans pas mal d'entreprises en tout cas). Les comédiens sont remarquables comme Swann Arlaud, Mélanie Thierry, Denis Podalydés, Olivier Gourmet pour citer les plus célèbres plus les seconds roles excellents. Une oeuvre démonstrative d'une époque Française.
LES TEMPS MODERNES. Répéter, s'habituer, s'oublier, emprisonner, reléguer, enchainer. Pétrir la matière humaine d'un travail ou l'odeur de l'usine brise les corps et l'esprit pour un salaire de révolte. La bête est féroce, l'ordre établi. Gotkalp, le maillon faible, bégaye son cinéma sans renverser la tendance.
L’établi témoigne de la lutte pour le progrès social dans les années 60 mais bien que les enjeux soient différents ils éclairent aussi des problématiques bien actuelles. Il évite les clichés et le spectaculaire au profit du réalisme historique et psychologique. Bien aidé par une interprétation sobre et juste.
Même si on sent qu'une grande partie de sa force vient de son texte d'origine et de l'incarnation de Swann Arlaud, L'Etabli est un bon film faisant paradoxalement renaître un fort sentiment de révolte à travers le récit d'un échec politique.
L'établi est un film sur le monde ouvrier, usine Citroën, juste après 68,quand de jeunes gauchistes s'embauchaient dans les ateliers pour essayer de faire la révolution. Assez fidèle au récit de Robert Linhart, il a été tourné aux ateliers Michelin de Clermont Ferrand, c'est un bon film assez réaliste (La façon de construire les 2CV à l'époque est surprenante, mais parait-il authentique) et très sensible. Avec de plus la chance d'avoir eu un débat avec le réalisateur M. Gokalp, après la séance. Plus que militant, le film retrace une réalité historique et sociale avec ferveur, et minore même la violence des milices patronales chez Citroën. Le film n'élude pas une question de fond: peut-on s'affranchir si facilement des barrières de classe, même avec les "meilleures intentions" du monde... Les personnes dont on ne respecte pas la dignité sont souvent prêtes à suivre n'importe quel sauveur, politique, syndical ou.... religieux. Bon casting, et la mayonnaise prend entre les locomotives (Swann Arlaud, Mélanie Thierry, Podalydès et Gourmet) et de nouveaux talents émergents. Cinéma - avril 23
Un jeune professeur en philosophie décide d'aller travailler en usine pour des raisons idéologiques. Voila un film original, hors du temps, même si l'on se retrouve en 1968. La description minutieuse de l'usine apporte beaucoup à la compréhension du sous texte du film. Tout cela est tiré d'un courant réel qui a conduit 3000 intellectuels de l'époque à aller travailler en usine ou à la campagne afin de préparer la révolution. A voir.
Une belle surprise. Un sujet très atypique que sont les noyautage d'entreprises par la gauche bourgeoise post-68. Une très belle photographie et de super décors. Un film très actuel sur son propos de fond. Je le recommande fortement!
L’Établi présente deux intérêts majeurs qui le distinguent du tout-venant des productions à sujet social : d’une part, l’ambiguïté profonde du personnage campé par Swann Arlaud et de sa situation, égaré entre deux milieux sociaux, entre deux familles chacune définie par un vêtement et une langue spécifiques – quoique la langue ouvrière relève d’une pluralité de langues révélatrices des origines diverses des ouvriers. Il incarne fort bien le divorce entre l’origine sociale, innée, et les valeurs philosophiques et idéologiques que l’on porte en soi, acquises et construites dans l’interaction avec autrui ; en cela, la clausule séparant la théorie lassante et la pratique stimulante symbolise cette tension. L’intérêt réside aussi, d’autre part, dans l’échec de l’entreprise poursuivie par le professeur infiltré, à savoir rallier à sa cause des ouvriers aveuglés par le fordisme ; au contraire, tout se passe comme s’il vivait lui-même un récit d’apprentissage, comme s’il recevait une leçon différente de celle qu’il voulait dispenser. Le film explore avec intelligence la complexité de l’engagement et de la révolte : il fait évoluer son interrogation initiale – que signifie combattre pour l’égalité lorsque l’on ne risque rien soi-même ? – pour ébranler les frontières entre deux mondes sinon reliés par la voiture que les uns assemblent et que les autres achètent. C’est par le travail à la chaîne, par le sacrifice du confort, que Robert Linhart éprouve son individualité, se transforme par momifications intermédiaires. La réalisation, précise et élégante, rend compte de la secousse physique, intellectuelle et morale des protagonistes, même si elle cède à terme à quelques facilités fédératrices.
Certes, "L'établi" est un film militant qui défend la nécessité des luttes ouvrières. Pourtant, Mathias Gokalp a su éviter une approche trop simpliste et manichéenne des relations de pouvoir et d'exploitation au sein de l'entreprise. Il raconte une infiltration politique, la naissance et l'essor d'une lutte sociale, mais ne juge pas les ouvriers qui ne se joignent pas au mouvement et montre leurs difficultés. Swan Arlaud est une nouvelle fois très juste. Un film utile.